BLOGUE. Connaissez-vous Susan Wojcicki? Non? Pourtant, vous devriez. Elle est la vice-présidente, publicité, de Google, et à ce titre, considérée comme la 16e femme la plus puissante du monde par le magazine Forbes. Pas loin derrière Angela Merkel, Hillary Clinton, Melinda Gates, Michelle Obama et autres Lady Gaga.
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Pourquoi est-ce que je vous parle d’elle? Parce qu’elle a signé un article dans le Think Quarterly, le magazine en ligne de Google. Un article F-A-B-U-L-E-U-X! Oui, fabuleux de simplicité. Intitulé The eight pillars of innovation, il dévoile ni plus ni moins que les huit secrets de l’innovation radicale chez Google. En voici les faits saillants…
1. Donnez-vous une belle et grande mission
«La mission de départ de Google est la suivante : «Organiser l’information du monde entier et la rendre universellement accessible et utilisable». C’est une belle et grande mission.
«Quand nous commençons à nous intéresser à un nouveau domaine pour nous, c’est toujours dû au fait qu’on s’est dit qu’il y avait là un problème qui n’avait pas encore été résolu. Nous sommes alors convaincus que la technologie et nos talents permettront de trouver une solution inédite. Par exemple, Gmail a été créé pour répondre à des besoins en matière d’échange de courriels, de recherche de données et de stockage d’informations.
«Dès qu’un tel projet est lancé, nous veillons à ce que tous les employés impliqués dans celui-ci soient connectés les uns aux autres et dotés des ressources nécessaires pour atteindre le but visé. La motivation des employés est alors la clé du succès. Par exemple, quand le Japon a été secoué le 11 mars 2011 par un tremblement de terre suivi d’un tsunami, un groupe d’employés de Google se sont dits qu’il y avait là une mission à remplir d’urgence, et en l’espace de deux heures seulement, ils ont concocté l’application Person Finder, qui permet de retrouver ses proches après une catastrophe naturel.»
2. Pensez grand, mais commencez petit
«Tout projet, aussi ambitieux soit-il, doit commencer petit. Google Books était au départ une simple idée que le cofondateur Larry Page avait en tête depuis des années. Quand il en a parlé à d’autres, ceux-ci lui ont dit de ne même pas y penser, que c’était complètement farfelu, impossible à réaliser. Un jour, il s’est enfermé dans son bureau avec des livres et un scanner, et il s’est mis à scanner des pages, en écoutant un métronome. Il a regardé combien de temps ça pouvait prendre de scanner un livre, a fait quelques calculs et s’est finalement décidé à lancer le projet. Aujourd’hui, il est possible de télécharger plus de 20 millions d’ouvrages en ligne grâce à Google.»
3. Ne visez pas la perfection, mais l’innovation continuelle
«La première version d’Adwords a été lancé en 1999 et a été un flop monumental. Personne ne cliquait sur les publicités. Plus personne ne se souvient vraiment de cet échec, parce que c’est maintenant un grand succès. Nous étions persuadés qu’Adwords était une belle et grande mission à remplir, et nous avons cherché à l’améliorer pour qu’il réponde enfin aux besoins. Et nous continuons toujours à l’améliorer : nous ne nous reposons surtout pas sur nos lauriers.
«Il n’y a jamais de réussite sans ratage. L’important, c’est de chercher à apprendre de ses mauvais coups. Car c’est comme cela que l’on devient plus fort et plus efficace. Un bon moyen d’apprendre pour nous est d’observer ce que font les utilisateurs de nos produits. Nous voyons dès lors ce qui va bien et ce qui va moins bien.
«Nous apprenons également des autres. Google n’a pas été le premier moteur de recherche sur le Web, mais ce qui a fait toute la différence, c’est notre capacité à travailler vite, à apprendre vite et à corriger vite le tir en nous appuyant sur des données chiffrées.»
4. Attrapez les idées au vol
«Avez-vous déjà jeté une idée en l’air, pour voir ce qui se passerait? C’est ce que nous faisons sans cesse chez Google. Un vendredi soir, un programmeur du siège social de Mountain View a laissé un Post-it sur le mur d’idées indiquant qu’il coinçait dans la rédaction d’un algorithme. En sortant du bureau, un groupe de programmeurs a vu ça, et comme ils n’avaient rien de particulier de prévu ce soir-là, ils se sont dits qu’ils pourraient y réfléchir ensemble. Ils se sont pris au jeu et ont planché toute la fin de semaine. Résultat : le mardi suivant, la solution avait été trouvée.
«Certaines des meilleures idées de Google sont nées aussi simplement que ça. Des employés jasent entre eux de manière informelle, et de fil en aiguille finissent par élaborer un beau et grand projet. Un exemple : le Google Art Project, qui permet de découvrir des toiles de maîtres dans les moindres détails.»
5. Partagez tout
«Tous les employés ont accès aux informations dont dispose le conseil d’administration. Nous pratiquons la plus grande transparence possible. Cela vise à montrer à tout le monde que l’on a tout intérêt à tout partager. Nous encourageons la discussion, le dialogue, le débat. Car cela peut déboucher sur des idées neuves, sur de l’innovation radicale.
«Concrètement, nous incitons à l’échange au bureau en composant de petites équipes et en disposant chaque équipe dans un îlot ouvert à tous. Les bureaux individuels fermés ne sont pas de mise chez nous. Du coup, quand quelqu’un a besoin de quelque chose, il n’a qu’à se lever de sa chaise et lancer à la cantonade sa requête. Un de ses voisins de bureau pourra lui répondre, sinon une personne que l’un de ceux-ci connaît.»
6. Alimentez-vous de données chiffrées
«Comment savoir si vous avez attrapé une bonne ou une mauvaise idée? En la scrutant à la loupe à l’aide de données chiffrées. Par exemple, nous nous demandions combien il fallait présenter de réponses à chaque requête auprès de notre moteur de recherche. 10, 20, 30 réponses dans la première page? Dans un premier temps, nous avons demandé à des internautes ce qu’ils souhaitaient, et la réponse était 30. Mais voilà, en présenter 30 au lieu de 10 était un peu plus long, et en creusant un peu plus avec différentes données, on a vu que les internautes privilégiaient largement la vitesse par rapport au nombre de suggestions de liens. Nous avons donc opté pour 10. Et vu par la suite que les internautes en étaient enchantés…»
7. Soyez ouverts
«Les bonnes idées ne sont pas l’apanage d’une poignée de génies, ou de personnes très talentueuses. Elles sont un peu partout sur la planète. Reste donc à les attirer à soi et à les aider à se concrétiser. Un bon exemple est Android : il existe déjà près de 420 000 applications, dont seulement 30% sont de piètre qualité. Et tout ça, grâce au travail des gens du monde entier.»
8. N’arrêtez jamais de vous tromper
«Google est connu pour YouTube, pas pour Google Video Player. Pourquoi? Parce que les gens se souviennent de vos succès, pas de vos échecs. Il est tout à fait acceptable de vous tromper, pourvu que vous corrigiez le tir. Et croyez-moi, chez Google, on n’arrête pas de se planter…
«Un nouvel exemple : AdSense et Google Answers. Le premier est né de l’échec du second. Google Answers, qui visait à donner des réponses d’experts aux interrogations des internautes, a fermé après quatre années d’existence. Nous avons tiré les leçons de cette expérience et su ajuster le tir quand nous avons eu l’idée d’AdSense, notre régie publicitaire.»
Inspirant, n'est-ce pas?
En passant, l'écrivain américain Jack London aimait à dire : «On ne peut pas attendre que l'inspiration vienne. Il faut courir après avec une massue»…
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