Au bureau, il y a ceux qui donnent leur 110% jour après jour. Et il y a les autres (la très grande majorité d’entre nous). La question saute aux yeux : d’où vient cette différence ? Non, ce n’est pas une question de compétence, de talent, ou de je ne sais quoi qui serait lié à un don quasi surnaturel. Car, quand on regarde bien autour de nous, on repère vite les collègues doués qui, pourtant, se tournent les pouces à longueur de journée. Pas vrai ?
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Alors ? Eh bien, je pense avoir déniché une réponse fort intéressante dans une étude intitulée Good jobs, screening, and labour productivity et signée par Thomas Kolaska, chercheur en économie à l’Université Louis-et-Maximilien de Munich (Allemagne). Une réponse que devrait, vous aussi, vous intéresser au plus haut point…
Ainsi, le chercheur allemand s’est plongé dans une base de données d’une richesse renversante, la Workplace Employment Relations Survey (WERS), qui est établie à partir de sondages menés régulièrement auprès de milliers d’entreprises britanniques représentatives de l’économie de l’Angleterre. Il s’est penché sur 1 733 entreprises d’entre elles, et en particulier sur les informations en lien avec la productivité de leurs 22 451 employés. Son objectif ? Découvrir ce qui faisait que certains se montraient hyper productifs au travail, et pas les autres.
Résultats ? Je vous les donne sans détour :
> Performance rime toujours avec confiance. Les entreprises qui laissent les coudées franches à leurs employés pour mener à bien les buts qui leur ont été fixés sont celles qui ont le plus de chances d’avoir des employés hyper productifs dans leurs rangs. Autrement dit, l’idéal pour un employeur qui souhaite que ses employés soient motivés et performants au-delà de toute attente, c’est de laisser chacun d’eux travailler à sa façon. Bref, performance rime toujours avec confiance.
> L’importance fondamentale, mais insoupçonnée, du test de personnalité. Les entreprises qui payent bien leurs employés – comprendre au-dessus de la normale dans le secteur d’activités concerné – et qui leur laissent les coudées franches dans le cadre de leur travail sont celles qui ont le plus de chances d’avoir des employés hyper productifs dans leurs rangs, mais à une condition : il faut qu’au moment de leur embauche ces employés-là aient passé un test de personnalité. Autrement dit, l’employeur qui souhaite mettre toutes les chances de son côté pour avoir au sein de son entreprise des employés motivés et performants au-delà de toute attente doit faire confiance à ses employés, bien les payer et leur faire passer, lors du recrutement, un test de personnalité. À noter, comme le souligne M. Kolaska dans son étude, qu’il suffit qu’un de ces trois éléments manque pour voir s’effondrer les chances d’avoir en son sein des employés hyper productifs. Autre point important : le test en question doit bel et bien porter sur la ‘personnalité’ des candidats, non pas sur leurs ‘compétences professionnelles’.
«Il ne suffit pas qu’une entreprise ait une politique salariale ‘généreuse’ pour voir ses employés donner leur 110%. Il est impératif qu’elle établisse de surcroît un rapport de confiance avec chacun d’eux, en les laissant agir à leur guise pour atteindre les objectifs visés. Et ce n’est pas tout : il faut encore qu’elle s’assure de ne recruter que les candidats qui ‘fitent’ vraiment avec elle, et ce, grâce à un test de personnalité», dit le chercheur allemand.
Et d’ajouter : «L’un des apports cruciaux de mon étude, je pense, est qu’il est vain de faire passer un test de compétence à l’embauche, si l’idée de l’employeur est de s’assurer ainsi de recruter une personne qui se montrera productive. Car ce genre de test n’en apporte aucune garantie. En vérité, ce qui compte, c’est de faire passer aux candidats un test de personnalité. Pourquoi ? Parce que seul ce test est en mesure de repérer un trait primordial de la personnalité des candidats, soit le besoin de réciprocité».
Le ‘besoin de réciprocité’ ? Ça correspond au besoin viscéral d’échange que l’on a envers autrui : «Je te donne quelque chose qui compte à mes yeux, je m’attends (inconsciemment) à ce que tu me donnes en échange quelque chose qui compte tout autant à tes propres yeux», se dit-on alors ; ou encore «Je fais un geste envers toi, je m’attends (inconsciemment) à ce que tu le remarques et aies spontanément l’envie d’en faire tout autant envers moi-même». C’est donc l’exercice d’une véritable connexion entre deux êtres, dans ce cas-ci, entre l’employé et l’employeur. Bref, la nécessité de se découvrir dans les yeux de l’autre.
Fascinant, vous ne trouvez pas ? Il n’est par conséquent pas si sorcier que ça d’avoir au sein de son équipe des personnes hyper productives. Il suffit de suivre le conseil suivant :
> Qui entend avoir autour de lui des employés hyper productifs se doit de combler leur besoin viscéral de réciprocité. Ce qui peut se faire en leur donnant de bons salaires, en leur accordant une grande confiance dans l’exécution des tâches et enfin en veillant à ce que chacun ait effectivement soif de réciprocité (grâce à un test de personnalité au moment de l’embauche). Si les trois conditions sont réunies, alors toutes les chances sont là pour voir chacun dépasser toutes les attentes au travail.
En passant, l’écrivain espagnol Miguel de Cervantès a dit dans L’Ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche : «Ces deux mots fatals : le mien et le tien».
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