Quand vous pensez à votre travail, qu'est-ce qui vous vient à l'esprit? Oui, quelles images, pensées et réflexions assaillent votre cerveau? Allez-y, faites l'exercice, pendant une poignée de secondes : notez les deux ou trois idées qui vous viennent spontanément.
C'est fait? Parfait. Alors, qu'est-ce que ça a donné?
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Peut-être avez-vous songé aux tâches à accomplir d'ici la fin de la journée ou de la semaine. Peut-être à la monotonie de vos journées passées au bureau, égayée ici et là par quelques belles surprises, comme ce dernier éclat de rire généralisé à la vue de votre boss déguisé en zombie pour l'Halloween. Peut-être encore, tout bonnement, au montant d'argent qui vient d'être versé sur votre compte bancaire en guise de compensation pour le sang et la sueur versés au travail.
Soit. Mais je me permets de vous poser une dernière question, à présent : «Des mots comme "joie", "ravissement" et autres "enchantement" vous ont-ils effleuré?» Hum... Pas sûr. Car rares sont ceux qui tripent vraiment au bureau, jour après jour, ayons l'honnêteté de le reconnaître.
Et pourquoi? Oui, pourquoi ne tripez-vous pas plus souvent que ça? je vous invite fortement à y réfléchir, quand vous aurez un moment pour ça. D'ici là, j'aimerais partager avec vous trois trucs pratiques visant à vous rendre la vie plus belle que jamais au travail. Vraiment.
Ces trois trucs-là, je les ai tirés d'un livre enthousiasmant, intitulé 48 clés pour un management durable (Yves Briend Éditeur, 2013) et signé par Xavier Camby, directeur du cabinet-conseil Essentiel Management. Ils pétillent d'intelligence, comme vous allez le voir par vous-mêmes...
1. Accordez-vous des permissions
«C'est le travail quotidien d'un manager : recevoir collaborateurs et clients, collègues et fournisseurs. Ces rencontres sont déterminantes pour la réussite des projets et des tâches qu'il gère. Il y développe souvent de belles capacités de persuasion ou de séduction, poursuivant l'objectif légitime d'emporter l'adhésion. Cependant, il passe souvent à côté de cette adhésion qu'il recherche. Il peut même se fourvoyer dans une vaine argumentation à base d'objections.
«Pourquoi?
«Une explication intéressante provient de ce qu'on appelle les «messages contraignants», qui surviennent souvent en situation de stress. Le docteur Taïbi Kalher, invité par la Nasa à étudier les comportement des astronautes afin d'améliorer le processus de sélection et leurs entraînements, a identifié cinq messages contraignants - qu'il appelle drivers -, sortes d'injonctions personnelles intimes, forts et impératives, indépendantes des circonstances. Ces impératifs proviennent des "autorités" de notre enfance et de notre éducation. Elles régissent nos choix, en des comportements automatisés.
«Nous possédons tous une combinaison originale et unique de ces cinq messages de base : «sois parfait»; «sois fort»; «dépêche-toi»; «fais-moi plaisir»; et «fais des efforts». Ils émettent des signaux impératifs d'autant plus forts que nous sommes en situation de stress ou confrontés à une autorité (celle d'un boss, par exemple).
«Pour fonder ou entretenir une relation harmonieuse, pérenne et créatrice de valeur, il est très bénéfique de donner des permissions. De se donner des permissions à soi-même et d'en donner explicitement aux autres. Et ce, en créant un climat de travail favorable à l'échange interpersonnel positif.
«Prenons des exemples concrets :
> «Sois parfait» - Le droit à l'hésitation et à l'erreur.
> «Sois fort » - Le droit aux émotions et aux sensations, à la vulnérabilité, d'avoir des limites.
> «Dépêche-toi» - Le droit à la réflexion, à la temporisation, à la gestion personnelle de son temps et de ses priorités.
> «Fais-moi plaisir» - Le droit de vivre selon mes valeurs personnelles, non pas celles des autres, selon mes choix et mes décisions.
> «Fais des efforts» - Le droit d'atteindre mes propres buts, mais aussi de les limiter raisonnablement.»
Mise en pratique. Commencer par être attentif à ses propres messages contraignants. Puis, songer à la meilleure façon de les atténuer. Enfin, oser faire le premier pas pour corriger soi-même le tir. Une fois cela entrepris, se mettre à respecter le temps de l'autre. C'est-à-dire l'accueillir avec cordialité lorsqu'il s'adresse à nous, en questionnant plus qu'en imposant. Et ce, en pratiquant résolument la question ouverte [celles où l'on ne peut répondre ni par «oui» ni par «non», à l'aide de «comment» et autres «pourquoi»]. Le reste suivra, inévitablement.
2. Osez les pensées paradoxales
«Considéré parfois comme un quelconque jeu de l'esprit, le paradoxe possède, en vérité, une fonction d'une valeur inestimable, primordiale même en ce qui concerne l'innovation et la créativité.
«Le mot "paradoxe" vient du grec para-doxa et désigne «ce qui va à l'encontre de l'opinion communément admise ou de la pensée la plus couramment formulée». De nature logique, un paradoxe repose sur des prémisses vraies et vérifiables et conduit, cependant, par un raisonnement logique valide, à une conclusion erronée. Idem, il peut partir d'hypothèses invalides et finir par énoncer, toujours logiquement, une vérité vérifiable.
«Un paradoxe, par exemple, dans cet extrait des Pensées de Pascal, repose sur l'antithèse entre grandeur et misère : «La grandeur de l'homme est grande en ce qu'il se connaît misérable». Ce paradoxe stimule la pensée parce qu'il associe deux notions opposées. (...)
«Le paradoxe permet de nous délivrer de nos opinions, de nos assoupissements dans l'habitude. Il nous ordonne de nous remettre à vivre et à penser.
«Il révèle le véritable obstacle à la vérité, qui n'est pas tant ce que nous ignorons que notre paresse intellectuelle ou morale. Nous préférons souvent l'étroitesse de nos croyances, le confinement de nos jugements aveugles, à l'effort nécessaire pour se reconnaître ignorant et entreprendre de découvrir ce que nous ignorons encore.»
Mise en pratique. Dès que l'occasion se présente, se forcer à penser autrement, à s'extraire de nos schémas mentaux. Par exemple, réaliser que l'on vient de sauter à une conclusion en moins de deux à propos d'un problème pourtant assez complexe. Prendre le temps de retranscrire le processus mental qui nous a mené à cette conclusion-là. Et, délibérément, regarder la conclusion à laquelle on serait arrivée si on avait emprunté une autre voie. Par exemple, en décrétant, pour un point précis, l'exact contraire de ce que l'on a toujours considéré comme une vérité absolue. Pour finir, avoir l'honnêteté intellectuelle de vraiment considérer cette toute nouvelle conclusion qui vient de voir le jour sous nos yeux ébahis. Car «il faut avoir un chaos en soi-même pour accoucher d'une étoile qui danse», comme disait Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra.
3. Optez pour le silence intime
«Selon un sondage Ipsos effectué en France en 2011, le bruit sur le lieu de travail perturbe 39% des salariés : 57% des ouvriers; 36% des employés; 28% des cadres supérieurs. Le bruit serait directement responsable de 20% des arrêts de travail. L'excès de bruit au travail accroîtrait le risque d'accident nécessitant un arrêt de travail de 24%, et serait à l'origine de 20% des cas de surdité chez l'adulte.
«Il existe cependant un bruit plus dolosif encore, bien que plus discret, dont les conséquences immédiates sont plus pénalisantes encore. Lequel? Il s'agit du bruit intérieur, celui que nous laissons vivre au fond de nous, dans l'agitation de nos tâches.
«Ce bruit intérieur mobilise beaucoup plus d'énergie que tout autre bruit extérieur. Si bien que lorsqu'on arrive à une réunion ou à une rencontre empli de bruit intérieur, il nous faut bien souvent plusieurs minutes de récupération avant d'être en mesure d'entendre ce qu'il s'y dit.
«Comment instaurer le silence intérieur? Ce n'est pas si sorcier que ça. Il suffit de consacrer quelques instants rien qu'à soi, juste avant de se présenter à une réunion ou à une rencontre. Et d'en profiter pour faire le vide, de se désencombrer des idées qui nous agressent, de se dire qu'il convient de redevenir disponible et accueillant. Et ce, en sachant bien que ce temps-là n'est pas du temps perdu, mais au contraire du temps gagné.
«Ce silence est un peu comme la respiration d'un sportif : à mesure qu'il la contrôle, ses performances et la maîtrise de son sport augmentent. Il s'établit, en fait, tout naturellement, pourvu qu'on le laisse nous gagner. Il peut même devenir un lieu d'inspiration, où les idées deviennent fluides et simples.»
Mise en pratique. Accordez-vous régulièrement des fenêtres de temps pour vous exercer à faire le silence en vous. Asseyez-vous sur une chaise de manière relax, les yeux dans le flou et concentrez-vous sur votre respiration. Puis, faites une habitude de pratiquer le silence intime avant chaque intervention de votre part, que celle-ci soit importante, ou pas.
Voilà. Trois trucs on ne peut plus simples, et qui pourtant sont en mesure de changer votre quotidien au travail à jamais. Rien qu'en s'accordant de petites permissions, en pensant autrement et en appréciant le silence intime. Essayez, et vous m'en donnerez des nouvelles! C'est garanti.
En passant, le philosophe français Brice Parain a dit dans Contre l'esprit de neutralité : «Le bonheur rend généreux».
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