Que faire avec les titres de Banque Scotia, La Baie et Mallinckrodt? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Banque Scotia (Tor., BNS, 73,70$): il faut rester sur cette lancée
L’exercice 2016 se termine sur une belle note pour la Banque Scotia, mais elle doit rester sur cette voie si elle veut justifier l’appréciation de son action, juge Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux.
Au quatrième trimestre (terminé le 31 octobre), la troisième banque en importance au pays a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes des analystes. Son bénéfice par action de 1,58$ est supérieur au consensus de 1,51$. Dans l’ensemble, M. Mihelic note que les provisions pour pertes et les revenus sont meilleurs que ce qu’il avait anticipé. Bien qu’ils soient «bons», les ratios d’efficacité sont légèrement inférieurs à ce qu’il avait prévu.
Sur cette bonne note, le début de l’exercice 2017 sera «crucial» pour que les activités internationales de la Scotia — et son action — restent sur cette lancée, estime l’analyste. Au premier trimestre, la faiblesse des devises dans les pays émergents pourrait se traduire par un vent contraire. Cependant, la croissance des prêts et les marges d’intérêt devraient être bonnes et la qualité du portefeuille de prêts demeurer stable. M. Mihelic anticipe que les activités internationales progresseront de 7% en 2017.
Les ratios d’efficacité, pour leur part, sont inférieurs à ce qui avait été prévu. L’analyste anticipe que l’amélioration des ratios d’efficacité devrait être de 120 points de base d’ici 2018. «Notre prévision pourrait être prudente puisqu’une grande partie des gains d’efficacité devrait avoir lieu en 2017», écrit-il.
Au Canada, les difficultés économiques de l’Ouest canadien ne font pas trop de dégâts. Les prévisions pour perte devraient se normaliser et les pertes dans ce secteur devraient décliner, croit l’analyste.
La croissance au Canada sera plus faible tandis qu’Ottawa tente de freiner la progression du marché de l’immobilier. Le bénéfice des activités bancaires canadiennes a augmenté de 12% en 2016. Cette progression devrait être de 4% en 2017.
Dans l’ensemble, M. Mihelic estime que le potentiel de génération de bénéfices est meilleur, une fois que les acquisitions seront intégrées et les restructurations auront progressé. Il croit que l’évaluation du titre ne tient pas compte du potentiel de croissance des activités internationales.
Il maintient une recommandation «surperformance». Il bonifie sa cible, qui passe de 76$ à 78$.La Baie (Tor., HBC, 14,88$) : patience, patience.
Il faudra attendre que l’année 2017 soit bien entamée avant que le potentiel d’appréciation de la Compagnie de la Baie d’Hudson ne se concrétise, prévient Brian Morrison, de Valeurs mobilières TD.
L’analyste attend peu des résultats du troisième trimestre, qui seront publiés le 5 décembre prochain. Le 10 novembre dernier, La Baie a déjà dévoilé ses chiffres de ventes comparables et a abaissé ses prévisions pour l’exercice 2016.
La valeur du parc immobilier de la plus vieille entreprise d’Amérique du Nord est «énorme», selon l’analyste. Pour que celle-ci se reflète dans le prix de l’action, il faut toutefois que les activités dans le commerce de détail s’améliorent. La direction prend les décisions nécessaires pour répondre «aux goûts changeants» des consommateurs, selon lui.
Pour cette raison, M. Morrison reste patient. Il maintient sa recommandation d’achat et sa cible de 27$.
Mallinckrodt (NY., MNK, 52,42 $US) : Ce n’est pas si pire
Oui, les perspectives sont incertaines pour Mallinckrodt, mais le marché a trop puni son action, défend Gary Nachman, de BMO Marchés des capitaux. Même s’il abaisse sa cible de 92$US à 81$US, il maintient sa recommandation «surperformance».
De nombreuses incertitudes demeurent pour la société qui faisait partie de la sélection des experts de notre table ronde cet automne. L’année 2017 amène quatre sources d’incertitude pour la société biopharmaceutique. D’abord, l’ampleur du déclin des médicaments génériques reste à voir. Deuxièmement, les marges pourraient être sous pression. De plus, les anicroches dans la production du Therakos, destiné au traitement d’une forme de cancer de la peau, pourraient gruger entre 5 M$US et 10 M$US de revenus entre le quatrième trimestre 2016 et la fin de l’année 2017, «peut-être même plus». Finalement, les rabais consentis sur Acthar, un gel utilisé pour le traitement du lupus, représentent un autre frein à la rentabilité.
Au bout du compte, le potentiel de croissance de la société demeure attrayant, si la direction est en mesure d’exécuter son plan. M. Nachman note que les attentes sont faibles pour le titre, ce qui ouvre la porte à de belles surprises.