Que faire avec les titres de Bombardier, Québecor et Empire. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Bombardier (BBD.B, 2,07$): la rechute du titre en fait une aubaine, malgré les risques et l’absence de catalystes
Les commandes fraiches de CSeries manquent toujours à l’appel et les moteurs de Pratt & Whitney posent toujours problème, mais Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, juge qu’au cours actuel le rapport risque-rendement redevient attrayant.
Il recommande de nouveau l’achat du titre de Bombardier après être resté neutre depuis un an.
Son cours-cible d’un an 2,75$ offre en effet un potentiel de rebond de 33%, alors que l'éventuel retour de la confiance dans la réalisation du plan d’action d’ici 2020 pourrait le propulser jusqu’à 5$, plus long terme.
L’analyste attribue la rechute du titre aux nouvelles inquiétudes soulevées par les délais de deux mois dans la livraison des CSeries alors que Bombardier améliore la configuration de l’appareil et sa chaîne de production.
M. Poirier prévoit toujours que 27 des 32 livraisons prévues en 2017 auront lieu au deuxième semestre.
Malgré les risques entourant la CSeries et la reprise des avions d’affaires, l’analyste est confiant que l’entreprise saura naviguer dans l’environnement corsé et atteindre ses objectifs financiers.
«Le titre continuera de fluctuer en fonction de l’humeur des investisseurs du moment,mais les attentes sont si faibles envers les nouvelles commandes de CSeries que la barre est facile à dépasser», évoque-t-il.
M. Poirier croit qu’un récent rapport favorable d'un pilote dans Aviation Week sur la performance du CSeries et les commentaires positifs de Swiss Air mèneront à de nouvelles commandes cruciales pour cet appareil. Air Canada et Delta ont obtenu d’importants rabais de lancement pour leurs appareils.
De plus, l'analyste s’attend à ce que les livraisons des avions d’affaires (à un creux depuis 2004 en 2016), touchent le fonds en 2017 et prennent du mieux par la suite grâce à l’amélioration des profits des entreprises et des cours des ressources naturelles.
M. Poirier prévoit une croissance annuelle composée de 5% des livraisons d’avions d’affaires entre 2018 et 2020, grâce au nouveau Global 7000.
M. Poirier cite aussi les allégations de pots-de-vin qu’aurait versé un employé d’origine russe du bureau suédois de Bombardier Transport pour l’obtention d’un contrat de 340M$US de pièces ferroviaires pour un chemin de fer en Azerbaïdjan en 2013, comme l'une des muvaises nouvelles ayant pesé sur son titre récemment.
"Bombardier qui avait cité ces allégations dans son rapport annuel, dit coopérer avec les autorités. Nous suivrons les développements avant de nous faire une idée ferme sur le sujet", écrit-il.
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Enfin, même si le prêt de trois ans de 372,5M$ accordé par Ottawa est modeste, M. Poirier s’attend à ce que la meilleure position financière de Bombardier lui permette de refinancer 600M$US de ses dettes à de meilleures conditions à leur écheance en 2019.
Enfin, les swaps de défaillance de crédit sur la dette de Bombardier suggèrent que son action devrait se négocier autour de 2,40$, dit-il.
Québecor (QBR.B, 39,53$): la meilleure idée de placement dans son industrie, selon RBC
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Après la publication de résultats annuels conformes à ses attentes, Drew McReynolds, de RBC Marchés des capitaux, hausse son cours cible d’un an de 44 à 45$, soit un potentiel de gain d’encore 14%.
L’analyste estime que Québecor offre le meilleur profil risque-rendement de l’industrie des télécommunications et il réitère que son titre est son préféré du secteur.
L’analyste semble aussi satisfait que le retour de Pierre Karl Péladeau à la tête de l’entreprise ne change en rien la stratégie de la société, ni ses orientations financières.
M. McReynolds augmente ses prévisions pour le nombre d’abonnés au service d’accès internet, mais diminue celles pour le revenu moyen par abonné sans-fil.
Les dépenses en capital de 750 à 800M$ prévues en 2017 sont aussi conformes à ses prévisions.
M. McReynolds s’attend toutefois à ce que l’entreprise dépense davantage en contenus pour alimenter son service de vidéo sur demande par abonnement Club illico et ses autres plateformes.
La croissance du sans-fil de devrait soutenir une hausse annuelle de 7 à 9% de la valeur d’actif nette de la société, une mesure qui lui sert d’évaluation pour la société de portefeuille.
Contrairement à ses concurrents, Québecor ne subit pas non plus la concurrence accrue que livre Shaw à ses rivaux dans l’Ouest canadien.
D’ici deux ans, la vente de licences sans-fil hors Québec et le rachat de la part résiduelle de la Caisse de dépôt et placement du Québec dans Québecor Média devraient aussi donner plus de valeur à la société de portefeuille.
Enfin, le titre est encore bon marché puisqu’il s’échange à un multiple de 6,5 fois le bénéfice d’exploitation, 100 points de base de moins que l'évaluation de son industrie.
Son cours cible repose sur l’hypothèse que Vidéotron continue d’augmenter modestement la somme totale de tous ses clients (unités de service) et qu’elle maintienne ses marges.
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Empire (EMP.A, 17,32$): le propriétaire d’IGA se stabilise, mais a encore beaucoup à faire pour se redresser
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Le holding propriétaire des épiciers Sobeys, IGA et Safeway profitera du retour de l’inflation alimentaire et de la comparaison facile de ses ventes comparables, mais il a encore beaucoup à faire pour se redresser de façon durable, estime Vishal Shreedhar, la Financière Banque Nationale.
Le nouveau président Michael Medline a d’ailleurs ouvertement reconnu les ratés de l’épicier concernant sa politique de prix et sa mise en marché, lors de l'appel-conférence des résultats du troisième trimestre.
Le PDG a aussi énuméré une longue liste de mesures pour remettre l’entreprise sur les rails incluant la simplification de la structure organisationnelle, des gains de productivité dans ses processus d’affaires, la diminution des dépenses en capital, l’analyse plus fine des attentes de ses clients et la restauration du lien de confiance entre les consommateurs de l’Ouest et sa chaîne Safeway.
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«La seule nouveauté semble le fait que M. Medline reconnaiss enfin que la stratégie des bas prix n’attire pas de nouveaux clients et qu’elle est trop coûteuse financièrement. Une approche plus axée sur les marques et la valeur proposée semble la bonne, mais c’est plus difficile à implanter qu’à diagnostiquer», dit l’analyste.
Le bénéfice de 0,13$ par action du troisième trimestre est trois fois supérieur aux attentes, mais l’écart provient surtout d’un recul des frais d’intérêts et des dépenses d’amortissement. Il se compare à un bénéfice de 0,30$ par action, un an plus tôt.
Les revenus des activités d’épicerie ont aussi baissé de 6 à 5,9 milliards de dollars, signe que Sobeys/IGA continue de perdre des parts de marché, tandis que leur bénéfice d’exploitation est passé de 263 à 179M$, a troisième trimestre.
Après 13 trimestres de recul des ventes comparables et sept trimestres de détérioration des marges, l’analyste attend de voir plus de progrès concrets avant de recommander le titre.
Il augmente légèrement son cours cible de 17 à 18$, mais n’en recommande pas encore l’achat.