Soyons francs, nous avons tous des dossiers en dormance. Plus ou moins, certes, mais tout de même quelques-uns. Et parmi ceux-ci, des dossiers qui – nous le savons pertinemment – devraient être bouclés assez vite. Mais c'est plus fort que nous, nous n'arrivons pas à nous y atteler.
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Pourquoi? Parce que nous avons trop de travail? Parce que nous n'avons pas une minute à nous? Ou bien parce que nous souffrons de procrastination? Ça y est, le mot est lâché! Oui, le terrible mot «procrastination». Cette satanée manie de remettre au lendemain ce qui devrait être fait le jour-même.
Procrastination. Un terme qui fait peur. Un terme qui cache on ne sait quels défauts. Un terme qui amène à se demander si c'est grave et si ça se soigne. Pas vrai?
L'idéal, pour le savoir, c'est de regarder le problème en face. D'avoir le cran de vérifier si l'on est atteint de ce mal moderne, ou pas. Et quoi de mieux pour cela qu'un quiz?
Je vous invite aujourd'hui à faire un test élaboré par Piers Steel, professeur de dynamique organisationnelle et de ressources humaines à l'École de commerce Haskayne de l'Université de Calgary (Canada). Celui-ci est issu de son livre Procrastination (Éditions Privé, 2010).
Le principe est simple. Il vous suffit de répondre à chaque question par une note, sachant que :
1 = pas du tout vrai;
2 = assez peu vrai;
3 = parfois vrai;
4 = souvent vrai;
5 = très souvent vrai.
1. Je remets à plus tard des tâches au-delà d'un délai raisonnable.
2. Je regrette souvent de ne pas m'attaquer plus tôt à une tâche.
3. Il est rare que j'accomplisse toutes les tâches que j'estime nécessaires sur le moment.
4. Dans certains domaines, j'ai tendance à ajourner, tout en sachant que je ne devrais pas.
5. Quand une tâche se présente, je m'en occupe avant de passer à des tâches importantes.
6. Je remets tout à plus tard, au point que mon bien-être ou mon efficacité en pâtisse.
7. À la fin de la journée, je sais que j'aurais pu mieux occuper mon temps.
8. J'ai du mal à utiliser mon temps avec discernement.
9. J'ai tendance à faire autre chose alors que je devrais accomplir une tâche donnée.
Bien. Maintenant, il vous faut additionner tous vos points. Puis, consultez le commentaire qui vous concerne :
> Vous avez 19 points ou moins. Vous êtes dans la fourchette basse (10%). Votre devise est «Commencer par le commencement». C'est-à-dire que vous n'êtes aucunement un procrastineur.
> Vous avez de 20 à 23 points. Vous êtes dans la fourchette basse (10-25%). Ce qui signifie que vous êtes faiblement procrastineur.
> Vous avez de 24 à 31 points. Vous êtes dans la moyenne (50%). Ce qui signifie que vous êtes un procrastineur moyen.
> Vous avez de 32 à 36 points. Vous êtes dans la fourchette haute (10-25%). Ce qui signifie que vous êtes un réel procrastinateur.
> Vous avez 37 points ou plus. Vous êtes dans la fourchette haute (10%). Votre devise est «Demain est un autre jour». C'est-à-dire que la procrastination est une vraie souffrance pour vous.
Vous savez désormais à quoi vous en tenir. Pour ceux qui se feraient du souci, j'ai une bonne nouvelle : il existe différents moyens de remédier au problème. En voici trois, présentés dans un récent article sur la procrastination paru dans Les Cahiers du monde de l'intelligence…
1. La priorité des priorités. Dressez une liste de vos 5 priorités, en faisant figurer en tête la priorité de toutes vos priorités, celle qu'il vous faut absolument mener à bien, même si son échéance est à moyen ou long terme. (Autrement dit, celle qui vous fait le plus procrastiner). Puis, décortiquez toutes les petites tâches à accomplir pour pouvoir boucler le dossier de cette priorité des priorités. Et attelez-vous à chacune de ces sous-tâches, après les avoir soigneusement planifiées dans votre emploi du temps, et surtout après avoir identifié celles qui vous feront tripper (car cela vous motivera d'autant plus à vous y mettre enfin!).
2. L'anti-to-do-list. Avant de quitter le bureau pour rentrer chez vous, prenez cinq minutes pour mettre à votre emploi du temps du lendemain deux ou trois tâches… à ne pas accomplir! Il s'agit de vous rappeler de ne plus faire ce qui habituellement vous permet d'éviter de vous atteler aux tâches qui vous font procrastiner. Un exemple : dès que vous sentez qu'il faut vous atteler à la tâche qui vous rebute tant, vous avez pris le réflexe d'aller vous servir votre deuxième café de la journée; en conséquence, indiquez dans votre agenda quelque chose du genre «10h : Ne pas me servir de 2e café!».
3. Faites équipe avec un bosseur. C'est bien connu, à deux, c'est toujours mieux. Alors, pour éviter de procrastiner encore et encore, il vous suffit de vous associer à un collègue non procrastineur et de répartir avec lui le travail à accomplir pour mener à bien la tâche qui vous cause tant d'ennui. Prenez la responsabilité des sous-tâches qui vous plaisent le plus, et vous verrez que le dossier sera vite réglé.
Voilà. Maintenant, à vous de jouer!
En passant, l'artiste français Jean Cocteau aimait à dire : «Faire la moitié du travail. Le reste se fera tout seul».
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