Que faire avec les titres d’Air Canada, Freshii et Aimia? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Air Canada (Tor., AC, 13,18$): une déception derrière les bons résultats
Une déception se cache derrière les résultats supérieurs aux attentes dévoilés par Air Canada, juge Tim James, de Valeurs mobilières TD. Celle-ci pourrait peser sur le cours de l’action à court terme.
Au quatrième trimestre, le bénéfice par action à 0,14$ est supérieur au consensus de 0,04$, note l’analyste. De plus, les prévisions quant aux coûts par siège-mile en 2017 sont meilleures que prévu.
Toutefois, les objectifs pour le rendement des investissements ont été réduits. Le transporteur aérien montréalais anticipe désormais un rendement d’entre 9% et 12%, plutôt qu’entre 13% et 16%, pour 2017 et 2018. «Puisque cette donnée est de plus en plus utilisée par le marché pour déterminer la valeur des transporteurs aériens et que nous croyons que les investisseurs s’attendaient à ce que la compagnie fasse des ajustements pour respecter la précédente cible, nous croyons que ça pèsera contre l’action », poursuit-il.
Ceci étant dit, l’évaluation d’Air Canada reste «attrayante», juge M. James. Pour justifier cette impression, il tient compte des résultats, des accomplissements réalisés depuis cinq ans et du potentiel de croissance. Les objectifs de rendement moins élevés prouvent le désir d’Air Canada d’investir davantage pour assurer la croissance à long terme.
Il maintient la société sur sa liste d’achat, la meilleure recommandation d’achat. Il abaisse sa cible de 12 mois de 22$ à 21$.
Freshii (Tor., FRII, 14,01$) : un analyste aime la recette
Une rapide expansion, des ventes comparables en croissance et de généreux flux de trésorerie, il y a beaucoup à aimer dans le nouveau venu à la Bourse de Toronto qu’est Freshii, juge Sabahat Khan, de RBC Marchés des capitaux. Il entame le suivi de la chaîne de restaurants de mets santé avec une recommandation surperformance.
Les prévisions de croissance sont « nettement supérieur aux comparables», souligne l’analyste. Celui-ci anticipe que le franchiseur augmentera son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 73% en 2017 et de 37% en 2018.
M. Khan juge les plans d’expansion réaliste. De ses 278 restaurants à la fin de l’année 2016, le franchiseur veut porter ce nombre dans une fourchette entre 810 et 840 établissements d’ici la fin de l’année 2019.
En plus de la multiplication des points de vente, la société parvient à faire croître ses ventes comparables, une mesure clé pour évaluer la croissance interne d’un détaillant. D’ici la fin 2019, l’analyste anticipe que les ventes comparables augmenteront de 3,5% à un rythme annuel. Les investissements dans la publicité, dans les applications mobiles et le renforcement d’une offre pour le déjeuner sont des vecteurs de croissance, selon lui. Aussi, le bilan de l’entreprise est sain avec une réserve de liquidités supérieures aux dettes.
L’analyste n’a pas pris en compte les politiques de la Maison-Blanche dans son analyse. Il note cependant qu’un plan de stimulus des infrastructures et des taux d’imposition plus bas seraient favorables aux franchiseurs.
La cible de 17$ représente une généreuse évaluation de 26,4 fois la prévision du BAIIA ajusté pour 2017.
Aima (Tor., AIM, 9,13$) : ça s’annonce mal
Même si Aimia a dévoilé des résultats sans mauvaises surprises, les risques à long terme demeurent, croit Stephanie Price, de CIBC Marchés mondiaux.
Pour 2017, l’exploitant de programmes de fidélisation anticipe des flux de trésorerie de 220 M$. C’est mieux que le consensus de 206 M$. La société derrière Aéroplan continue d’alléger ses opérations, de vendre des actifs non essentiels et de réduire son endettement, résume Mme Price.
Le spectre du renouvellement de contrat avec Air Canada pèse toutefois trop lourd dans la balance. Ce risque est important en ce qui a trait à la capacité de la société de générer des flux de trésorerie à long terme.
L’analyste émet une recommandation «sous-performance» et une cible de 8$.