Que faire avec les titres de Banque Nationale, SNC-Lavalin et Boralex. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Banque Nationale (NA,37,44$): les soucis pétroliers gardent la banque québécoise sur le banc des punitions
Un bénéfice de 2% supérieur aux attentes ne suffit pas à satisfaire les analystes dont Doug Young, de Desjardins Marché des capitaux, qui abaisse son cours-cible de 42 à 40$.
La hausse de 4,4% du bénéfice ajusté à 1,17$ par action au premier trimestre provient surout des activités de gestion de patrimoine et de celles des marchés des capitaux, qui ont moins de valeur aux yeux des analystes parce qu’elles fluctuent beaucoup d’un trimestre à l’autre.
Le bénéfice des activités bancaires traditionnelles a raté de 3% les prévisions de M. Young, malgré une hausse de 9% des volumes de prêts en raison d’une compression des marges d’intérêt qui perdurera le reste de l’année, a prévenu la banque.
De plus, en ce qui a trait aux provisions pour pertes sur prêts, le repère de rentabilité le plus surveillé à court terme par les analystes, le portrait est mitigé.
Les provisions actuelles de 0,21% de l’ensemble des prêts restent modestes, mais la banque a prévu qu’elles augmenteront plus que prévu d’ici la fin de 2016.
Avec seulement 3% de l’ensemble de ses prêts au secteur de l’énergie, et ses hypothèses d'un cours pour le pétrole inférieur à 38$US le baril jusqu'en 2018, la banque estime que la situation est tout à fait gérable, mais M. Young préfère rester prudent comme ses collègues.
Il recommande de conserver le titre.
«La banque profite du noyau de ses activités au Québec, une province exportatrice qui bénéficie de la santé des consommateurs américains, ainsi que de la bonne performance de sa gestion de patrimoine. Par contre, il reste que sa rentabilité dépend davantage des bénéfices volatils de ses activités des marchés des capitaux que ses sembalbles, tandis que ses prêts au secteur de l’énergie pèseront sur ses provisions à court terme», commente M. Young.
Malgré un dividende de 5,7%, une évaluation d’aubaine de 9 fois ses bénéfices après un recul de 16,3% depuis un an, l’action de la Banque Nationale reste donc sur le banc des punitions des analystes jusqu’à ce que les perspectives pétrolières s’éclaircissent.
SNC-Lavalin (SNC, 41,11$): un autre contrat saoudien dans la mire
SNC-Lavalin (SNC, 41,11$): un autre contrat saoudien dans la mire
La filiale Kentz de SNC-Lavalin est sur les rangs pour un contrat potentiel de 500 millions de dollars américains du géant saoudien Aramco, pour la deuxième phase d’un projet de gaz de shale dans le nord du pays.
La Japonaise JGC Corp. a réalisé la première phase.
Si Kentz remportait la mise, ce contrat gonflerait de 5,5% son carnet de commandes et de 17,8% celui de sa division pétrolière, estime Maxim Sytchev, de Dundee Marchés des capitaux.
«L’appel d’offres est très couru, mais Aramco est déjà un important client de Kentz dont les marges sur ce type de contrat à coût majoré dégagent généralement des marges d’exploitation de 5 à 9% peu importe le cycle l’industrie», indique l’analyste.
Le contrat aurait plus qu’une valeur monétaire puisqu’il solidifierait la perception envers le carnet de commandes pétrolier de SNC-Lavalin au moment où les investisseurs s’inquiètent justement de la capacité de l’entreprise de renouveler son carnet et ses futurs revenus, après l’achèvement d’un important projet australien de gaz liquide en 2017, explique M. Sytchev.
L’analyste a d’ailleurs prévu un recul de 20% des revenus pétroliers pour SNC-Lavalin, dans ses estimés préliminaires pour 2017.
Malgré la visibilité réduite que cause le déclin des ressources, M. Sytchev continue de recommander l’achat de SNC-Lavalin pour sa valeur d’aubaine par rapport à son cours-cible de 52$.
Son seul intérêt de 19% dans l’autoroute torontoise 407 vaut de 19 à 25$ par action, selon divers estimés, rappelle-t-il.
Boralex (BLX, 15,28$): une hausse du dividende et des objectifs annuels
Boralex (BLX, 15,28$): une hausse du dividende et des objectifs annuels
Même si le producteur d’énergie renouvelable a raté ses prévisions au quatrième trimestre, Jeremy Rosenfeld, d’Industrielle-Alliance Valeurs mobilières, ne lui tient pas rigueur.
Il faut dire que Boralex augmente divers repères de croissance, malgré la moins bonne performance de ses installations hydroélectriques en Amérique du Nord, en raison d’une baisse des niveaux d’eau.
L’entreprise de Kingsey Falls projette notamment que sa capacité installée croîtra de 45% entre 2017 et 2020 à 1150 mégawatts.
La société a accru son dividende de 7,7% à 0,56$ par action. M. Rosenfeld s’attend à d’autres hausses puisque Boralex vise à distribuer en dividendes environ la moitié de ses fonds autogénérés croissants.
Boralex a aussi augmenté de 5,8% à 275 millions de dollars ses prévisions de bénéfice d’exploitation pour 2017, ce qui laisse entrevoir une encaisse distribuable de 1,10$ par action, estime M. Rosenfeld.
L’analyste ne touche pas à son cours-cible de 16$ et recommande toujours l’achat de Boralex parce que 98% de ses revenus bénéficient de contrats à long terme.
Ses projets et ses acquisitions dans l’énergie éolienne, en France surtout, donnent aussi beaucoup de visibilité à ses perspectives de croissance, d’ici 2018.
D'ailleurs, la hausse de 84% de sa capacité éolienne en 2015 a produit des fonds générés par l’exploitation de 0,69$ par action au dernier trimestre de 2015, 56% de plus qu’un an plus, tôt, précise aussi l’analyste.