Que faire avec les titres de Banque Nationale, Alimentation Couche-Tard et Transat? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Banque Nationale(NA, 57,29$): rachats d’actions plus musclés en vue pour les deux prochaines années
Après avoir pris du retard sur son industrie en 2016, la Banque Nationale a rempli ses promesses au troisième trimestre.
L’amélioration de son efficacité opérationnelle, de sa rentabilité et de son capital réglementaire lui donnent la latitude de racheter plus activement de ses actions au cours des deux prochaines années, prévoit Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux.
Il s’attend d’ailleurs à ce que la banque rachète ses actions à un rythme trimestriel de 1,4 million d’actions, au cours des quatre prochains trimestres, et qu’elle accélère cette cadence à 2,5 millions d’actions par trimestre en 2019.
Ses prévisions de bénéfices passent de 5,46$ à 5,70$ pour 2018 et de 5,75$ à 6,10$ en 2019.
L’analyste augmente donc son cours cible d’un an de 62$ à 65$ et réitère sa recommandation d’achat.
M. Mihelic est particulièrement impressionné par l’amélioration de l’efficacité de la banque, dont les dépenses d’exploitation en proportion des revenus ont baissé de 1,9% à 56,2% au trimestre.
Une rationalisation de 175M$ annoncée à la fin de 2016 visait des économies annuelles de 155M$. Ces coupes ont procuré à la banque un important levier de rentabilité de 4,7% au cours du dernier trimestre.
«Un tel levier ne se répétera pas, mais nous accordons plus de credit à la banque pour cet effort», dit l’analyste qui prévoit une amélioration d’encore 0,4% du ratio d’efficacité en 2018.
Les activités bancaires traditionnelles et la gestion du patrimoine en ont particulièrement profité, comme en témoigne le bond respectif de 29% et de 21% de la rentabilité de ces deux divisions, au troisième trimestre, souligne M. Mihelic.
Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 60,05$): un modèle d’affaires à démontrer à nouveau
Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 60,05$): un modèle d’affaires à démontrer à nouveau
Après un long passage à vide en Bourse, l’exploitant de dépanneurs doit en quelque sorte démontrer à nouveau que ses paramètres d’acquisitions et leur intégration, ainsi que son exécution opérationnelle, fonctionnent toujours aussi bien et donnent un bon rendement aux actionnaires.
La meilleure façon d’y arriver est d’afficher des résultats progressivement meilleurs à chaque trimestre en 2018, à la suite d’une période active d’acquisitions, croit Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux.
Pour le premier trimestre qui sera dévoilé le 6 septembre, l’analyste s’attend à une augmentation de 17% du bénéfice à 0,68$US par action grâce à de bons volumes et de bonnes marges d’essence à la pompe aux États-Unis.
Le bénéfice d’exploitation devrait toutefois fléchir légèrement de 7,3 à 7%.
Les ventes comparables devraient afficher une hausse de 0,9% au Canada, de 2,4% aux États-Unis et de 4,9% en Europe.
Outre des détails concernant l’intégration de ses plus récents achats (Esso au Canada, Shell au Danemark, CST, Holiday et Cracker Barrel aux États-Unis, Sevenoil en Estonie), M. Howlett aimerait en apprendre plus sur la réaction des clients à la conversion de ses magasins à la marque Circle K au Canada, lors de l’appel-conférence trimestriel.
La menace à long terme que représente l’adoption des voitures électriques, ainsi que la possibilité que les cigarettes contiennent moins de nicotine seront deux autres sujets-clé à aborder, croit-il.
«Les progrès continus entourant les initiatives de services alimentaires en magasin seront cruciaux pour la santé à court et à long terme des dépanneurs», dit-il.
M. Howlett continue de recommander l’achat du titre et maintient son cours cible de 74$, qui offre un potentiel de regain de 23%.
Transat A.T. (TRZ.A, 8,77$): enfin des vents favorables
Transat A.T. (TRZ.A, 8,77$): enfin des vents favorables
La conjoncture sourit enfin au voyagiste de Transat A.T. et incite Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, à hausser son cours cible d’un an de 55% à 14$.
À long terme, Transat pourrait même gagner en altitude jusqu’à 26$, croit-il aussi, en formulant plusieurs hypothèses.
À court terme, un huard ferme et la bonne économie canadienne donnent des ailes à Transat, en même temps que le temps pluvieux de l’été fait voyager plus de passagers.
Signe de l’énorme sensibilité du voyagiste à la hausse des prix et des rendements de ses vols, un meilleur troisième trimestre que prévu sur le marché transatlantique transforme une perte prévue de 0,48$ pour l’exercice 2017 en un bénéfice de 0,41$, indique l’analyste.
Ses projections de bénéfice pour 2018 explosent aussi de 0,28$, à 1,15$ par action, car il s’attend à ce que le huard et les prix des vols restent fermes.
«Rappelons qu’entre 2006 et 2008, Transat avait dégagé un bénéfice annuel de plus de 1,50$, pour trois années consécutives», évoque-t-il.
Pour le troisième trimestre attendu le 7 septembre, les dépenses augmenteront de 4% comparativement au bond prévu de 10% des revenus, si bien que la marge d’exploitation grimpe de 7 à 12%.
Bien qu’on attende encore les détails de la stratégie hôtelière, la performance robuste des activités du voyagiste renforce la confiance de l’analyste envers l’entreprise.
Le titre est encore sous-évalué à son avis, en raison du scepticisme des investisseurs concernant la capacité du transporteur d’être rentable pendant la saison d’hiver très concurrentielle et le rendement potentiel de sa future stratégie hôtelière.
L’appréciation potentielle du huard et son encaisse totale de 350M$ offrent aussi une certaine protection à la hausse, explique aussi M. Poirier.