BLOGUE. Alors qu’un nombre croissant d’investisseurs et d’analystes semblent s’impatienter d’attendre que Mediagrif procède à une nouvelle acquisition d’envergure, nous notons que plusieurs initiés achètent des actions de la société.
Par exemple, Claude Roy, son président, a acquis en septembre un total de 8 000 actions à des prix variant entre 18,69 $ et 19,11 $. Or, en date du 5 août 2014, M. Roy, possédait personnellement ou par le biais de sa société, tout près de 3,4 M des actions de Mediagrif, soit 21,5 % de la société.
Si l’on remonte un peu plus loin, on constate qu’au cours de la période de 12 mois terminée le 5 août 2014, M. Roy a ajouté 74 371 actions de la société à son investissement, des actions qu’il a achetées sur le marché et qui ne proviennent pas de l’exercice d’options puisque la société ne verse pas de telles options. De plus, les administrateurs de l’entreprise détenaient collectivement 3 939 847 actions de la société au 5 août dernier, soit 24,9 % du total des actions en circulation.
M. Roy n’est toutefois pas le seul à acheter. Son chef de l’exploitation, M. Richard Lampron, a acquis 700 actions à 18,25 $ le 18 septembre dernier, et en détient maintenant 44 656. M. Jean-Michel Stam, v.-p. réseaux d’affaires électroniques, a acquis 175 actions à 18,53 $ le 16 septembre, pour porter à 12 697 le nombre d’actions de la société dont il est détenteur.
En juin 2014, j’avais aussi noté que M. André Courtemanche, administrateur de la société, avait acquis par le biais de sa société de gestion 6 000 actions à des prix variant entre 18,45 $ et 18,72 $, et ce après en avoir acheté 1 000 à un prix de 18,28 $ en mai.
Que voient les initiés?
Que voient les initiés?
Depuis sa venue à titre de président de la société en 2009, M. Roy a fait tout un ménage en vue de rétablir la rentabilité de l’entreprise. Depuis, la croissance de la société, propriétaire de plusieurs plateformes web et mobiles reconnues, a principalement été alimentée par des acquisitions : InterTrade Sytems en 2011, LesPAC en 2012, Jobboom en 2013 et Réseau Contact en 2014. Or, depuis l’importante acquisition de LesPAC en 2012, le titre fait du surplace et sa valeur fluctue de 17,50 $ environ à 20,50 $.
Or, la direction a indiqué dans le passé qu’il lui faudrait près d’un an à la suite de l’acquisition de Jobboom pour intégrer efficacement la société – nous y sommes pratiquement, ce qui devrait se traduire par une amélioration des marges. De fait, au terme du trimestre clos le 30 juin 2014, nous avons calculé que la marge d’exploitation (BAIIA) de l’entreprise s’élevait à 38,5 % par rapport à 37,9 % un an plus tôt.
De plus, toujours au 30 juin, la société faisait état d’une dette nette de 27,7 M$ par rapport à un avoir des actionnaires de plus de 120 M$ et à des profits d’exploitation au cours des 12 derniers mois de 27,6 M$. De toute évidence, la société est à nouveau en mesure de considérer des acquisitions de taille qui pourraient lui procurer un nouveau souffle de croissance.
En outre, la société dégage un important excédent de trésorerie à chaque trimestre. À son plus récent trimestre clos le 30 juin, Mediagrif a produit des fonds excédentaires de plus de 3,8 M$. Au cours de l’exercice 2014 (mars), ces derniers se sont élevés à 21,2 M$. Alors que la direction hésite à annoncer une nouvelle acquisition, la santé financière de l’entreprise s’améliore de trimestre en trimestre.
Même si certains actionnaires sont un peu impatients, M. Roy ne semble pas pressé de procéder à une nouvelle acquisition. On peut très bien le comprendre car c’est en grande partie son propre argent qui est en jeu. Pour cette raison, on peut avoir confiance qu’il ne fera que des acquisitions sensées et peu risquées, quoi qu’en pensent les investisseurs et les analystes. Entre-temps, les initiés achètent des actions, et les marges de la société et son bilan s’améliorent.
Philippe Le Blanc, CFA, MBA
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À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100. COTE 100 détient des actions de Mediagrif dans ses comptes sous gestion.