Que faire avec les titres de BRP, de la CIBC et de Gap? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
BRP (DOO: 71,44$): toujours le leader des sports motorisés
Le secteur des véhicules de loisir a profité des effets d'un confinement qui affecte encore aujourd'hui la façon dont les consommateurs dépensent pour se divertir et voyager. Ça explique la croissance annualisée de 42% des ventes de BRP en Amérique du Nord, pour son second trimestre conclu hier. Peut-être mieux encore: le fabricant de Valcourt calcule que 41% des acheteurs des trois derniers mois sont des nouveaux venus dans le créneau du sport motorisé.
Regardant vers l'avant, la direction de BRP promet d'aller chercher encore plus de nouveaux clients en préparant le lancement de deux nouveaux produits, au cours des prochaines semaines, poursuivant sa stratégie de croissance par l'élargissement de sa gamme de véhicules de loisir.
«BRP a encore une fois connu un trimestre solide, malgré la Covid-19», s'enthousiasme Benoit Poirier, analyste chez Desjardins Marché des capitaux. «Sa direction se concentre sur l'exécution de sa stratégie, ce qui tombe à point vu l'arrivée de nombreux nouveaux clients dans ce marché. Nous sommes optimistes pour la marque.»
Desjardins recommande d'ailleurs l'achat du titre et hausse son cours-cible à 84$.
CIBC (CM, 104,01$): une institution financière prudente
CIBC (CM, 104,01$): une institution financière prudente
C'était au tour de la CIBC de dévoiler ses résultats trimestriels, hier, et la banque torontoise n'a pas déçu, avec un bénéfice par action ajusté de 2,79$. C'est loin au-dessus du consensus établi à 2,19$. La CIBC a affiché des revenus pas aussi élevés qu'anticipés, par contre, mais a resserré ses dépenses en conséquence, ce qui explique ce résultat somme toute positif.
Si on avait à situer la CIBC par rapport aux autres institutions financières canadiennes, on pourrait dire qu'elle fait partie des plus prudentes. Ses provisions sont suffisantes pour absorber les effets de la Covid-19 sur le secteur des prêts personnels et commerciaux. Son volume de prêts reportés a baissé du quart entre ce trimestre et le précédent. Du côté des services bancaires, la banque a été moins active que ses homologues du côté des prêts hypothécaires, qui sont en hausse de 1,5% sur un an, comparativement à une hausse moyenne de 6% pour l'industrie.
Face à ce portrait, les analystes pensent que la CIBC est bien positionnée pour profiter de la reprise à venir, mais de façon plus modérée que d'autres. «La CIBC est prudente et manque un peu de rythme, et c'est généralement difficile de trouver un équilibre satisfaisant entre ces deux situations», explique Dark Mihelic, de RBC Marché des capitaux. «Le dernier trimestre renforce notre impression que sa situation financière est solide, compte tenu de son exposition relativement faible aux prêts à risque.»
«Une reprise à venir devrait justifier une plus grande valorisation», conclut l'analyste, qui hausse son cours cible en conséquence, de 95$ à 110$, basé sur un ratio cours/bénéfice ajusté à 10x.
Gap (GPS, 17,38$US): les pantalons cargo ne sont pas de retour, mais…
Gap (GPS, 17,38$US): les pantalons cargo ne sont pas de retour, mais…
La chaîne de vêtements américaine Gap a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes pour le second trimestre, grâce essentiellement à des ventes plus élevées qu'espérées et une marge nette améliorée. Comme plusieurs autres détaillants, ses ventes en magasin ont chuté de 48%, mais ce recul a été comblé en partie par des ventes en ligne qui ont bondi de 95%.
Parmi les différentes enseignes de la société, ce sont les marques Old Navy (-8%) et Athleta (+6%) qui s'en sont le mieux tiré, Gap (-28%) et Banana Republic (-52%) ayant peiné à convaincre les travailleurs confinés à la maison de l'intérêt de porter des tenues de bureau, soient-elles confortables ou légèrement sportives. La réouverture des boutiques de ses différentes chaînes devrait se traduire par un troisième trimestre en croissance, observent certains analystes, mais risque également de rendre plus durable la popularité de la vente par Internet et cette transformation du marché vers des vêtements davantage axés sur les tenues sport ou pour la maison.
«On dirait bien que la Covid-19 a effacé le pic de ventes généralement associé à la rentrée, puisque plusieurs détaillants n'ont pas connu un retour à l'école très achalandé, mais on pense que la demande sera plus graduelle, cet automne, et que ce ne sera pas nécessairement une saison perdue», résume Jen Redding, analyste pour Wedbush, qui adopte une position «neutre» face au titre de Gap, avec un cours cible de 17$US.