Que faire avec les titres de Banque Scotia, Sleep Country et Intertape? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Banque Scotia (BNS, 83,48$): un 4e trimestre mitigé, mais un achat chilien prometteur
Comme le font tant d’entreprises juste avant ou à la divulgation de résultats, Banque Scotia annonce un achat chilien prometteur, comme pour faire oublier ses résultats inférieurs aux attentes.
Les analystes se concentrent alors à ajouter l’acquisition à leurs prévisions au lieu de s’attarder sur les résultats trimestriels fraîchement dévoilés.
La veille du dévoilement d’un bénéfice de 1,65$ par action, soit de deux cents inférieur aux attentes de Canaccord Genuity au quatrième trimestre, la Banque Scotia a conclu l’achat du reste de la banque chilienne BBVA Chile, pour 2,9 milliards de dollars.
La transaction longuement attendue double à 14% la part de marché de Scotia au Chili, précise l’analyste Gabriel Dechaine.
La Banque Scotia finance cet achat rentable à même ses fonds propres puisque la plus internationale des banques canadiennes présente le ratio de capital réglementaire le plus élevé de l’industrie.
Au dernier trimestre de l’année, les revenus d’intérêts ont été légèrement inférieurs aux attentes. Toutefois, un bon contrôle des dépenses, le virage numérique et un léger recul des provisions pour pertes sur prêts ont compensé pour faire croître le bénéfice trimestriel de 4%, explique M. Dechaine dans une note préliminaire.
Le Canada a offert une bonne performance avec une hausse de 7% des prêts et de 12% du bénéfice net.
L’augmentation de 13% des prêts commerciaux est plus du double de celle des hypothèques résidentielles.
Le dépenses d’exploitation ont crû de seulement un pourcent, donnant un bon levier de rentabilité de 4% à la division canadienne, indique l’anayste.
À l’international, le bénéfice net a crû de 8% grâce au bond de 10% des prêts, surtout commerciaux.
En attendant d’en apprendre plus lors de la téléconférence, l’analyste maintient sa recommandation d’achat et son cours cible de 92$.
Sleep Country (ZZZ, 32,71$): toujours bien positionnée, mais Sears et les dépenses de pub nuisent à court terme
Sleep Country (ZZZ, 32,71$): toujours bien positionnée, mais Sears et les dépenses de pub nuisent à court terme
Le principal détaillant de matelas et d’accessoires de sommeil au pays est toujours aussi bien positionné qu’avant pour croître, mais la liquidation de la marchandise chez Sears et des dépenses élevées en marketing nuisent à ses résultats à court terme.
C’est ce qui ressort d’une série de présentations des dirigeants du marchand dans l’Ouest canadien, organisé par BMO Marchés des capitaux.
Avec 10 à 15% du marché du matelas, la faillite de Sears Canada envoie les consommateurs chez le rival de Sleep Country, qui profitent de la liquidation des oreillers, têtes de lits et draps surtout. Les accessoires représentent 20% des ventes de Sleep Country et constituent ses produits les plus rentables.
Sleep Country se prépare à capter les parts de marché de Sears Canada après la liquidation en accélérant l’embauche en magasin, révèle Stephen McLeod, analyste de BMO.
Le détaillant consacre aussi plus de ressources financières à son offre en ligne du matelas en boîte Bloom, lancé en mai 2017.
Ce matelas s’est déjà hissé parmi ses 10 meilleurs vendeurs et le détaillant compte offrir d’autres versions à différents prix pour attirer de nouveaux clients.
Toutefois, il semble que les ventes en ligne requièrent un effort de marketing soutenu. Au troisième trimestre, Sleep Country a consacré 1,3M$ de ses dépenses en marketing de 2,4M$ au site en ligne, précise M. MacLeod.
«Il ne faut pas voir ces dépenses de façon isolée pendant un seul trimestre. Ces dépenses auront un effet de levier au fil du temps en stimulant les ventes en ligne sur une base annuelle», explique l’analyste.
En réitérant le potentiel de gain de 27% de son cours cible de 41$, l’analyste rappelle que Sleep Country ouvre et rénove encore des magasins et dégage des flux de trésorerie élevés qui peuvent nourrir une hausse annuelle de 15% du dividende.
Le détaillant songe aussi à racheter ses actions pour donner du rendement à ses actionnaires.
Intertape Polymer (ITP, 21,24$): l’effet Amazon gonfle un bon filon de croissance
Intertape Polymer (ITP, 21,24$): l’effet Amazon gonfle un bon filon de croissance
Le commerce en ligne devient discrètement une source de croissance interne de plus en plus intéressante pour le fabricant de rubans adhésifs de Ville St-Laurent.
Intertape Polymer vend en effet un ruban en papier qui peut être encolé avec de l’eau pour sceller les boîtes qui servent à la livraison des marchandises achetées en ligne. Le géant Amazon(AMZN 1195,83$US) est son plus gros client.
Michael Doumet, de Banque Scotia, estime que ce ruban et son applicateur - qui représentent déjà 10% des revenus d’Intertape - croissent à un rythme de 15% par année.
L’analyste imagine que ces ventes pourraient passer de 150 à 200M$ d’ici deux ou trois ans, ajoutant 3% à sa croissance interne.
Un nouvelle usine plus efficace aux États-Unis augmentera aussi la capacité de production et devrait ajouter 15% au benefice d’exploitation d’Intertape d’ici trois ans, prévoit aussi l’analyste.
L’usine flambant neuve de Caroline du Nord sera pleinement fonctionnelle au premier trimestre de 2018 et déjà Intertape investit pour en doubler la capacité.
Cette gamme de rubans en papier comporte d’autres avantages. Intertape obtient en effet des ventes dans un créneau où l’entreprise concurrence moins directement les fabricants asiatiques de rubans adhésifs à bas prix et de celle du géant 3M(MMM, 234$US).
Ce produit diminue aussi la proportion des ventes de la société qui subissent la volatilité du prix de la résine.
M. Doumet croit que la société envisage des acquisitions dans ce créneau, dans l’emballage de protection par exemple, afin de prendre plus de place dans ce marché qu’elle domine à 80% en Amérique du Nord.
À un cours inférieur à 23$, les investisseurs ne paient essentiellement rien pour les projets d’expansion déjà en chantier, qui ont le potentiel d’ajouter 40% au bénéfice d’exploitation.
Son cours cible de 27% laisse entrevoir un généreux gain potentiel de 29%.