Que faire avec les titres de Banque Scotia, Aritzia et Suncor? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Banque Scotia (BNS, 81,64$): un bon choix pour 2018
Sohrab Movahedi, de BMO Marchés des capitaux, profite du bilan de 2017 des banques canadiennes pour révéler ses choix de titres susceptibles de surpasser la performance de l’industrie en 2018.
Il rappelle aussi que les titres bancaires ont fait mieux que l’indice S&P/TSX depuis sept ans.
La plus internationale des banques canadiennes, Banque Scotia, figure en tête parce que son évaluation est mitoyenne alors que la croissance prévue de 7% de ses bénéfices s’annonce plus élevée que la progression moyenne de 6% qu’il prévoit pour l’ensemble des banques en 2018.
Incidemment, ce taux de croissance est la moitié de celui de 12% affiché par les six grandes banques en 2017.
Les chances étant minces que les banques puissent connaître un renflement de leur multiple d’évaluation, déjà à 12 fois les bénéfices, les investisseurs récompenseront les banques offrant plus de croissance, explique l’analyste.
Or, la diversification des revenus de Banque Scotia, dont 30% sont réalisés en Asie notamment, aidera l’institution à atténuer les ralentisseurs que représentent les nouvelles contraintes hypothécaires canadiennes, l’imposition de nouvelles règles comptables IFRS9 et celles de capital Basel III, croit l’analyste.
Son cours cible à 86$ offre un potentiel de gain de 5,3%, auquel on ajoute le dividende de 3,8%.
Aritzia (ATZ, 12,72$): un bon 4e trimestre pourrait insuffler un deuxième élan au détaillant
Aritzia (ATZ, 12,72$): un bon 4e trimestre pourrait insuffler un deuxième élan au détaillant
Le détaillant de Vancouver reconnu pour ses 10 marques exclusives dévoilera les résultats de son quatrième trimestre le 10 janvier.
Patricia Baker, de Banque Scotia, prévoit une hausse de 12% des revenus à 209M$, de 14% du bénéfice d’exploitation à 52M$ et de 17% du bénéfice par action à 0,27$ par action, trois prévisions supérieures au consensus.
De tels résultats pourraient donner un second souffle à l’action d’Aritzia qui a rebondi de 26% depuis le début de novembre, après une entrée en Bourse beaucoup trop gourmande qui a fait tomber son titre de 27% l’an dernier.
Son évaluation est redevenue attrayante, à 17 fois les bénéfices prévus en 2018, par rapport à celles de 25 à 30 fois pour les détaillants performants tels que Dollarama(DOL,155,26 $), Lululemon (LULU,78,59$US) et Ulta Salon(ULTA, 245,12$US), dit-elle.
Bien que ses dépenses augmentent rapidement en raison des loyers élevés des nouveaux magasins phares des quartiers huppés de Los Angeles, Chicago et San Francisco, et de l’effort marketing pour mousser ses marques et ses ventes en ligne, Aritzia recèle plusieurs avantages distinctifs, croit l’analyste.
Ses dix marques maison, conçues à l’interne, différencient l’offre du détaillant et multiplient les points de contact avec les consommatrices pour capter une part croissante de leur dépenses de vêtements.
Et contrairement aux autres commerçants qui ferment des magasins et déploient leur plateforme en ligne, Aritzia compte seulement 80 boutiques en Amérique du Nord, alors que son site de commerce en ligne est flambant neuf, fait valoir Mme Baker.
Son cours cible de 22$ table sur un rebond prononcé de 73% de l’action.
Suncor (SU, 46,83$): aucune surprises dans les objectifs de production
Suncor (SU, 46,83$): aucune surprises dans les objectifs de production
Le deuxième producteur canadien en importance a fourni des objectifs de production conformes aux attentes de Chris Cox, de Raymond James, mais certains investisseurs pourraient être déçus, reconnaît-il.
Les volumes de production sont en effet 2% inférieurs aux consensus au quatrième, mais cet écart est entièrement attribuable au retard d’un mois dans la mise en production de l’énorme gisement de sables bitumineux de Fort Hills, explique l’analyste.
Certains investisseurs pourraient aussi rechigner concernant le prix que Suncor paie Total S.A. pour acheter 2,26% de plus du projet Fort Hills, mais M. Cox juge que 300 millions de dollars payés (60% plus que prévu) s'avéreront bien peu pour une société de la taille de Suncor, surtout étant donné la longue vie du gisement.
De plus, l’achat de cet intérêt additionnel, qui porte le contrôle de Suncor dans Fort Hills à 53%, règle enfin un long différend commercial avec la pétrolière française.
M. Cox maintient son cours cible de 53$, qui offre un rendement potentiel de 13%, auquel on ajoute le dividende de 2,9%