BLOGUE. Vous comme moi, je n’en doute pas, nous sommes curieux des nouvelles idées, car nous nous disons qu,elles peuvent nous apporter beaucoup, voire nous inspirer d’autres idées, qui avec un peu de chance seront brillantes. Pas vrai? Mais voilà, les bonnes idées, oui, les vraiment bonnes idées, vous en conviendrez, se font rares. Et nous aimerions bien avoir un truc pour dénicher aisément celles-ci…
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Un truc? Ou plutôt une méthode? Eh bien, pourquoi pas? Chiche!
Je suis récemment tombé sur plusieurs articles signés par Bill Fischer, un professeur en management de l’IMD de Lausanne (Suisse), spécialisé dans l’innovation et la technologie. Des articles passionnants que je me propose de partager avec vous de ce pas…
Ainsi, M. Fischer a diffusé sur différents sites Web un même papier visant à souligner la sortie de son tout dernier livre, intitué The Idea Hunter, qu’il a cosigné avec Andy Boynton, le doyen de la Carroll School of Business, à Boston (Etats-Unis). Ce papier donne quelques pistes sur le meilleur moyen de devenir un «chasseur d’idées», pistes trouvées après avoir longuement étudié la manière de procéder de personnes très créatives. Voici deux de ces pistes :
1. Les idées germent à certains endroits, pas à d’autres. M. Fischer prend un exemple pour illustrer son propos. «Êtes-vous intéressé par le Web 2.0? Alors, allez travailler à la Silicon Valley! Car si vous vous installez ailleurs, vous aurez moins de chances de tomber sur de bonnes idées. Pourquoi ça? Parce que ceux qui réflechissent activement sur le Web 2.0 se trouvent actuellement à la Silicon Valley, et par suite, plus vous fréquenterez ces personnes, plus vous accroiterez vos chances de capter l’idée qui fera «tilt!» en vous». En revanche, si vous travaillez à un autre endroit, comme Paris, Milan et Shangai, il vous sera beaucoup plus difficile de faire des rencontres inspirantes en matière de Web 2.0», explique le professeur.
2. Les idées ne voyagent jamais seules. Qu’est-ce que ça signifie? «Les chasseurs d’idées savent qu’une bonne idée en cache toujours d’autres derrière elle, et parfois même des meilleures qu’elle. Par conséquent, même une idée qui n’est pas tout de suite exploitable peut mériter de s’y arrêter, car elle peut mener à d’autres plus intéressantes. Les bons chasseurs le savent, et n’hésitent pas à se servir de ce truc», indique M. Fischer, en citant un trait d’esprit du scientifique Linus Pauling, deux fois prix Nobel : «Le meilleur moyen d’avoir une bonne idée, c’est d’avoir plusieurs idées».
Dans un autre article diffusé l’an dernier, le professeur de l’IMD dévoile comment Apple s’y est pris concrètement pour inventer le fameux iPod, lequel a relancé les affaires de la firme de Steve Jobs du jour au lendemain. L’histoire mérite d’être contée, et ce en 6 étapes…
1. Apprendre de ses erreurs. Avant l’iPod, Apple traversait une période noire : elle ne faisait plus aucun profits, et perdait même des centaines de millions de dollars, trimestre après trimestre. Pourquoi? Parce qu’elle n’avait pas compris que son marché évoluait plus vite qu’elle : par exemple, son iMac n’était alors même pas doté d’un graveur de CD, alors que tout le monde ne commençait à jurer que par les téléchargements numériques de fichiers musicaux… Contrainte de redresser la barre, la direction d’Apple a pris la sage décision de revoir son modèle d’affaires de fond en comble en fonction des tendances émergentes dans le marché de la technologie, et de prendre les décisions qui s’imposeraient.
2. Recruter les meilleurs. Dans la situation où elle était, Apple a compris qu’il lui fallait se doter des meilleurs – en programmation, en technologie, en design, etc. – pour innover radicalement. C’est ce qu’elle a fait.
3. Chercher les bonnes idées ailleurs. Apple a découvert qu’une piste prometteuse pour elle concernait la musique, un domaine qu’elle ne connaissait pas jusqu’alors. Mais comment faire pour dépasser tous les mp3 qui sortaient à tout bout de champ? Elle a embauché un gars qui faisait des pieds et des mains pour que son idée soit commercialisée, un certain Tony Fadell, pour un contrat de consultant de huit semaines. «Il ne s’agissait pas du tout d’établir un lien d’emploi durable avec lui, mais bel et bien d’avoir accès à son idée», dit M. Fischer.
4. Créer un espace de travail agréable. Une fois tout ça en place, Apple a installé son équipe de champions dans de tous nouveaux locaux, au design particulier (pour l’époque) : l’espace de bureau était entièrement ouvert (aucun cubicule ou bureau fermé), avec impossibilité de deviner visuellement les différences hiérarchiques entre les personnes ; et les lieux de rencontre et de détente étaient nombreux, afin que chacun puisse aisément discuter avec les autres, et donc écjhanger des idées et autres suggestions.
5. Avoir une vision claire. Bien entendu, dès qu’on parle d’Apple, on pense à Steve Jobs. Quel rôle a-t-il vraiment joué dans l’invention du iPod? Enh bien, un rôle somme toute modeste… En effet, sa plus grande contribution a consisté à donner à l’équipe une vision claire de son projet : il fallait mettre au point un appareil pouvant contenir 1 000 chansons ; que cet appareil puisse rentrer dans la poche d’un jean ; que le logiciel soit si facile à utiliser que même leurs mamans pourraient s’en servir ; que les premiers exemplaires soient en magasin dans huit mois. Simple, clair et précis.
6. Agir comme un leader, mais sous l’aspect d’une cheerleader. Steve Jobs n’est guère intervenu directement dans les opérations de l’équipe chargée d’inventer l’iPod. Il s’est contenté de veiller à ce que tout se déroule au mieux, suivant le plan de match établi. Et au besoin, il s’est transformé en cheerleader, histoire de motiver tout le monde.
Voilà… C’est ainsi qu’est né l’iPod. C’est ainsi qu’une intuition géniale est devenue une idée, et que cette idée est devenue un gadget qui a révolutionné notre quotidien. Inspirant, n’est-ce pas?
Le réalisateur américain George Lucas aime à dire : «L’art n’est pas d’arriver avec des idées neuves, mais d’interpréter ces idées qui nous environnent depuis toujours»…
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