Que faire avec les titres de Metro, Canadien National et Corus Entertainment? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Metro (MRU, 36,46$): Credit Suisse se range derrière le consensus pour le 2e trimestre, mais maintient sa recommandation de vente
La veille du dévoilement des résultats de l’épicier, David Hartley de Credit Suisse, se range derrière le consensus avec une hausse prévue de 6,7 % des revenus, de 12,3 % du bénéfice d’exploitation, de 16 % du bénéfice par action et de 4,8 % des ventes d’épiceries ouvertes depuis plus d’un an.
La hausse persistante des prix des aliments depuis sept mois au Canada tonifie les revenus des épiciers qui refilent en partie la hausse du coût des aliments - amplifiée par la chute du huard - aux consommateurs.
Metro rachète aussi régulièrement ses actions, ce qui gonfle son bénéfice par action.
Malgré tout, l’analyste continue de croire que le cours de Metro est artificiellement enflé par l’engouement des investisseurs canadiens pour les titres de croissance régulière. Il craint que ce phénomène s’étiole à moins que Metro dévoile une stratégie d’acquisitions.
Toujours à contresens de ses collègues, M. Hartley estime que Metro ne vaut pas plus de 29 $, soit 19 % de moins que son cours-actuel.
M. Hartley s’attend à ce que Metro donne plus de détails concernant sa stratégie numérique, notamment le déploiement d'une application enrichie de promotions personnalisées en partenariat avec le programme de point Air Miles, actellement à l'essai en Ontario.
L’analyste aimerait aussi en savoir plus concernant les progrès de l’intégration de la boulangerie Première Moisson ainsi que le positionnement des épiceries conventionnelles Metro et Food Basics.
Canadien National (CNR, 83,35$): 2015 démarre bien, mais la locomotive ralentit
Canadien National (CNR, 83,35$): 2015 démarre bien, mais la locomotive ralentit
Le transporteur ferroviaire le plus efficace a encore une fois livré la marchandise au premier trimestre, avec une hausse de 13 % de son bénéfice et une amélioration de sa productivité et de la vitesse de ses wagons et un ratio d’exploitation de 65,7 %.
Canadien National promet toujours à ses actionnaires une hausse de plus de 10 % de ses bénéfices pour 2015, mais sa cadence ralentira au cours des prochaines trimetres par rapport au premier trimestre, prévient Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale.
Le transport de pétrole, qui avait tant nourri les attentes envers le titre du Canadien National l’an dernier, perd de son élan. La société prévoit désormais 40 000 wagons-citernes de pétrole en 2015, au lieu des 75 000 prévus auparavant.
Pour ces raisons, le CN est un bon titre charnière à détenir, mais il est bien évalué au cours actuel, estime M. Doersken.
L’analyste ne recommande pas l’achat du titre, car il s’échange déjà tout près de son cours-cible de 85 $, soit un multiple d’évaluation de 18 fois les bénéfices qu'il projette pour l’an prochain.
Corus (CJR.B, 17,55$): le diffuseur paie le prix fort pour Disney
Corus (CJR.B, 17,55$): le diffuseur paie le prix fort pour Disney
Le télédiffuseur de la famille Shaw réalise un bon coup en raflant les droits de la programmation Disney pour enfants qu’avait la torontoise DHX Media, mais il paie le prix fort, croit Adam Shine, de la Financière Banque Nationale.
Dès le 1er septembre, Corus mettra en onde la chaîne Disney Channel. Les droits canadiens incluent aussi le vidéo à demande pour certaines émissions ainsi que les marques Disney Junior et Disney XD, après 2015.
L’analyste estime que Disney exige des droits de 40 à 50% supérieurs aux sommes de 28M$ que payait DHX Media pour les droits de diffusion.
« Corus ajoute la première marque télé pour enfants à son portefeuille de programmation pour enfants, mais ça vient à un prix fort » écrit-il.
L’entente entre Corus et Disney pourrait freiner la chute de Corus en Bourse, mais le potentiel lié à Disney est incertain parce que la programmation de la société américaine pourrait cannibaliser l’intérêt des annonceurs pour les autres chaînes pour enfants de Corus, explique M. Shine.
Corus est aux prises avec le phénomène du débranchement du câble et avec la nouvelle obligation du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) forçant les câblodistributeurs à offrir des forfaits plus flexibles, dès mars 2016. Ces deux tendances réduisent le bassin des abonnés potentiels à ses chaînes spécialisées et l’intérêt commercial des annonceurs pour ces chaînes.
L’analyste ne recommande pas l’achat de Corus et ne touche pas à son cours-cible de 19 $.