Que faire avec les titres d’Apple, BRP et Kraft Heinz? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Apple (Nasdaq., AAPL, 157,50 $US) : que veut dire l’investissement de 1 G$US dans le vidéo?
Apple devrait investir près d’un milliard de dollars américains (G $US) afin de produire du contenu vidéo original. Ce projet a été interprété par plusieurs comme une manière de concurrencer Netflix et Amazon, mais Amit Daryanani, de RBC Marchés des capitaux, pense que le concurrent visé est Spotify.
L’investissement de 1 G$US peut paraître modeste par rapport à l’encaisse de 250 G$US du fabricant du iPhone. Le montant est plus petit que les 6 G$US , 4 G$US et 2 G$US que Netflix, Amazon et HBO consacrent au contenu, respectivement. Par contre, cette somme permettrait de créer dix séries comparables à Game of Thrones, nuance l’analyste.
M. Daryanani pense qu’Apple vise Spotify davantage que Netflix avec son offensive. En offrant de la vidéo, le but serait de présenter un avantage concurrentiel par rapport au service musical de Spotify. En séduisant, 7 à 8 millions d’abonnés supplémentaires, la société récupérerait son investissement en trois ans.
Le jeu en vaut la chandelle. Le marché de la diffusion de musique en ligne connaît une forte croissance. Apple Music traîne toutefois de la patte derrière Spotify, dont le nombre d’abonnés payants est supérieur d’entre 20 et 25 millions.
Un premier pas dans le contenu vidéo ouvre plusieurs possibilités après les premiers essais, ajoute l’analyste. Le lancement d’une plateforme Apple TV, le développement d’un pouvoir de négociation avec les médias et peut-être une stratégie d’acquisition sont toutes des avenues possibles. L’investissement s’inscrit dans l’objectif de doubler le volet service d’Apple d’ici 2020.
L’analyste réitère sa recommandation « surperformance » et sa cible de 176 $US.
BRP (Tor., DOO, 41,16$) : prévision pour le trimestre
Le titre de BRP a beau avoir gagné 45% depuis le début de l’année, Steve Arthur, de RBC Marchés des capitaux, voit encore de la place pour d’autres gains à une dizaine de jours de la publication des résultats du deuxième trimestre de l’exercice 2018. Il renouvelle sa recommandation «surperformance » et sa cible de 43$.
Au deuxième trimestre, il anticipe une croissance des revenus de 6,1% à 908,3 M$. Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) devrait augmenter de 63% à 72 M$, selon lui. Il estime que la marge avant intérêts, impôts et amortissement sera de 8%. Le bénéfice ajusté par action serait de 0,12$, toujours selon ses prévisions.
L’analyste indique que ses prévisions sont similaires à la moyenne de ce que prévoient les analystes. Sa prévision de 72 M$ pour le BAIIA se compare avec une moyenne de 71 M$ pour ses collègues. Les opinions diffèrent grandement d’un analyste à l’autre, admet-il. Les anticipations de ses collègues pour le BAIIA se trouvent dans une fourchette entre 54 M$ et 77 M$, rapporte-t-il.
Les résultats sont attendus le premier septembre. Il s’agit historiquement d’une période creuse dans l’année pour l’entreprise.
À plus long terme, M. Arthur croit que les perspectives sont bonnes pour la société. Il estime que le bénéfice par action augmentera de 15% par année pour les trois prochaines années. Sur la même période, il croit que la société sera en mesure d’améliorer ses marges.
Il renouvelle une recommandation « surperformance » et une cible de 43$.
Kraft Heinz Company (KHC, 85,51 $US) : pas de mariage en vue avec Danone
La rumeur d’une acquisition de Danone par Kraft Heinz risque de ne rester que des suppositions, croit Robert Moskow, de Credit Suisse.
Danone aurait plusieurs qualités attrayantes pour Kraft Heinz, admet l’analyste. La société a des marques en forte croissance et ses activités prennent de l’expansion à l’international. De plus, une transaction permettrait de réduire les coûts et faire des économies d’échelle.
Par contre, une offre aura peu de chance d’aboutir. En 2005, le gouvernement français avait bloqué l’achat de Danone par Pepsi afin de protéger ses « intérêts stratégiques ». Toutefois, un conseiller d’Emmanuel Macron a déjà laissé entendre en campagne que le nouveau président pourrait se montrer plus ouvert si un scénario similaire se représentait.
M. Moskow en doute. «Macron a besoin de capital politique pour mettre en place ses réformes du marché du travail. La possibilité qu’une compagnie américaine qui a la réputation de détruire des emplois mette la main sur un fleuron comme Danone soulèverait l’indignation dans les médias », estime l’analyste.
Il ne voit donc pas le scénario se produire. Il renouvelle sa recommandation «surperformance» sur l’action de Kraft Heinz. La cible est de 100 $US.