Que faire avec les titres de Bombardier, Cascades et Empire. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Bombardier (BBD.B, 2,42$): la plainte de Boeing déjoue les progrès internes à court terme
Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, est revenu encouragé d’une visite des usines de Bombardier qui visait à étaler toutes les mesures pour améliorer le rendement économique de tous les appareils tant le CSeries, que les biturbopropulseurs Q400 que les avions régionaux CRJ.
Les dirigeants soutiennent que les perspectives pour la vente d’appareils CSeries continuent de s’améliorer et promettent encore de nouvelles commandes, d’ici la fin de l’année.
Toutefois, tant que la plainte de Boeing aux autorités du commerce concernant la vente à fort rabais des appareils CSeries à Delta Airlines n’aura pas été résolue, l’action de Bombardier risqué d’aller nulle part, dit-il.
Une décision préliminaire du Département américain du commerce, qui pourrait imposer des tarifs, est attendue le 25 septembre.
Bien que les faits donnent l’avantage à Bombardier, dans ce litige, une décision défavorable paralyserait toutes les commandes potentielles de CSeries aux États-Unis, et pourrait même nuire aux commandes d’ailleurs, croit M Chamoun.
Le titre de l’avionneur recèle tout de même un énorme potentiel de redressement jusqu'à 5 $., même en n’accordant aucune valeur aux avions commerciaux. Il réitère son cours cible à plus court terme de 3,30$.
« Après la visite des usines, il est clair qu’il est trop punitif de mettre la valeur des avions commerciaux à zéro», conclut-il.
Cascades (CAS, 15,73$): la vente de l’Européenne Reno de Medici lui rapporterait 250M$
Cascades (CAS, 15,73$): la vente de l’Européenne Reno de Medici lui rapporterait 250M$
Les astres semblent s’aligner pour la vente potentielle du deuxième fabricant de carton-caisse en Europe, Reno de Medici, dont Cascades détient 57,7% des actions et la Caisse de dépôt, 9,1%.
C’est du moins ce qu’entrevoit Keith Howlett, de Desjardins Marchés des capitaux.
Cascades est elle-même dans un processus de simplification comme en témoigne la consolidation récente des résultats son usine Greenpac et la vente toute fraîche de son intérêt dans le producteur d’énergie renouvelable Boralex.
En Europe, l’action de Reno de Medici a explosé de 80% depuis un an en raison d’une amélioration soudaine de la conjoncture pour le carton-caisse et de l’impact de mesures de redressement instaurées par le nouveau PDG de Reno, Michel Bianchi, depuis 2016.
L’analyste croit donc qu’un concurrent désireux de consolider l’industrie du carton-caisse en Europe à long terme pourrait faire une offre pour Reno d’ici 12 à 24 mois.
Cascades récolterait de 215 à 250M$ d’une telle vente, presque sans impôts, en raison des pertes fiscales reportées, estime M. Howlett.
L’analyste renouvelle sa recommandation d’achat, mais ne touche pas à son cours cible de 18$.
Relisez Cascades, son rival tente d'imposer une 3e hausse des prix du carton-caisse
Empire (EMP.A, 19,75$): le propriétaire d’IGA se stabilise, mais l’épicier perd encore des parts de marché
Empire (EMP.A, 19,75$): le propriétaire d’IGA se stabilise, mais l’épicier perd encore des parts de marché
Les résultats du deuxième épicier au pays s’améliorent, mais Empire continue de perdre des parts de marché à Loblaw et à Metro, indique Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux.
L’analyste relève donc son cours-cible de 21 à 23$, après les meilleures ventes comparables et marges brutes que prévues, dévoilées au premier trimestre.
Mme Nattel augmente aussi ses prévisions de bénéfice d’exploitation de 4 à 6 % pour les exercices 2018 à 2020.
Celle qui avait l’équivalent d’une recommandation de vente sur le titre passe au neutre.
Au premier trimestre, le bénéfice de 0,32$ par action a doublé les prévisions de l’analyste, grâce à un meilleur contrôle des dépenses et à une politique de prix plus disciplinée en magasin. Relisez Ce qu'il faut retenir du bond de 15% du propriétaire d'IGA
Les ventes des épiceries comparables ont crû d’un modeste 0,5%, bénéficiant du timide retour de l’inflation alimentaire.
Malgré les signes de stabilisation après une période tumultueuse, Mme Nattel reste prudente parce que les ventes de magasins comparables de Loblaw et de Metro révèlent qu’Empire et ses enseignes Sobeys, IGA, Rachel Berry et Safeway continuent à perdre de parts de marché.
Bien que le plan de redressement «Sunrise » vise à ajouter 2% aux marges d’exploitation d’ici trois ans, l’analyste rappelle qu’une partie des économies de 500 millions de dollars seront investies dans des plus bas prix pour attirer les clients.
Empire exploite aussi moins de magasins au rabais que ses rivaux, ce qui reste aussi un désavantage concurrentiel, à son avis.
Mme Nattel croit qu’il faudra attendre jusqu’à la fin de 2018 et en 2019 avant que le redressement des bénéfices ne se fasse sentir. Le retour à la rentabilité de 2015 dépasse son horizon de placement, ajoute-t-elle.
Malgré le potentiel du redressement, Mme Nattel s’attend à ce que les investisseurs continuent de préférer les titres de Metro et Loblaw parmi les épiciers.