Que faire avec les titres de Bombardier, Médiagrif et Loblaw. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Bombardier (BBD.B, 2,47$): retour de la confiance au salon de Paris
L’action de Bombardier a bondi de 20% depuis la fin de mai à mesure que les investisseurs regagnent en confiance que la société réalisera son plan de transformation, explique Walter Spracklin de RBC Marchés des capitaux.
Le retour de la confiance a été le ton marquant des clients sondés au Salon aéronautique de Paris. Même si Bombardier n’a obtenu aucune nouvelle commande pour son nouvel avion Cseries, l’analyste s’attend à ce que ces nouvelles commandes se manifestent bientôt parce que les avantages de cet appareil ouvrent de nouvelles destinations attrayantes aux transporteurs aériens.
Le salon a aussi porté de 26 à 85 le nombre de commandes pour le biturbopropulseur Q400 donnant ainsi deux ans de production pour cet appareil.
«Ces commandes valident en quelque la prétention des dirigeants qu’il existe un marché pour la vente de 50 avions régionaux par année. La demande pourrait passer à 70 appareils par année si les pilotes américains acceptaient d’assouplir les contraintes de leur contrat de travail d’ici deux ans», explique aussi M. Spracklin.
L’analyste revient du salon parisien plus confiant que les dirigeants de Bombardier gagnent en crédibilité même si le scepticisme demeure concernant le potentiel de l’appareil CSeries.
«Nous sommes encore loin de pouvoir affirmer que les dirigeants atteindront leurs objectifs de 2020, mais à mesure que la transformation progressera, partout dans l’organisation, la perception envers la société s’améliorera et le titre devrait perdre son évaluation au rabais», écrit-il.
L’analyste renouvelle sa recommandation d’achat spéculatif et son cours cible de 3$, pour un gain potentiel de 21%.
Médiagrif (MDF, 15,00$): enfin une acquisition qui apporte de la croissance
Médiagrif (MDF, 15,00$): enfin une acquisition qui apporte de la croissance
Sans connaître le prix payé ni les détails financiers, Richard Tse, de la Financière Banque Nationale, est satisfait de voir Médiagrif s’acheter de la croissance en mettant la main sur les actifs du spécialiste de solutions infonuagiques pour la gestion multicanal des stocks, des catalogues, des commandes et des transactions des détaillants, Orckestra.
Il cite CrunchBase qui révèle que Médiagrif aurait payé un très bon prix pour la startup montréalaise dont les revenus sont estimés à 10 millions de dollars, mais qui s'était placée à l'abri de ses créanciers.
Relisez l'article sur l'achat d'Orckestra, à l'abri de ses créanciers
Dans un rapport qu’il amorce avec le rare adjectif «wow», M. Tse aime que les dirigeants évaluent plus activement des cibles d’acquisition susceptibles d’accroître les revenus.
L’analyste a souvent critiqué les choix et les prix des acquisitions précédentes de Médiagrif (LesPac.com, JobBoom notamment),
De plus, Médiagrif n’aura aucun mal à rentabiliser Orckestra puisque sa grande force est justement le contrôle des coûts.
À court terme, la transaction n’est pas rentable pour Médiagrif, mais Orckestra devrait ajouter de 0,05 à 0,10$ au bénéfice de la société d’ici 12 à 24 mois seulement grâce aux économies, prévoit-il.
En même temps, Médiagrif pourrait elle-même devenir une cible d’acquisitions pour les fonds d’investissement privés de plus en plus actifs, croit l’analyste.
Pour l’instant, M. Tse ne change pas sa recommandation d’achat ni son cours cible de 20$.
Loblaw (L, 72,84$): la réforme des médicaments justifie une évaluation plus prudente
Loblaw (L, 72,84$): la réforme des médicaments justifie une évaluation plus prudente
Jugeant que la réforme des médicaments et que la hausse du salaire minimum en Ontario seront de bons vents de front au cours des 6 à 12 prochains mois, Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux, juge plus prudent d’abaisser le multiple d’évaluation qu’il accorde à Loblaw.
En conséquence, son cours cible passe de 85 à 81$, mais il continue de recommander l’achat de l’épicier/pharmacien.
M. Howlett fait passer son multiple de 12 à 10,5 fois le bénéfice d’exploitation pour Shoppers Drug Mart/Pharmaprix qui compte pour le tiers de la valeur de Loblaw.
L’analyste s’attend à ce que les pharmaciens et les fabricants de médicaments génériques soient frappés par le nouveau régime québécois de remboursement des médicaments, des honoraires professionnels et des ristournes sur les médicaments génériques, cet automne.
Ce régime pourrait être imité dans d’autres provinces tandis qu’Ottawa cogite sa propre réforme pour réduire les coûts des médicaments.
Bien que les épiciers soient habitués à la hausse du salaire minimum, cette fois l’augmentation ontarienne à 14$ en janvier 2018 et à 15$ en janvier 2019 est assez rapide et exigera diverses mesures de compensation qui pourraient être lentes à implanter.
L’ombre d’Amazon pèse aussi sur les épiciers depuis l’achat surprise du pionnier des aliments biologiques Whole Foods. M. Howlett ne s’en inquiète pas trop pour l’instant, car il imagine qu’il faudra deux à trois ans pour véritablement comprendre les intentions et la stratégie d’Amazon dans l’alimentation.