Que faire avec les titres d’Aimia, de Couche-Tard et de Québecor? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Aimia (AIM., 3,84$) : un nouveau plan à définir
Les investisseurs devront patienter avant de savoir à quoi ressemblera la vie après Aéroplan. Le plan de match n’est pas encore connu, mais Neil Linsdell, d’Industrielle Alliance, juge que les conditions de la transaction lui permettent de garder cible et recommandation intactes, pour l’instant.
Aimia a conclu une entente provisoire avec un groupe d’acquéreur formé d’Air Canada, de la Banque TD, de la CIBC et de Visa touchant la vente du programme Aéroplan pour un montant de 450 M$ en liquidités. Le passif que constituent les points accumulés du programme de fidélisation (une valeur de 1,9 G$) est transféré aux acquéreurs. L’entente reçoit l’appui du conseil d’administration et du plus important actionnaire. Une entente finale doit être trouvée cet automne. Celle-ci devra, par la suite, être soumise aux votes des actionnaires.
La transaction laissera l’entreprise montréalaise avec les investissements restants, notamment une part de 49% dans PLM, 3 millions d’action de Cardlytics et d’autres plus petits investissements.
Même si la transaction altérait grandement le visage d’Aimia, M. Linsdell ne touche ni à sa recommandation ni à sa cible, car il avait déjà alloué une valeur de 450 M$ à Aéroplan.
L’analyste veut attendre de connaître les détails de la transaction avant de réviser sa recommandation. Les points principaux à considérer seront : la manière dont la transaction sera imposée, la façon dont Aimia restructurera son bilan, le nouveau plan d’affaires et ce qui adviendra des 625 employés restants d’Aimia.
Sa cible demeure à 5$. Elle est déterminée en additionnant la valeur de tous les actifs de la société. L’analyste maintient sa recommandation « achat spéculatif ».
Alimentation Couche-Tard (ATD.B., 62,36$) : sur une bonne lancée
Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, pense que les prochains résultats trimestriels de Couche-Tard démontreront que la croissance des ventes comparables dans les dépanneurs continue sur une bonne lancée.
La société de Laval doit dévoiler ses résultats du premier trimestre de son exercice 2019 le 5 septembre prochain.
L’analyste prévoit que le bénéfice par action montera à 0,79$, par rapport à 0,67$ pour la même période l’an dernier. Le consensus des analystes est un peu plus optimiste à 0,81$.
Plus en détail, M. Shreedhar pense que les ventes comparables des dépanneurs américains, une donnée clé pour mesurer la croissance interne, avanceront de 1,5% par rapport à 1,4% l’an dernier. La marge brute devrait rester stable à 33,3%. Les marges du carburant, toujours aux États-Unis, sont attendues à 20,5 cents le galon et le volume de vente devrait progresser de 0,2%.
Au Canada, il prévoit une hausse de 3% des ventes comparables des dépanneurs, comparativement à un déclin de 0,2% l’an dernier. Les volumes de carburants devraient reculer de 1%, comparativement à une baisse de 0,2% à même période l’an dernier. Les marges sont attendues à la hausse à 9,1 cents le litre, contre 8,2 cents l’an dernier.
En Europe, les ventes comparables devraient monter de 2% par rapport à 1,4% l’an dernier. La marge brute est attendue à 42,1%, stable. Le volume de vente de carburant devrait stagner et la marge devrait être de 9,1 cents le litre, contre 9 cents l’an dernier.
Financière Banque Nationale maintient sa recommandation «surperformance» et sa cible de 73$.
Québecor (QBR.B) : Les actionnaires dilués
Vince Valentini, de Valeurs mobilières TD, se dit surpris que Québecor choisisse de convertir ses 362,5 M$ de débenture en actions le 12 octobre prochain. La décision entraînera une dilution des actionnaires du propriétaire de Vidéotron et du Journal de Montréal.
L’analyste anticipait plutôt que la société en rembourserait la moitié et convertirait l’autre moitié des débentures en actions. Sa prévision du nombre d’actions en circulation augmente par le fait même, ce qui a pour effet de réduire le bénéfice par action (car il est divisé sur un plus grand nombre de titres). Pour cette raison, il abaisse sa cible de 32$ à 31$.
«Si cette décision peut mettre de la pression sur le titre, nous ne voyons pas de changements fondamentaux à long terme, écrit M. Valentini dans une note. Nous verrons donc n’importe quelle faiblesse comme une occasion d’achat.»
M. Valentini souligne que la société continuera à racheter des actions, ce qui diminue les risques de dilution. Entre le 15 août 2018 et le 14 août 2019, Québecor pourrait racheter jusqu’à 7,8 millions d’actions de catégorie B.
Valeurs mobilières TD maintient sa recommandation d’achat.