Que faire avec les titres de Bombardier, Potash et Héroux-Devtek ? Notre chroniqueur François Pouliot est en vacances bien méritées cette semaine. En son absence, LesAffaires.com vous présente quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Bombardier (Tor., BBD, 3,57 $) : un délai dans le CSeries serait-il favorable à l’action ?
Alors que l’action de Bombardier a bien réagi aux premières annonces de commandes pour son nouvel appareil CSeries, en 2009, 2010 et au début de 2011, Le titre de Bombardier n’a pas gagné des points lors des annonces de commandes depuis 12 mois, fait remarquer Hamzah Mazari, de Credit Suisse.
« Les investisseurs s’intéressent davantage à la cédule de mise au point de l’appareil qu’aux commandes », suggère l’analyste.
M. Mazari se demande donc si le titre de Bombardier ne profiterait pas de l’annonce d’un délai dans le lancement commercial, au même titre que les sept délais de Boeing pour son appareil 787. L’action de Boeing s’est en effet appréciée dans 70 % des cas où l’avionneur a annoncé un délai, comme si l’admission d’un retard diminuait la pression sur la société.
« Dans le cas de Boeing, divulguer les raisons et les conséquences d’un délai avait pour effet de rassurer certains investisseurs qui craignaient le pire », explique M. Mazari.
Il ne faut pas s’attendre à une annonce de délai de la part de Bombardier avant le premier vol prévu pour décembre 2012 ou janvier 2013, croit l’analyste qui estime que les investisseurs appréhendent déjà un délai de 3 à 6 mois, évalue l’analyste.
« Étant donné que les clients hésitent à passer des commandes, toute annonce de Bombardier concernant le progrès de la mise au point de l’appareil serait favorable à son action », opine M. Mazari.
M. Mazari maintient son cours-cible de 5,50 $, soit 54 % de plus que son cours actuel.
Potash : la fin du grand cycle haussier
Potash (Tor., POT, 41,25 $) : la fin du grand cycle haussier
Robert Winslow, de la Financière Banque Nationale, devient tout à coup plus prudent envers les perspectives des producteurs d’engrais, dont Potash.
La demande mondiale pour la potasse pour 2012, de 53 millions de tonnes, est 2 % inférieur à la demande enregistrée en 2005. Cela représentent un taux annuel de croissance de seulement 0,4 % pendant sept ans, alors que les producteurs se vantent d’une croissance annuelle de la consommation d’engrais de 3 à 4 %, précise l’analyste.
À chaque année, un événement externe quelconque affaiblit la demande mondiale pour les engrais.
« Les prix élevés des engrais, imposés par un oligopole, et les marges élevées des producteurs attirent aussi de nouveaux acteurs, tels que BHP Billiton et K+S », note aussi M. Winslow.
L’évaluation des titres des producteurs devrait s’adapter à des perspectives à long terme moins fastes pour la demande et les prix des engrais.
Potash ne mérite plus l’évaluation supérieure qu’elle commandait en Bourse pendant le super-cycle de son industrie, dit-il. En conséquence, il diminue de 38,50 à 37 $ US son cours-cible pour le titre Potash, 12 % sous son cours actuel.
Héroux-Devtek : des acquisitions pour se mettre en valeur
Héroux-Devtek (Tor., HRX, 11,35 $): des acquisitions pour se mettre en valeur
Pour que le titre du fabricant de trains d’atterrissage Héroux-Devtek, obtienne la valeur qu’il lui revient en Bourse, il devra accroître sa taille après avoir vendu les activités d’aérostructure et de produits Industriels, affirme Cameron Doersken, de la Financière Banque Nationale.
Or, justement l’industrie des trains d’atterrissage est mûre pour une phase de consolidation, fait valoir l’analyste,
M. Doersken identifie des cibles qui s’intégreraient bien à Héroux-Devtek. Au premier rang, il place la société brésilienne ELEB, propriété de l’avionneur Embraer, dont les revenus sont estimés à entre 50 et 100 millions de dollars américains.
Héroux-Devtek serait un partenaire logique pour Embraer si cette dernière décidait de vendre Eleb en tout ou en partie.
Héroux-Devtek serait intéressée si elle obtenait d’Embraer un contrat pour fournir les trains d’aterrissage pour son nouvel appareil E-170/190.
En Angleterre, APPH fabrique des trains d’atterrissage pour l’appareil de formation BAE Hawk, l’aaion de chasse SAAB Gripen, l’hélicoptère EH-101 et l’avion de transport C-27J.
LA néerlandaise Fokker Landing Gear, à qui Héroux-Devtek fournit déjà des pièces pour le jet régional Fokker 100, ainsi que la division californienne de Circor Aerospace font aussi partie des cibles d’intérêt.
M. Doersken maintient que Héroux-Devtek mérite une évaluation de 6 fois son bénéfice d’exploitation, au lieu de l’actuel 4,1 fois, pour un gain potentiel de 37 %.