Que faire avec les titres d’Alimentation Couche-Tard, de Lumenpulse et d’Empire? Voici quelques recommandations d’analystes qui pourraient influencer les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Couche-Tard (Tor., ATD.B, 52,37$): «la route est encore belle»
La route devant Alimentation Couche-Tard (Tor., ATD.B) est encore belle, croit Patrica Baker, de la Banque Scotia. L’analyste tempère les inquiétudes de ceux qui craignent que la société lavalloise soit parvenue à maturité.
Le titre de Couche-Tard a nettement sous-performé la Bourse canadienne depuis le début de l'année en reculant de 14%, comparativement à une hausse de 8%. Maintenant que l’entreprise a atteint une taille critique, des investisseurs se questionnent sur la possibilité de maintenir une bonne croissance relative par acquisitions. De plus, certains investisseurs concentrent trop leur attention sur les «volatiles» données hebdomadaires des marges tirées de la vente de carburant, analyse Mme Baker.
L’analyste est en désaccord avec ceux qui affirment qu’il n’y a plus assez d’occasions d’acquisitions en vue pour Couche-Tard. Maintenant qu’elle est présente dans plusieurs marchés, la société peut participer à la consolidation de l’industrie dans plusieurs régions, répond Mme Baker. L’exploitant de dépanneurs pourrait trouver des occasions tant au Canada, qu'en Europe et aux États-Unis, selon elle.
Même dans un marché aussi concentré que le Québec, la société pourrait le consolider davantage, poursuit-elle. L’achat de 279 stations-service Esso au Québec et en Ontario en mars prouve qu’on peut encore trouver des occasions au Canada.
En ce qui concerne les marges sur la vente de carburant, Mme Baker croit que porter son attention sur les variations hebdomadaires masque la tendance haussière à long terme. Elle note que plus l’industrie sera consolidée, plus ses acteurs seront « disciplinés » quand viendra le temps de déterminer le prix du carburant, ce qui permettra une augmentation des marges.
Mme Baker maintient sa recommandation «performance de secteur» et sa cible de 74$.
Suivez-moi sur Twitter : @srolland_laLumenpluse (Tor., LMP, 16,73$): peut-on faire confiance aux prévisions?
Lumenpulse a dévoilé ses premières prévisions, mais Thanos Moschopoulos, de BMO Marchés des capitaux, les accueille avec scepticisme.
Le spécialiste de l’éclairage DEL entrevoit des revenus d’entre 230 et 240 M$ au cours de l’exercice 2017 (terminé le 30 avril 2017). Le consensus des analystes était de 232 M$. La société prévoit également que ses marges avant impôts, intérêts et amortissement seraient d’entre 12% et 14%.
Depuis qu’elle est entrée en Bourse, Lumenpusle a déçu les attentes des analystes six trimestres sur huit, souligne M. Moschopoulos. Le quatrième trimestre 2016, dévoilé hier, ne fait pas exception. À la surprise de l’analyste, la société a admis que son taux d’imposition serait de 25% en 2017. L’analyste croyait qu’il serait plutôt que 8%.
«En toute justice, la direction ne publiait pas de prévisions auparavant, le problème venait peut-être des prévisions irréalistes des analystes, concède-t-il. Espérons que ce risque sera contrebalancé par la publication de prévisions. Ceci étant dit, nous avons besoin d’avoir plus confiance dans leur efficacité avant de bonifier notre recommandation. »
L’analyste émet une recommandation performance de marché et une cible de 17,50$.Empire (Tor., EMP.A, 21,07$) : un piège pour les investisseurs
Empire est-elle devenue un piège de valeur pour les investisseurs (value trap)? Michael Van Aelst, de Valeurs mobilières TD, s’inquiète de voir la maison-mère de Sobey’s (qui détient notamment les épiceries IGA au Québec) sur une pente glissante.
La société doit publier ses résultats du quatrième trimestre le 28 juin prochain. Le bénéfice par action est attendu en forte baisse. Le consensus prévoit un bénéfice par action de 0,35$, comparativement à 0,50$ à la même période l’an dernier.
L’analyste note que les ventes comparables, une donnée clé pour mesurer la croissance interne d’un détaillant, ont été décevantes par rapport à celles de Metro (Tor., MRU) et de Loblaw (Tor., L) au cours des deux dernières années.
Les bénéfices de la société sont sous pression, poursuit M. Van Aelst. L’épicier semble mal outillé pour suivre la tendance vers les épiciers au rabais. L’intégration de sehttp://www.lesaffaires.com/s acquisitions se fait également difficilement.
Pour un investisseur-valeur, Empire pourrait être attrayant à 19$ à long terme. Le risque ne serait pas écarté, nuance-t-il, mais il serait plus raisonnable.
L’analyste maintient sa recommandation « conserver » et sa cible de 22$.