Que faire avec les titres de Bombardier, Canam et Empire/IGA? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Bombardier (BBD.B, 1,98$): les meilleures marges plus importantes que le déficit des flux, à ce stade-ci.
Konark Gupta, de Macquarie Research est catégorique: son titre est un achat s’il faiblissait en Bourse au cours des prochaines semaines ou mois.
Les orientations fournies la veille de la rencontre annuelle avec les analystes corroborent l’opinion favorable que l’analyste avait déjà échafaudée pour le titre de Bombardier.
Les progrès améliorent la confiance dans la capacité de la société d’atteindre le point d’équilibre en 2018, c’est-à-dire que ses flux de trésorerie seraient alors suffisants pour couvrir ses dépenses.
À ce stade-ci de la relance du fabricant d’avions, de trains et de wagons de métro, l’important bond de 50% des marges avant impôts est plus important à ses yeux que les revenus et les flux de trésorerie excédentaires sont inférieurs aux attentes, pour 2017.
La marge prévue dépasse de 43% le consensus. Elle est aussi meilleure que prévu pour chacune des quatre divisions.
Les investisseurs réagissent bien: l’action de Bombardier gagne 4% à l’ouverture le 15 décembre.
La marge projetée de 7,5% de la division de transport s’approche de l’objectif à long terme de 8%. Cette division représente tout de même la moitié des revenus totaux.
L’écart entre le bénéfice avant intérêts et impôts de 530-630 millions de dollars et le déficit des flux de trésorerie de 750 M$ en 2017 provient en bonne partie des indemnités de départ versées aux milliers d’employés mis à pied et de la pénalité de 90 M$ versée au transporteur SkyWest pour la dévaluation d’appareils.
M. Konark ne touche pas à son cours cible de 2,50$ même si les revenus et les livraisons d’avions d’affaires seront inférieurs aux prévisions et que la cadence de production des appareils CRJ900 et Q400 risque de baisser.
Son cours cible de 2,50$ repose sur l’évaluation de la société en pièces détachées en fonction des résultats attendus en 2018: il accorde un multiple de 8 fois le bénéfice d’exploitation pour les avions d’affaires, 7 fois pour les aérostructures, 9 fois pour la division ferroviaire et aucune valeur pour les avions commerciaux (dont la CSeries en raison de ses déficits jusqu’en 2020).
Groupe Canam (CAM, 9,14$): la division dse ponts toujours malade, cible réduite
Groupe Canam (CAM, 9,14$): la division des ponts toujours malade, cible réduite
Le redressement de la division américaine des ponts prendra plus de temps que prévu, a appris Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale, lors d’une rencontre avec les dirigeants de Canam. L’analyste réduit donc légèrement son cours cible de 11 à 10,50$.
«Contrairement à ce que la société a répété tout au long de 2016, les activités américaines des ponts ne seront pas rentables au quatrième trimestre de 2016 à cause de problèmes persistants d’efficacité aux étapes de fabrication et de peinture», note M. Aghazarian.
L’analyste déduit des propos des dirigeants que la division déficitaire retrouvera la rentabilité, au mieux, au deuxième semestre de 2017. «Nous surveillerons la situation de plus près», dit-il.
L’annonce d’un rachat de 1,3 million d’actions à 8,75$ a fait rebondir son titre de 8,41$ en novembre à 9,52$ le 13 décembre. Or, Canam a aussi décidé de suspendre ce rachat afin de préserver son capital, et ce, même si son cours se négocie en-deça de sa valeur comptable de 10,60$.
M. Aghazarian ne recommande plus l’achat de Canam dont l’action perd 4% en matinée le 15 décembre, creusant à 34% son déclin depuis le début de l’année.
Empire Co. (EMP.A, 16,12$): la stabilisation espérée prendra du temps et coûtera plus cher
Empire Co. (EMP.A, 16,12$): la stabilisation espérée prendra du temps et coûtera plus cher
Comme bien d’autres observateurs, Irene Mattel, de RBC Marchés des capitaux, espérait que 2017 serait une année de stabilisation pour l’épicier Sobeys/IGA, qui peine encore à redresser Safeway Canada et à raviver les ventes d’IGA.
La chute de 40% du bénéfice d’exploitation, le plongeon de 70% du bénéfice par action et le recul généralisé des ventes comparables partout au pays, à mi-année, anéantissent ces espoirs.
«Nous recommandons aux investisseurs d'attendre que des signaux clairs de stabilisation émergent avant d’acheter», conseille Mme Nattel.
Les dirigeants devraient recevoir au quatrième trimestre une série de recommandations d’un consultant qu'ils ont embauché pour identifier de nouveaux moyens de simplifier le mode de fonctionnement et de réduire les coûts du détaillant, révèle l’analyste de RBC.
Mme Nattel espère aussi en savoir plus sur le processus d’embauche d’un nouveau PDG.
Elle réduit ses prévisions de bénéfices pour 2017, 2018 et 2019 de 13% à 18%. Son cours cible d'un an passe de 22$ à 18$.
En matinée le 15 décembre, l’action d’Empire chute de 14%.