La saison des résultats trimestriels s’amorce au Canada avec les entreprises de transport, qui représentent un bon baromètre de la santé de l’économie du pays dans son ensemble. Deux des sociétés phares du secteur, le Canadien Pacifique(Tor., CP) et TransForce(Tor., TFI), présentent leurs résultats cette semaine. Voici notre aperçu des résultats de trois sociétés bien en vue de la Bourse de Toronto.
Canadien Pacifique: une bonne croissance malgré le contexte économique
Le transporteur ferroviaire Canadien Pacifique (Tor., CP) devrait afficher une forte croissance de son bénéfice à son troisième trimestre, la faiblesse du dollar canadien ayant sûrement atténué la diminution des volumes de pétrole et de grains transportés.
L’entreprise de Calgary va présenter ses résultats du troisième mardi.
David Tyerman, de Canaccord Genuity, prévoit que le CP va dégager un bénéfice de 2,70$ par action, en hausse de 17% par rapport au bénéfice de 2,31$ l’action réalisé à la même période l’an dernier.
Les analystes anticipent dans l’ensemble un bénéfice de 2,67$ l’action.
Le contexte économique au Canada heurte les transporteurs ferroviaires. La société a probablement vu sa croissance dans le transport intermodal ralentir à cause du PIB qui évolue au ralenti. Le transport de pétrole par rail a aussi diminué de cadence.
Cela dit, la société devrait améliorer ses marges bénéficiaires, grâce à une meilleure efficacité. Le CP est en effet devenu nettement plus efficace qu’il y a quelques années.
M. Tyerman a récemment réduit sa recommandation pour le titre, d’achat à conserver, parce que l’appréciation potentielle n’était que de 6,4% en fonction de son nouveau cours cible de 215$.
Rogers Communications: retrouver la vigueur dans le sans-fil
Rogers Communications: retrouver la vigueur dans le sans-fil
Le no 1 canadien de la téléphonie mobile et de la télédistribution, Rogers Communications(Tor., RCI.B), devrait afficher une minime croissance de ses résultats au troisième trimestre, une période qui s’annonce critique pour les activités de téléphonie de l’entreprise torontoise.
La société va dévoiler ses résultats le 22 octobre avant l’ouverture des Bourses.
Aravinda Gallappatthige, de Canaccord Genuity, anticipe un bénéfice de 0,78$ par action, ce qui est inférieur à la prévision moyenne de 0,82$ l’action. À pareille date l’an dernier, Rogers avait dégagé un profit ajusté de 0,78$ l’action.
Les revenus devraient s’établir à 3,3G$, soir une croissance de 2%, selon l’analyste de Canaccord.
M. Gallapatthige estime que les deux derniers trimestres du présent exercice constituent une période critique pour les activités de téléphonie de Rogers, en raison de la mise en place de plusieurs initiatives pour mousser la croissance de ses abonnements. L’analyste se penchera sur l’efficacité des nouveaux forfaits offerts, ainsi que sur les services de contenus ajoutés(Spotify, Next Issue, shomi, etc.)
Compte tenu du taux de débranchement plus élevé de Rogers Sans-fil vis-à-vis des rivales comme Telus(Tor., T), l’entreprise doit revendiquer une plus grande part des nouveaux abonnements.
Le titre de Rogers se trouve près de son sommet en 52 semaines, à 48,90$. L’analyste de Canaccord maintient sa recommandation de conserver le titre et réitère sa cible de 45$.
TransForce: déjouer la conjoncture
TransForce: déjouer la conjoncture
Le transporteur par camion TransForce(Tor., TFI) peut compter sur les acquisitions, son programme de rachat d’actions musclé et sur l’éventuel rebond des exportations vers les États-Unis pour atténuer les effets d’un contexte défavorable.
La société montréalaise va dévoiler ses résultats du troisième trimestre jeudi.
Maxim Sytchev, analyste de Marché des capitaux Dundee, prévoit que la société va dégager un bénéfice de 0,54$ l’action sur des recettes de 1,093 milliard de dollars.
Dans l’ensemble, les analystes visent un bénéfice de 0,49$ par action sur des revenus de 1,095 milliards de dollars.
Cela se compare à un bénéfice de 0,41$ l’action sur des recettes de 981,1M$ à la même période l’an dernier.
L’entreprise dirigée par Alain Bédard doit composer avec la faiblesse du marché de l’Ouest canadien, où elle tire 15% de ses revenus, tout comme dans le secteur énergétique aux États-Unis.
En revanche, elle devrait éventuellement bénéficier du rebond des exportations vers le pays de l’Oncle Sam grâce à la faiblesse de la devise canadienne, note l’analyste de Dundee.
La société continue de racheter de ses actions de manière musclée, ajoute l’analyste. Elle en a éliminé 6 millions sur 102 millions au cours de la dernière année et devrait continuer d’investir ses liquidités disponibles à cette fin dans la prochaine année.
Enfin, elle pourrait valoriser sa division de gestion de déchets en l’envoyant en Bourse, par exemple.
M. Sytchev vient de réitérer sa recommandation d’achat pour le titre de TransForce et sa cible de 31$, pour un potentiel de 24% en fonction du cours actuel.