Que faire avec les titres de Bombardier, Banque Royale et Roots? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Bombardier (BBD.B, 4,91$): un troisième analyste passe à 6$
C’est au tour de Cameron Doersken, de la Financière Banque Nationale, de relever son cours-cible de 4,75$ à 6$. Il est le troisième analyste à fixer un objectif de 6$ depuis le 8 juin, en raison des meilleures perspectives que prévues pour les avions d’affaires.
L’analyste est revenu enchanté d’une visite des installations de Bombardier organisée pour ses clients où il a appris que le nombre de jets d’affaires usagés à vendre n’a pas été aussi faible depuis la crise de 2008, ce qui est de bon augure pour les ventes d’appareils neufs.
L’analyste rappelle aussi que les premières livraisons des appareils Global 7500 commenceront à la fin de 2018. En 2020, 40 de ces appareils seront livrés.
Plus important encore pour cette division est le lancement en 2019 des nouveaux Global 5500 et Global 6500 dont la performance technique rivalise les nouveaux G500 et G600 de son rival Gulfstream.
Ces perspectives améliorent les chances que cette division atteigne les marges visées de 8 à 10%, d’ici 2020.
M. Doersken croit même possible que cette division dépasse la marque de 10%, à mesure que le marché migrera vers les modèles plus haut de gamme.
«Nos perspectives favorables pour la société s’appuient aussi sur l’amélioration prévue des marges dans toutes les divisions, le retour de flux de trésorerie libres récurrents à partir de 2019 et la confiance accrue dans la capacité d’atteindre les objectifs fixés en 2020», écrit-il.
Pour couronner le tout, l’analyste espère qu’au salon aéronautique de Farnborough, à la mi-juillet, Bombardier et Airbus annonceront d’autres commandes pour le C Series.
Banque Royale (RY, 100,06$): un vaste chantier numérique pour rester numéro un
Banque Royale (RY, 100,06$): un vaste chantier numérique pour rester numéro un
À la rencontre annuelle avec les analystes, la première banque au pays a dévoilé comment elle entend croître et rester numéro un grâce à son virage numérique.
La Banque Royale dépensera en effet 3,2 milliards de dollars en technologie en 2018, soit 14% de ses dépenses d’exploitation, en doublant notamment ses investissements en cybersécurité, explique Scott Chan, de Canaccord Genuity.
Ces investissements visent surtout à augmenter de 2,5 millions le nombre de ses clients d’ici 2023 et à multiplier les points de contacts avec eux et le nombre de services qu’ils se procurent à la banque.
Les clients qui interagissent avec la banque en ligne et à l’aide des applications mobiles entrent en contact avec la banque à toutes les 48 heures et se procurent deux fois plus services que les clients conventionnels.
La banque hausse la barre parce que trop peu de nouveaux clients migrent chez elle, ce qui l’empêche d’exploiter la force de frappe de sa masse critique.
Pour tripler le nombre de nouveaux clients, la banque s’appuiera notamment sur des nouveaux programmes de loyauté avec WestJet et Petro-Canada notamment.
L’institution mise aussi sur des rabais aux clients qui utilisent plusieurs de ses produits financiers. Quelque 90M$ auraient été versés l’an dernier, à ce chapitre, indique M. Chan.
Les investissements en technologie, incluant l’intelligence artificielle, visent à mieux connaître le client pour lui proposer les services dont il a besoin.
Les outils numériques améliorent aussi l’efficacité de la banque, dont les dépenses d’exploitation en proportion des revenues ont déjà diminué de 7,6% en 2015 à 6,6% en 2018.
D’ici 2021, l’institution veut améliorer son ratio d’efficacité – soit les dépenses d’exploitation en proportion des revenus - de 43 à 40%.
La banque prévoit réduire de 20% la superficie de l’ensemble de ses succursales d’ici 5 ans, étant donné la croissance des transactions en ligne.
L’institution compte déjà 6,5 millions de clients numériques actifs qui croissent à un rythme annuel de 10% et 3,5 millions de clients mobiles qui augmentent à une cadence annuelles de 20%.
La banque a pour la première fois dévoilé la mission de sa filiale RBC Ventures qui compte déjà sept outils et douze autres en développement. Le bras de capital de risque veut recruter 5 millions d’utilisateurs et convertir 10% d’entre eux en clients de la banque, soit 20% de l’objectif de 2,5 millions.
L’application mobile arrivein.ca, qui avait un kiosque à la rencontre, guide par exemple les nouveaux arrivants en distillant les ressources à leur disposition.
D’ici 2036, l’immigration fournira 100% de la croissance de la population canadienne, a indiqué la banque.
Avec le capital excédentaire de 13 à 14 milliards généré d’ici 2021, la banque priorise la croissance des portefeuilles canadiens et américains de prêts, au lieu des acquisitions.
Le plan de match de la banque a plu à M. Chan, mais il ne change pas les perspectives pour son titre.
L’analyste maintient son cours-cible de 109$, soit une plus-value de 6% au multiple d’évaluation moyen de 12 fois les bénéfices qu’il accorde à toutes les banques.
Étant donné le modeste potentiel de gain, il recommande de «conserver» le titre.
Roots (ROOT, 11,05$): la barre est plus haute pour le reste de l’année
Roots (ROOT, 11,05$): la barre est plus haute pour le reste de l’année
Le détaillant de vêtements et d'accessoires de luxe au logo de castor aura fort à faire pour atteindre ses objectifs annuels étant donné le retard du premier trimestre causé par le verglas s d’avril.
Sans l’effet de la météo, qui a frappé 80% de ses boutiques, les ventes des magasins comparables ont crû de 8,2%, alors que le consensus attendait une progression de 15 à 16%, précise Michael Binetti, de Credit Suisse.
En conséquence, Roots a essuyé une perte de 0,11$ par action, deux cents de plus que le déficit de 0,09$ par action prévu.
«On comprend mieux pourquoi Roots cherche à diversifier ses sources de revenus dans de nouveaux marchés américains moins touchés par l’impact saisonnier de l’hiver», écrit l’analyste.
Pour 2019, Roots prévoit toujours des revenus de 410 à 450 millions de dollars, un bénéfice d’exploitation de 61 à 68M$ et un bénéfice par action de 0,08 à 0,95$.
L’entreprise peut y arriver, croit cet analyste, parce que le premier trimestre lui procure seulement 15% des ventes annuelles.
Au cours des trois prochains trimestres, la rénovation de 10 à 12 boutiques devrait aussi stimuler les ventes des magasins rajeunis (habituellement les ventes moyennes bondissent de 20%).
La réduction de 40% du nombre d’articles offerts d’ici 2020 - pour épurer les collections, améliorer l’impact des items plus populaires et réduire la quantité de marchandises soldées - devrait aussi soutenir la marge brute, a promis la société.
M. Binetti s’inquiète des perspectives à moyen terme une fois que l’impact des différentes initiatives de relance se dissipera.
Roots érige un nouveau centre de distribution au coût de 16M$ qui doublera la taille du centre actuel pour entreposer et expédier les marchandises au magasins et aux clients qui achètent en ligne. Achevé à la mi-2019, le centre devrait fournir des économies de 20% par item manipulé à partir de 2020.
L’analyste maintient son cours-cible de 13$ et sa recommandation neutre.