Que faire avec les titres d'Alphabet, Intertape Polymer et Alcoa? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Alphabet (GOOGL, 1 213,08$ US): le risque réglementaire est-il dans le rétroviseur?
RBC Marchés des capitaux renouvelle une recommandation "surperformance".
La Commission européenne condamne Google à une amende de 4,34 milliards d'euros pour avoir enfreint ses règles antitrust. À ses yeux, l'entreprise a imposé des restrictions illégales aux manufacturiers d'appareils mobiles Android pour cimenter sa position dominante dans la recherche sur Internet. Aujourd'hui, 80% des appareils mobiles en Europe et dans le monde utilisent le système d'exploitation Android.
Mark Mahaney souligne qu'au net, Google a actuellement 105 G$ US d'encaisse à son bilan, ce qui veut dire qu'après l'amende, il lui en restera 100 G$ US. Il note que la société entend faire appel de la condamnation.
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Si l'appel était rejeté, l'analyste ne croit pas que le retrait de Chrome, Google Search et d'Android App Store du système d'exploitation Android OS affecterait matériellement les activités de Google. Il estime que plusieurs de ses produits sont d'une qualité supérieure aux pairs et que les utilisateurs choisiraient de télécharger les applications Google.
M. Mahaney s'interroge si le développement ne vient pas faire en sorte que le sommet du risque réglementaire qui pesait sur les multiples n'est pas désormais dans le rétroviseur. Il laisse entendre que le nouveau Règlement général sur la protection des données, en raison des importants coûts qu'il occasionne, vient affaiblir la concurrence.
À ses yeux, à 19,5 fois le bénéfice par action anticipé pour 2019, le titre offre une valorisation attrayante.
La cible est à 1 285$ US.
Intertape Polymer (ITP, 17,16$): une acquisition complémentaire
Valeurs mobilières TD réitère une recommandation d'achat.
La société de Saint-Laurent, notamment spécialisée dans le ruban gommé, annonce une entente pour l'acquisition de Polyair Inter Pack pour environ 146 M$ US.
Damir Gunja note que le prix survient à 10,4 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 14 M$ de l'entreprise. La direction précise cependant qu'avec les synergies et la croissance organique, celui-ci devrait grimper à 20-22 M$ en 2021, ce qui aura pour effet de diminuer le multiple à 7 fois le BAIIA.
L'analyste estime que l'acquisition est hautement complémentaire aux activités d'Intertape. La ligne de produits de Polyair (coussins de bulles, mousse, etc.) vient donner de l'expansion aux solutions e-commerce de la société (celle-ci offre déjà des rubans activés à l'eau qui scellent les boîtes et colis d'Amazon).
Il reconnaît que l'endettement passe de 2,3 fois le BAIIA à 3,1 fois, mais le juge le niveau gérable dans le contexte d'une anticipation de flux de trésorerie accrus dans les prochaines années, les actuels projets d'investissement en capital étant complétés.
M. Gunja indique que l'industrie du ruban est hautement fragmentée et qu'Intertape Polymer est bien placée pour la consolider. Il précise que l'entreprise a récemment fait face à certains défis, mais que les investisseurs patients seront récompensés.
L'anticipation de bénéfice 2018 est à 1$ par action, celle 2019 à 1,01$.
La cible est à 26$.
Intertape Polymer était parmi les titres québécois les plus recommandés en janvier
en mai, il était aussi l'un des titre de la décennie
Alcoa (AA, 47,96$ US): pas très bon, mais pas si mauvais
Credit Suisse renouvelle une recommandation "surperformance".
Au deuxième trimestre, la société rapporte un bénéfice ajusté avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 904 M$, supérieur à l'attente maison de 890 M$, mais inférieur au consensus à 950 M$ US.
Curt Woodworth note que la direction s'attend maintenant à un BAIIA se situant entre 3 et 3,2 G$ US pour l'exercice, ce qu'il juge plutôt bon étant donné certains coûts auxquels Alcoa a dû faire face au deuxième trimestre et l'arrivée des tarifs sur certaines de ses activités.
L'analyste estime que le titre a un faible risque de recul alors que les prix de l'aluminium sont près d'un creux. Il précise que 50% des usines chinoises sont dans le rouge et que les approvisionnements en bauxite dans le nord de la Chine sont serrés.
À son avis, le marché réagira positivement si la direction se décide à retourner du capital aux actionnaires. Il estime qu'étant donné la faible évaluation du titre (3,5 fois son anticipation BAIIA 2019), elle devrait y aller d'un rachat d'actions plutôt que d'une diminution d'endettement ou un dividende spécial.
La cible est ramenée de 69$ à 65$ US.
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