Que faire avec Hydro One, Theratechnologies et Element Fleet Management? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Hydro One (H., 19,34$) : oubliez les élections
Les fondamentaux du distributeur d’électricité privatisé ontarien sont bons, estime Jeremy Rosenfield, de l’Industrielle Alliance. Si les investisseurs font fi de l’incertitude liée à l’élection provinciale, ils ont une belle porte d’entrée, juge l’analyste.
M. Rosenfield juge qu’Hydro One constitue un placement défensif. Il note que ses bénéfices et ses flux de trésorerie sont stables en raison de son industrie réglementée. Le rendement de son dividende est de 5% avec une cible de ratio de paiement dans la fourchette entre 70% et 80%.
Il pense que la base de tarification de la société peut croître à l’interne à un rythme de 4% à 6% par année. À cela s’ajoute l’acquisition d’Avista (AVA). Les approbations réglementaires devraient survenir à la fin de l’été. La transaction devrait ainsi être conclue à l’automne, pense l’analyste.
Sinon, Hydro One a dévoilé un bénéfice par action ajusté de 0,35$, légèrement sous l’attente des analystes à 0,34$. Le dividende a été bonifié de 5%, ce à quoi s’attendait l’analyste. Il pense que la distribution suivra la croissance des profits et augmentera à un rythme de 4% à 6% par années.
L’analyste maintient une recommandation d’achat et une cible de 26$.
Theratechnologies (TH., 12,98$) : c’est cher, mais…
Endri Leno, de Financière Banque Nationale, maintient sa recommandation «surperformance», même si les catalyseurs de la biotech québécoise semblent déjà pris en compte dans l’évaluation.
L’analyste se félicite d’avoir mis le titre parmi ses choix favoris de 2018. L’approbation du Trogarzo, un traitement par injection destiné aux sidéens dont le virus résiste aux traitements existants, le 6 mars dernier aura donné un élan de 30% à l’action.
M. Leno remet donc à jour son modèle. Il évaluait seulement la valeur du Trogarzo à l’aide d’une méthode de valeur actualisée des flux de trésorerie. Or, il constate que le marché semble plutôt se fier aux multiples. Il sépare donc la poire en deux et utilise les deux méthodes (50%-50%) pour attribuer une valeur au médicament. Il a aussi révisé ses prévisions pour les prix, les coûts et les impôts.
Sa cible passe donc de 11$ à 14$. À ce prix, l’appréciation espérée demeure «mince», admet l’analyste. «Il est vrai que les produits du portefeuille sont pris en compte dans l’évaluation, mais l’acquisition d’un nouveau produit ou d’un droit de distribution amènerait nos prévisions à la hausse », commente-t-il.
Même s’il se dit confiant pour les perspectives du Trogarzo, il note que d’autres médicaments comparables ont généré des ventes décevantes, malgré des attentes élevées dans le marché.
Element Fleet Management (EFN., 5,74$) : Pas de mauvaises nouvelles = bonnes nouvelles
Les problèmes du gestionnaire de parc de véhicules ne sont pas terminés, mais Geoffrey Kwan, de RBC Marchés des capitaux, croit que le titre est attrayant, «contre toutes attentes».
La situation n’empire pas, «ce qui est positif », selon lui. Il espère maintenant que la remontée des bénéfices se fasse «graduellement». L’action ne s’échange qu’à 8,6 fois les prévisions de bénéfices de l’année 2018. Les entreprises comparables s’échangent à 12 fois, pour leur part.
L’analyste accueille d’un œil favorable l’arrivée d’un nouveau PDG, Jay Forbes, et les changements au conseil d’administration. Même si par le passé M. Forbes a acquis la réputation de redresser des entreprises et de les vendre par la suite, M. Kwan doute que ce soit le cas cette fois-ci, bien que le scénario demeure plausible. Il note qu’Element est le plus grand joueur de son secteur et que les autres membres de l’industrie ont d’importantes dettes, ce qui limite le potentiel d’acquisition.
L’avenir demeure incertain pour le dividende. La décision reviendra au conseil et à son PDG. En obtenant une facilité de crédit en Australie/Nouvelle-Zélande, la société devrait avoir la flexibilité nécessaire pour verser un dividende, avance l’analyste.
RBC Marchés des capitaux maintient sa recommandation «surperformance». La cible est augmentée de 7$ à 8$.