Que faire avec les titres de Bombardier, Alimentation Couche-Tard et Stingray. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Bombardier (BBD.B, 1,96$): assez pour garder espoir, selon Desjardins
L’amélioration des repères financiers les plus cruciaux au troisième trimestre contribuera à renforcer la crédibilité des dirigeants et à améliorer la confiance dans leur plan d’action d’ici 2020, croit Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux.
Bombardier a brûlé 20% moins de capitaux que prévu, soit 320 millions de dollars américains.
Les marges de la division aérospatiale ont aussi atteint 6,4% tandis que M. Poirier attendait 5,6% ; celles de la division ferroviaire ont touché 7,9%, nettement plus que les prévisions de 6%.
Toutefois, l’absence de nouvelles commandes pour le CSeries et l’impact sur les prix de la demande affaiblie pour les avions d’affaires jettent encore de l’ombre sur ses perspectives, reconnaît M. Poirier.
«Bien que nous gagnions confiance dans la stratégie, nous restons prudents concernant la rentabilité de la division des avions commerciaux et d’affaires en 2017 et 2018, en raison de l’impact des coûts du lancement de la production des CSeries et des appareils Global 7000», dit-il.
Si la société réussissait son plan de match d’ici 2020, son action grimperait 5$, estime M. Poirier. À court terme toutefois, les déficits de la CSeries et le faible niveau de commandes pour tous ses appareils détériorent le rapport risque-rendement, explique l’analyste qui maintient son cours cible de 2,25$ et sa recommandation «conserver».
Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 64,97$): un deuxième trimestre moins éclatant en vue
Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 64,97$): un deuxième trimestre moins éclatant en vue
Les investisseurs devraient se préparer à un deuxième trimestre moins éclatant pour l’exploitant mondial de dépanneurs, prévient Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale.
Rien d’inquiétant puisque la décélération prévue de la croissance des ventes comparables et le déclin prévu des marges provient surtout de la comparaison avec le trimestre exceptionnel un an plus tôt qui avait été dopé par des marges d’essence élevées, indique-t-il.
De toute façon, les investisseurs s’intéresseront surtout au potentiel de l’intégration de Topaz et de Shell Denmark et de l’achat en cours des 279 dépanneurs-stations d’essence Esso au Canada et surtout CST Brands, aux États-Unis.
Pour le deuxième trimestre qui sera dévoilé le 22 novembre, M. Shreedhar prévoit un recul un bénéfice ajusté de 0,66$US à 0,59$US par action. La croissance des ventes des dépanneurs américains ouverts depuis plus d’un an ralentira de 5,2 à 2%, les ventes canadiennes de 3,6% à 0,5% et celles en Europe de 3,1 à 2,0%.
M. Shreedhar imagine déjà la possibilité qu’Alimentation Couche-Tard lorgne une centaine de stations d’essence Petro-Canada au Canada, une fois que son propriétaire sera mûr pour les vendre. Un tel achat ajouterait 0,02 à 0,03$US au bénéfice annuel de Couche-Tard.
Une telle transaction, dépendant de la structure de propriété des terrains et des immeubles de Petro-Canada, pourrait mener l’exploitant à envisager la création d’un fonds immobilier à capital fermé pour ses actifs canadiens, croit l’analyste.
M. Shreedhar maintient sa recommandation d’achat et son cours cible de 77$, spot un gain potentiel de 19.
Stingray (RAY.A, 8,09$): un deuxième trimestre mitigé, mais le potentiel repose sur les revenus récurrents et les acquisitions
Stingray (RAY.A, 8,09$): un deuxième trimestre mitigé, mais le potentiel repose sur les revenus récurrents et les acquisitions
Les résultats du deuxième trimestre du fournisseur de services musicaux n’ont pas été tout à fait à la hauteur des attentes d’Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, mais l’analyste ne lui en tient pas rigueur.
La hausse de 15% des revenus à 24,5 millions de dollars a raté la cible de 24,8M$ de l’analyste. Le bénéfice d’exploitation de 8,4M$ a aussi été inférieur aux prévisions de 8,4M$, tout comme les flux de trésorerie excédentaires de 5,2M$, comparés aux attentes de 6,9M$ de M. Shine.
Le bénéfice par action de 0,10$ a aussi été légèrement inférieur à ses prévisions de 0,11$.
L’analyste signale plutôt l’augmentation de 15% des revenus récurrents (à 88% des revenus totaux) et le bond de 28% des revenus réalisés à l’étranger (à 43% des revenus totaux) pour démontrer que sa stratégie fonctionne comme prévu.
«Les coûts de l’appel public à l’épargne et de l’expansion à l’étranger gonflent les dépenses, mais la marge d’exploitation devrait atteindre comme prévu l’objectif de 35% à la fin de l’exercice», dit-il.
Le pipeline d’acquisitions bien garni permettra à la société de réaliser les 3 à 5 acquisitions promises par année, au prix souhaité. Ce plan de match ajouterait 10M$ par année au bénéfice d’exploitation
Les quatre transactions de 33,1M$ de 2016 ajouteront 6,5M$ au bénéfice d’exploitation tandis que les trois plus récents achats de 8,8M$ contribueront 3M$ de plus, estime l’analyste.
L’entreprise, qui distribue seulement le tiers de ses flux de trésorerie en dividende devrait encore une fois accroître son dividende de 12,5% au prochain trimestre, prévoit aussi M. Shine.
Il maintient son cours cible de 10$ et sa recommandation d’achat.