La chute subite du dollar canadien à moins de 0,92 $ US/CA au cours des dernières semaines aura un impact sur de nombreuses sociétés canadiennes, positif pour certaines et négatif pour d’autres. Le huard a déjà perdu 2,3 % de ses plumes depuis le début de 2014 et 9,5 % depuis le début de 2013.
Les sociétés favorisées
Bien entendu, les sociétés canadiennes qui tirent une grande partie de leurs revenus de leurs exportations vers les États-Unis, donc en dollars américains, seront très favorisées par cette baisse. La majorité des sociétés exploitant les ressources naturelles au Canada sont de ce lot. Les entreprises manufacturières seront également gagnantes, quoi qu’il en reste passablement moins en Bourse… De fait, plusieurs de ces manufacturiers ont été victimes au cours des dernières années du ralentissement économique jumelé à la forte hausse du dollar canadien. Par ailleurs, si j’examine la composition de l’indice TSX, des sociétés telles que Bombardier, CAE, MacDonald Dettwiler, Dorel, Gildan, Thomson Reuters, ATS, Saputo et Valeant profiteront fort probablement de la baisse du dollar canadien.
La dévaluation du huard sera également avantageuse pour les manufacturiers du secteur automobile comme les Linamar, Magna et Martinrea de ce monde et pour les sociétés du secteur industriel et des services qui tirent une grande partie de leurs revenus de l’extérieur du Canada : SNC, Ritchie Brothers, CGI et Stantec.
Quelques sociétés financières qui tirent une importante partie de leurs revenus de l’extérieur du Canada seront aussi favorisées. C’est le cas par exemple de Manuvie et des banques TD, BMO et Scotia.
Je devrais également ajouter que de nombreuses petites sociétés qui ne font pas partie de l’indice TSX profiteront de la baisse du dollar canadien, du moins celles qui exportent beaucoup.
Les sociétés affectées
Les sociétés affectées
Règle générale, les entreprises qui importent et distribuent des produits au Canada seront défavorisées. La majorité des détaillants sont de celles-ci : les Canadian Tire, Dollarama, Rona et Jean Coutu et les épiciers tels que Metro, Loblaws et Empire, de même que les détaillants de vêtements. Bien sûr, la baisse du dollar canadien pourrait se traduire par une hausse des prix des produits par ces détaillants. Toutefois, compte tenu de la forte concurrence qui prévaut au Canada dans la plupart des secteurs au détail, on peut se demander si les prix pourront réellement augmenter. Les distributeurs tels que Quincaillerie Richelieu, Russel Metals et Wajax seront également affectés.
Les sociétés aériennes comme Transat et Air Canada seront directement touchées car elles doivent débourser des sommes substantielles en dollars américains pour acheter le carburant de leurs avions.
Bien entendu, l’impact de la baisse du dollar canadien sera atténué par les programmes de couverture de change que la plupart des sociétés ont en place. Ces programmes sont toutefois temporaires et ne font que reporter à plus tard le moment où cet impact se fera pleinement sentir.
Je profite de l’occasion pour vous souhaiter une Bonne Année!
Philippe Le Blanc, CFA, MBA
À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100.