Que faire avec les titres de Bombardier, Héroux-Devtek et CAE? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Bombardier (Tor., BBD.B, 2,58$) : mieux que rien
Le financement du gouvernement fédéral n’est pas à la hauteur des espoirs, mais il donne de l’oxygène à une entreprise dont les finances sont serrées, commente Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux.
Ottawa a annoncé qu’elle accordera un prêt de 372 M$ à Bombardier. C’est beaucoup moins que la demande d’un financement de 1 G$. Toutefois, «la situation financière de Bombardier s’est améliorée depuis et ce financement la renforce », commente l’analyste.
Malgré tout, le bilan de l’entreprise reste «étiré», poursuit M. Chamoun.
Avec un passif de 9,2 G$, le ratio de la dette sur le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) était de 9,4 fois à la fin du mois de septembre dernier. De plus, la société devrait utiliser entre 750 M$ à 1 G$ de ses flux de trésorerie en 2017.
Même si la direction avait souhaité une aide plus généreuse, cette intervention démontre que le gouvernement Trudeau juge que Bombardier est une entreprise stratégique et qu’il est prêt à l’appuyer dans les bonnes circonstances, croit l’analyste.
BMO émet une recommandation «performance de marché» et une cible de 2$.
Héroux-Devtek (Tor., HRX 13,69$) : retirée de la liste d’achat
Héroux-Devtek (Tor., HRX 13,69$) : retirée de la liste d’achat
Le fabricant de trains d’atterrissage ne fait plus partie des favoris de Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux. Les prévisions décevantes pour l’exercice 2018 exerceront une trop grande pression sur le titre, selon lui.
Même si les résultats du troisième trimestre de l’exercice 2017 sont conformes aux attentes, la prévision pour l’exercice 2018 a été la «grande surprise», raconte l’analyste. La société anticipe une diminution des ventes à un rythme au «bas de la fourchette à un décimal» par rapport à la même période l’an dernier. La réduction de la cadence de production pour certains programmes a été pointée du doigt par la direction. La faiblesse dans le marché des avions d’affaires et des hélicoptères civils explique aussi ce déclin. Les ventes devraient se rétablir par la suite pour atteindre une fourchette de 480 M$ à 520 M$ au cours de l’exercice 2021.
Les résultats du troisième trimestre, pour leur part, sont meilleurs que prévu. Le bénéfice ajusté par action à 0,17$ est légèrement meilleur que le consensus de 0,16$. Les revenus de 98 M$ sont, eux aussi, meilleurs que le consensus de 97 M$.
Benoit Poirier retire donc Héroux-Devtek de sa liste d’achat, la recommandation où un analyste affiche une plus grande conviction qu’une simple recommandation «acheter». Il émet maintenant une recommandation «conserver». L’analyste aime toujours le potentiel à long terme, mais les nouvelles prévisions soulèveront des pressions qui plomberont le titre avant que nous ayons plus de visibilité, précise-t-il.
La cible passe de 18$ à 16$.
CAE (Tor., CAE, 18,48$): bon à long terme, trop cher à court terme
CAE (Tor., CAE, 18,48$): bon à long terme, trop cher à court terme
CAE a encore trois à quatre années de croissance devant elle dans l’aviation civile, mais le titre demeure trop cher pour en recommander l’achat dans un horizon de 12 mois, croit Tim James, de Valeurs mobilières TD, qui publie ses prévisions pour les résultats du troisième trimestre de l’exercice 2017, dévoilé le 14 février prochain.
Le spécialiste des stimulateurs de vol devrait dévoiler un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 147 M$ et un bénéfice par action de 0,22$, anticipe M. James. C’est presque identique au consensus qui s’établit à 147 M$ et 0,23$, respectivement.
L’aviation civile démontre des signes «de constance et de vigueur», malgré des faiblesses du côté des gros porteurs. Dans le secteur militaire, les dépenses de l’armée américaine sont appelées à augmenter, mais l’administration Trump pourrait se montrer belliqueuse sur les prix. M. James pense cependant que l’utilisation des stimulateurs de vol de CAE s’arrime avec les objectifs du président.
Même si l’évaluation de CAE semble plus attrayante dernièrement, celle-ci reste au-dessus de sa moyenne des cinq dernières années. L’analyste suggère donc de rester sur les lignes de côtés.
Il maintient sa recommandation «conserver» et sa cible de 20$.