Au lendemain d'une chute de près de 25%, que faire avec le titre de Bombardier? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Bombardier (BBD.B, 2,41$): un bargain?
BMO Marchés des capitaux renouvelle une recommandation "surperformance".
Fadi Chamoun indique que la société a rapporté jeudi ses résultats du troisième trimestre, fourni son aperçu pour 2019, annoncé la vente de 900 M$ US d'actifs non centraux (le programme Q400 et les activités d'entraînement de pilotes) et lancé un programme de rationalisation qui devrait lui faire économiser 250 M$ US par année à compter de 2021.
L'analyste estime que, collectivement, toutes ces mesures auraient dû avoir pour effet de pousser le titre à la hausse. Il a plutôt retraité de 25% et représente actuellement un bargain, à son avis.
La seule nouvelle négative, dit-il, est le manque de 600 M$US pour les flux de trésorerie en 2018 (au final comblé par la vente des Q400). Il attribue cette situation à des délais de livraison chez Bombardier Transport, de même qu'à un mixte de commandes dans les services et les conversions d'options, ce qui a produit moins d'avances de fonds que ce qui était initialement pensé.
SUIVRE SUR TWITTER: F_POULIOT
M. Chamoun reconnaît que les évaluations dans le marché ont récemment diminué en raison de l'incertitude macro-économique. Il souligne également que la société a une autre année de risque d'exécution en raison de la mise en service du Global 7 500. Il admet enfin que les flux de trésorerie pourraient être sous un niveau de stabilité jusqu'en 2020.
À ses yeux, les investisseurs pourraient hésiter à payer la pleine valeur pour Bombardier jusqu'à ce que la visibilité s'améliore. Il réduit en conséquence sa cible de 6$ à 5$.
Bombardier (BBD.B, 2,41$): la confusion devrait se dissiper, dit RBC
RBC Marchés des capitaux réitère une recommandation "surperformance".
Walter Spracklin indique que, malgré un bénéfice avant intérêts et impôts (BAII) meilleur que ce qui était anticipé au troisième trimestre, de même que des transactions améliorant la situation de l'entreprise, la direction a dit s'attendre à une détérioration de 600 M$ US sur ses flux de trésorerie en 2018 et le sujet a alors pris toute la place lors de la conférence téléphonique.
L'analyste voit le manque à gagner comme transitoire, contrebalancé à long terme par des ventes d'actifs et un programme de rationalisation.
Il souligne que la confusion s'est installée dans la conférence téléphonique lorsque la direction a tenté d'expliquer pourquoi les retards de livraisons en 2018 dans la division Transport n'augmentaient pas de façon apparente ses prévisions de flux de trésorerie en 2019, ce qui a amené la communauté financière à voir la détérioration comme permanente plutôt qu'attribuable à un mauvais synchronisme (timing).
M. Spracklin dit avoir discuté avec la direction et avoir reçu le confort nécessaire sur la situation.
Il ramène toutefois sa cible de 6$ à 4,50$ pour tenir compte du nouveau contexte d'incertitude.
Bombardier (BBD.B, 2,41$): laissons la chance au coureur, dit Scotia
Banque Scotia réitère une recommandation "surperformance de secteur".
Turan Quettawala indique que l'histoire de Bombardier en est une de flux de trésorerie. Il dit voir pourquoi la plupart des investisseurs ont ignoré les bonnes nouvelles sur les marges et les ventes d'actifs pour plutôt focaliser sur les flux de trésorerie.
Il indique que le profil des flux de trésorerie est plus orienté sur 2020 qu'il ne le croyait initialement, et il ramène donc son anticipation 2019 à + 150 M$ US.
L'analyste souligne que les revenus et la rentabilité sont conformes aux attentes et que la liquidité a été augmentée par des ventes d'actifs de 900 M$ US (programme Q400 et activités d'entraînement).
Considérant qu'il s'agit du premier faux pas dans un difficile plan de redressement sur plusieurs années, il se dit surpris de la vitesse avec laquelle le marché a développé un déficit de confiance envers la direction de Bombardier.
Le rapport risque/rendement lui semble "extrêmement attrayant", alors que le titre est de retour à 7 et 5,5 fois les BAIIA 2019 et 2020. Il souligne que s'il fixait sa cible sur l'exercice 2019 plutôt que 2020, le titre devrait actuellement se négocier à 4$.
M. Quattawala précise que la dernière fois où l'action a été vue au niveau actuel, d'importants risques pesaient toujours sur le CSeries, Bombardier n'avait pas encore reçu 2 G$ US en ventes d'actifs et d'actions, et elle n'avait pas non plus encore annoncé un nouveau programme de rationalisation de 250 M$ US.
La cible est abaissée de 6$ à 5,50$.
SUIVRE SUR TWITTER: F_POULIOT