Que faire avec les titres de Bombardier, Stella-Jones et Ford? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Bombardier (BBD.B, 2,36$) : L’arrivée de Airbus saluée
La prise de participation majoritaire d’Airbus dans la CSeries est une bonne nouvelle pour les actionnaires, croit Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux.
Airbus va acquérir 50,01% de la CSeries, sans aucune compensation monétaire. En échange, la société française fournira son expertise en matière d’approvisionnement, de marketing et de soutien à la clientèle. Bombardier continuera à fournir un soutien financier pour combler les manques à gagner, jusqu’à un maximum de 700 M$US au cours d’une période de trois ans. Cette condition financière est similaire à celles prévues au plan de match de l’entreprise avant la transaction, note M. Poirier.
Même sans injection de capitaux, l’analyste estime qu’il s’agit d’un «fort » vote de confiance envers l’appareil de Bombardier. Au final, Investissement Québec détiendra 19% de la CSeries et Bombardier 31%.
L’entente favorise l’accès au marché américain, croit M. Poirier. Il note qu’Airbus est habituée à brasser des affaires aux États-Unis. L’entreprise possède d’ailleurs une usine à Mobile en Alabama. Cela pourrait jouer en faveur de Bombardier dans le litige qui l’oppose à Boeing.
À court terme, l’impact sera neutre sur Bombardier, croit M. Poirier. À long terme, l’entente entraînera de la création de valeur pour les actionnaires. Pour l’instant, l’analyste juge qu’il est trop tôt pour changer ses chiffres. Il maintient sa recommandation d’achat et sa cible de 3,25$.
L’opinion de M. Poirier reflète bien les autres commentaires que nous avons consultés. Fadi Chamoum, de BMO Marchés des capitaux, pense que le pacte réduit le risque pris par les investisseurs en plus d’offrir des perspectives de hausse que l’action n’aurait «jamais eu autrement». Il maintient sa recommandation «surperformance» et sa cible de 3,30$.
Stella-Jones (SJ, 48,49$) : un premier coup d’œil optimiste
Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, entame le suivi avec une recommandation «surperformance» et une cible de 56$.
En résumé, l’analyste aime quatre aspects de l’entreprise : ses fortes perspectives de croissance dans les traverses de chemin de fer et dans les poteaux (les deux principaux segments d’affaires), les conditions attrayantes du marché du bois d’œuvre résidentiel, les occasions d’acquisitions et la qualité de la direction.
Des discussions avec les clients de Stella-Jones laissent croire à M. Spracklin que les traverses de chemin de fer et les poteaux sont jugés comme étant «essentiels» par la clientèle. Cela procure à l’entreprise montréalaise une source «stable» et «constante» de revenus, note l’analyste. Ses conversations lui ont également permis de constater qu’autant les clients que les employés avaient une haute estime de la direction. Cela démontre la qualité de ses dirigeants qui ont réussi la difficile tâche de consolider le marché, selon lui.
Il note que la concurrence dans le marché est rationnelle. Les guerres de prix sont rares et se limitent à de courtes périodes liées aux prix des matériaux. Le marché du bois résidentiel offre des avenues de croissance pour l’entreprise à mesure qu’elle accroît son empreinte dans le marché, ajoute l’analyste.
Il reste des occasions pour la croissance par acquisition, mais ce scénario ne fait pas partie des prévisions de l’analyste. Il anticipe une croissance annuelle composée du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 5% pour les trois prochaines années.
Ford (F., 12,05 $US) : mieux vaut attendre
La thèse est devenue une histoire de redressement pour Ford, croit Joseph Spak, de RBC Marchés des capitaux. Il croit que la situation se redressera, mais pense qu’on n’en verra pas les bienfaits à court terme. Il abaisse donc sa recommandation à «performance de secteur».
L’analyste aime le plan de match de Jim Hackett, le nouveau PDG. Il pense toutefois qu’il ne portera pas de fruits avant 2019 ou 2020, «au plus tôt». «En attendant, nous croyons que les prévisions pour le bénéfice par action 2018 sont environ 8% trop élevées », écrit-il.
À long terme, Ford va concentrer son attention sur les segments les plus rentables. La société vise aussi des réductions de coût de près de 14 G$US. «Ce sont les bonnes mesures à prendre, mais cela ne les différencie pas de ce que font les autres constructeurs automobiles», constate M. Spak.
La cible est de 13 $US.