Que faire avec les titres de Shopify, Cenovus et Cominar? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Shopify (SHOP., 139,16 $US) : visite des bureaux
Todd Coupland, de CIBC Marché des capitaux, a visité les installations de Shopify à Ottawa avec le chef des finances Harley Finkelstein.
Au cours de la visite, le dirigeant a discuté des enjeux liés au taux de désabonnements et aux livraisons. Comme son interlocuteur, M. Coupland pense que ces problèmes sont «maîtrisés ».
De plus, l’analyste a pu essayer une version à l’essai des applications de réalité augmentée que Shopify teste en partenariat avec Apple. La technologie permet aux consommateurs de visualiser l’item dans ses véritables dimensions dans l’environnement où il est utilisé. L’entreprise d’Ottawa prévoit qu’Apple dévoile son appareil de réalité virtuelle cette année et la compagnie pense que les utilisateurs manifesteront un intérêt pour les applications de Shopify.
Au bout du compte, trois facteurs soutiennent la thèse optimiste de l’analyste. D’abord, le marché à conquérir est large. Il y aurait près de 10 millions de petites entreprises aux États-Unis et plus de 50 millions en Europe, au Canada et en Australie. Au quatrième trimestre, la société comptait 609 000 marchands.
De plus, Shopify croît à un rythme près de quatre fois plus rapide que son marché, ce qui démontre sa dominance. L’intégration à Amazon et eBay ainsi que l’aide technique à Instragram pour les clients internationaux contribue à son avance.
Finalement, la société veut être le joueur dominant à l’international (comme elle l’est en Amérique du Nord). Le potentiel international est sous-évalué par le marché, selon lui.
CIBC Marchés mondiaux réitère sa recommandation «surperformance» et sa cible de 180 $US.
Cenovus (CVE., 11,60$) : sous des cieux plus cléments
Greg Prady, de RBC Marché des capitaux, voit la promesse d’un ciel dégagé à l’horizon 2019 en ce qui a trait aux flux de trésorerie et au bilan. L’analyste est enthousiaste par rapport aux deux priorités du producteur pétrolier : améliorer l’accès au marché et réduire son endettement.
Les choses devraient s’améliorer «considérablement» au cours de la deuxième moitié de l’année. M. Prady admet que le prix du pétrole et les positions de couverture qu’a prises l’entreprise pourraient amener de la volatilité, mais «si la société maintient son plan de match, ce que nous anticipons », la position de la société devrait s’améliorer.
Du côté de la ressource, il note que la société est bien équipée avec ses réserves de sables bitumineux.
L’analyste souligne que la vente de Pipestone, pour 625 M$, vient renforcer le bilan de l’entreprise. La dette nette ne représente maintenant que 3,1 fois les flux de trésorerie anticipés en 2018 comparativement à 3,3 fois avant la transaction.
RBC Marchés des capitaux prévoit maintenant que les flux de trésorerie par action s’établiront à 1,94$ par rapport à 1,95$.
La société s’échange à un ratio de 7,8 fois ses flux de trésorerie ajustés, comparativement à 6,8 fois pour ses pairs.
M. Prady réitère une recommandation «surperformance» et une cible de 17$.
Cominar (CUF.UN., 12,28$) : la patience mise à l’épreuve
L’investisseur patient pourrait trouver le multiple de Cominar attrayant, mais Pammi Bir, de Banque Scotia, préfère rester sur les lignes de côté, pour l’instant.
«Même si nous ne recommandons pas de profiter d’une occasion pour réduire sa participation, force est de constater que le désendettement de l’entreprise prendra plus de temps », commente l’analyste. L’objectif de vendre pour 600 M$ d’actifs devrait plutôt se traduire par la vente d’immeuble séparément, plutôt que par gros blocs, précise-t-il.
M. Bir juge que 2019 sera une meilleure année. L’analyste abaisse ses prévisions de flux de trésorerie par action. Il prévoit désormais 1$ en 2018, une révision à la baisse de 0,08$, et 1,07$ en 2019, une révision à la baisse de 0,04$.
Il anticipe que les flux de trésorerie par action déclineront de 3,8% entre 2017 et 2019, en rythme annuel composé. Cela se compare à un recul de 1,6% pour ses comparables, mais à une progression de 4,3% pour les titres que suit l’analyste.
Banque Scotia réitère sa recommandation «performance de secteur» et sa cible de 13,50$.