BLOGUE. Quand on entreprend quelque chose, soit on réussit, soit on échoue. Pas d'alternative. La question est : pourquoi certains accumulent-ils les réussites, et pas les autres?
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Mystère abyssal, me direz-vous. Eh bien pas du tout! La réussite tient à 5 trucs très simples. C'est ce qu'a expliqué lundi Rosabeth Moss Kanter aux quelque 600 personnes venues assister à sa conférence, dans le cadre du Forum Femmes en mouvement organisé conjointement par Desjardins et Deloitte, au Palais des Congrès de Montréal.
Rosabeth Moss Kanter? Pour ceux qui ne la connaissent pas, il s'agit ni plus ni moins d'un des plus grands penseurs de notre temps en matière de management et de leadership. Professeure en gestion des affaires à Harvard, elle a déjà signé 18 ouvrages en management, dont le dernier est SuperCorp: How vanguard companies create innovation, profits, growth, and social good (Random House, 2009). Elle figure régulièrement dans les palmarès des penseurs en management les plus influents du monde (Thinkers 50, etc.).
Sa recette de la réussite? En voici les cinq ingrédients:
1. Mieux vaut gagner que perdre
Idée saugrenue? Digne de La Palice? Pas tant que ça, comme elle l'a expliqué… «Gagner présente de nombreux avantages. Le vainqueur peut tirer des enseignements de sa victoire, et ainsi progresser. Il peut aussi tirer profit de sa victoire pour en viser immédiatement après une autre, plus importante. Il peut encore bénéficier du fait que la victoire rejaillit sur tout le monde et gonfle à bloc le moral des troupes pour se donner un nouveau défi à relever», a-t-elle dit.
«Gagner donne toujours un regain d'énergie. Pour soi et pour ceux qui nous entourent. Il serait absurde de ne pas en profiter pour aller plus loin et plus haut», a-t-elle poursuivi.
Inversement, une défaite s'accompagne en général d'émotions négatives. «On accuse le coup. On se sent démoralisé. On voit l'esprit d'équipe s'effilocher. On perd un peu l'envie de se battre», a-t-elle dit.
D'où la règle d'or de Mme Kanter quand on rencontre le succès, aussi infime soit-il : «Show up! Ne jouez pas le modeste, célébrez votre victoire avec les autres. Car ça fera du bien à tout le monde».
2. Gagner peut être barbant
À force de remporter des victoires, on risque de devenir blasé. De se dire qu'on a trouvé le truc pour gagner à tous les coups. De croire qu'on est le meilleur. Qu'on est invincible, même. «Le danger, c'est alors l'über-confiance, c'est-à-dire l'excès de confiance en soi. Pourquoi? Parce qu'on arrête de se remettre en question, alors que cela est vital dans un monde en évolution constante», a-t-elle dit.
Cela se vérifie, entre autres, dans le sport. «Les grands champions sont ceux qui s'entraînent, s'entraînent, s'entraînent, s'entraînent, s'entraînent. Pas ceux qui se reposent sur leurs lauriers», a-t-elle indiqué.
En fait, tout leader qui se respecte doit savoir faire preuve d'humilité. D'une véritable humilité. «Il doit savoir prononcer les trois mots les plus difficiles à dire pour un leader, mais en même temps les plus intelligents de sa part : "I was wrong". Car personne n'est parfait, et tout le monde, un jour où l'autre, a de petites défaillances, y compris les champions. Et aussi car cet état d'esprit lui permet d'être critique à son égard, et donc de garder la tête sur les épaules», a-t-elle ajouté.
3. Gagner dépend du talent de l'équipe, pas de celui du leader
Quand on est jeune, on croit beaucoup à l'importance du diplôme universitaire, aux premiers pas dans le milieu de travail, aux premiers succès personnels. Mais plus tard, on se rend compte que cela n'a pas tant d'importance que ça, considère la professeure d'Harvard.
«Les succès durables découlent des efforts communs, pas d'une réussite individuelle. Regardez le soccer : les équipes qui gagnent régulièrement sont celles qui ont un esprit collectif hyper-développé, pas celles qui comptent dans leurs rangs une star dont le talent écrase celui des autres», a-t-elle illustré.
4. Pour gagner, il faut penser petit et grand à la fois
Avoir une vision, c'est bien. Savoir où l'on veut se rendre, c'est important. Mais il est crucial de ne pas tester les yeux braqués sur l'horizon lointain, sinon on risque de trébucher sur le premier obstacle venu et de s'écrouler lourdement.
«Il est nécessaire de procéder par étapes. De se fixer des buts à atteindre, des buts concrets et réalistes. Et de se féliciter d'avoir franchi chacune de ces étapes. L'air de rien, c'est comme cela qu'on peut aller très loin, et même plus loin que ce qu'on rêvait au départ d'accomplir», a-t-elle dit.
5. On ne peut gagner sans savoir faire face à l'échec
Les victoires faciles ne sont pas des victoires, elles ne sont que de simples avancées. En vérité, une victoire va toujours avec des revers, des coups durs, des imprévus. Pensons à la guerre : une bataille n'est gagnée qu'après avoir déjoué toutes les ruses et autres stratagèmes de l'adversaire.
«Surmonter ces difficultés requiert une grande capacité d'adaptation, d'improvisation et de persévérance. Pour ne pas dire de résilience», a dit Mme Kanter.
Où trouver la force de rebondir après un échec? «Cela peut passer par une immense confiance en soi et en ce qu'on fait. Cela peut aussi passer par l'esprit d'équipe : par mauvais temps, on se serre les coudes. Cela peut encore passer par la conviction d'œuvrer pour quelque chose qui nous dépasse : on se dit, par exemple, que ce qu'on entreprend, on le fait pour ses enfants ou pour sa communauté», a-t-elle expliqué.
Voilà… Tels sont les 5 trucs pour réussir de Rosabeth Moss Kanter. Qu'en pensez-vous? Êtes-vous d'accord avec elle? Voyez-vous un autre point qui mériterait d'être avancé?
En passant, le sage chinois Laozi aimait à dire : «L'échec est le fondement de la réussite».
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