À surveiller : Scotia, Dollarama et Cogeco Câble
Que faire avec les titres de Banque Scotia, Dollarama et de Cogeco Câble? Notre chroniqueur François Pouliot est en vacances bien méritées cette semaine. En son absence, LesAffaires.com vous présente quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Banque Scotia (Tor., BNS, 52,91 $) : le potentiel et le risque de l’achat d’ING Canada
Stratégiquement, l’achat de la banque virtuelle ING Canada offre à la Banque Scotia un bon rapport risque-rendement, estime John Reucassel, de BMO, qui ne touche pas à sa cible de 61 $, ni à ses estimés de bénéfices pour 2012 (5,33 $) et pour 2013 (5,10 $).
L’achat d’ING Canada fait passer de 11,2 à 14,3 % sa part des dépôts, ce qui hisse la Banque Scotia plus solidement au troisième rang canadien, tout en lui donnant une source peu coûteuse de capital pour satisfaire les règles de Bâle III.
En revanche, la transaction revêt trois risques : les conflits entre les intérêts commerciaux de deux réseaux de distribution parallèles, l’incapacité de vendre aux 1,7 M de clients d’ING des produits Scotia ou encore de faire croître les dépôts d’ING et les pressions additionnelles sur les dirigeants de la Banque Scotia, qui mènent déjà plusieurs dossiers d’acquisitions, ici et à l’étranger.
Gabriel Dechaine, de Credit Suisse, s’attend à ce que la Banque Scotia laisse les hypothèques d’ING Canada échoir et utilise progressivement les 30 milliards de dollars de dépôts d’ING comme source de capital de base pour la banque.
M. Dechaine reste neutre parce qu’il prévoit un ralentissement dans la croissance des prêts dans ses filiales internationales, au cours des prochains trimestre. Son cours-cible est de 57 $.
Dollarama : trois leviers de croissance à exploiter
Dollarama (Tor., DOL 60.64 $) : trois leviers de croissance à exploiter
Le détaillant d’articles à petit prix dispose de trois leviers pour nourrir sa croissance, fait valoir David Hartley, de Credit Suisse, qui établit son cours-cible à 76 $.
Le détaillant peut accroître sa part de marché dans une industrie qui peut compte de 1 400 à 1700 magasins de plus.
Dollarama peut aussi gonfler ses marges en augmentant le nombre d’articles à un prix de 2,50-3 $, tout en prenant soin d’éviter les articles et les prix des rivaux tels que Wal-Mart, dit M. Hartley.
Une hausse moyenne de 1 % des prix de vente sur 25 % de ses articles en magasins par exemple ferait bondir les ventes de ses magasins ouverts depuis plus de d‘un an de 6 %, estime l’analyste.
En 2014 et 2015, les marges de Dollarama devraient aussi bénéficier des investissements dans ses systèmes de gestion de son approvisionnement et de sa distribution.
À son avis, Dollarama mérite un multiple de 22 fois ses bénéfices, comme le pharmacien Shoppers Drug Mart entre 2003 et 2007, en raison de ses rendements financiers et taux de croissance supérieurs à la moyenne de son industrie,
Pour le troisième trimestre qui sera dévoilé le 12 septembre, M. Hartley prévoit une hausse des ventes de 12,9 %, une augmentation de 6 % des ventes comparables et une amélioration de 30 % du bénéfice (0,65 $ par action).
Cogeco Câble : encore sur le banc des pénalités
Cogeco Câble (Tor., CCA, 36,86 $): encore sur le banc des pénalités
Le titre du quatrième câblodistributeur au pays est devenu encore plus sous-évalué par rapport à ceux de ses semblables, depuis l’achat inattendu de l’Américaine Atlantic Broadband, mais il restera sur le banc des pénalités tant que la société ne précisera pas plus clairement le réel potentiel de cette transaction de 1,4 milliard de dollars, indique Robert Bek, de CIBC Marchés mondiaux.
« La valeur du titre est attrayante, mais nous ne voyons pas de déclic à court terme qui pourrait changer la perception négative des investisseuts à son sujet », écrit M. Bek.
Ses activités canadiennes de câble se défendent encore bien, avec des flux de trésorerie encore croissants, compte tenu dé la concurrence accrue des nouveaux services de télé Internet de Bell et de Telus et des services de téléchargement vidéo, mais elles ne pourront pas y échapper complètement, dit aussi l’analyste.
Cogeco Câble n’a pas de stratégie sans-fil non plus, alors que l’accès mobile devient un enjeu pour offrir des forfaits de plusieurs services et fidéliser des abonnés.
Enfin, il apparait de moins en moins probable que la famille Auget soit un jour disposée à vendre son bloc de contrôle à Rogers Communications, ce qui lui enlève une valeur de cible d'acquisition, à son titre.
Si cela devait changer, le cours-cible grimperait à plus de 70 $, au lieu de l’actuel 41 $, précise M. Bek.
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