Cette semaine a lieu une première au Québec : la Fête des voisins au travail. L'idée est toute simple, il s'agit d'organiser une petite fête en l'honneur de ceux que vous côtoyez quotidiennement dans le cadre de votre travail, mais que, dans le fond, vous ne connaissez pas si bien que ça. (Soyez franc avec vous-même et demandez-vous à combien de collègues, par exemple, vous ne dîtes guère plus qu'un "bonjour" matinal et qu'un "bonne soirée" vespéral. Vous voyez, maintenant?). Une petite fête empreinte de simplicité et de convivialité, qui vise à permettre à chacun de nous d'enfin rencontrer ceux avec qui nous passons le plus clair de notre temps.
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Cette initiative, lancée par l'Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) – Division du Québec avec le soutien du Réseau québécois de Villes et Villages en santé, est inspirée de celle qui est née en 2013 en France. Là, 3 000 entreprises et quelque 100 000 employés avaient décroché pendant quelques heures de la journée du 10 octobre 2013 pour prendre le temps de resserrer les liens entre collègues, bosses et autres partenaires d'affaires. Un succès spectaculaire!
Ici, du 3 au 7 novembre, toutes les entreprises sont invitées à accorder à leurs employés un moment pour discuter et s'amuser ensemble. Ce qui, somme toute, arrive fort peu souvent, n'est-ce pas? Une étude montre d'ailleurs qu'au Canada seulement 1 personne sur 2 peut compter sur un vrai soutien social au travail.
«Dès qu'on réussit à se connaître entre nous au-delà de nos fonctions et de nos compétences professionnelles, nous créons de l'intimité et de la complicité. Du coup, les perceptions changent, les préjugés tombent et les conflits se font de plus en plus rares au travail. Voilà pourquoi prendre le temps de parler avec nos voisins au travail est une excellente idée», dit la psychologue organisationnelle Guylaine Carle.
Renée Ouimet, directrice de l'ACSM – Québec, enfonce le clou : «Anxiété, stress, détresse psychologique… Tout cela entraîne des coûts aux entreprises (congés maladie, absentéisme,…) qui ont de quoi faire dresser les cheveux sur la tête. Dans un tel contexte, il nous faut nous montrer plus solidaires les uns envers les autres, il nous faut créer des liens, il nous faut avoir du plaisir à vivre ensemble, bref, il nous faut prendre une pause et en profiter pour faire connaissance», dit-elle.
Bien. Mais comment s'y prendre pour organiser une telle fête? Eh bien, on peut s'inspirer de ce qu'ont décidé de faire quelques entreprises d'ici, à l'image de Karelab, une firme montréalaise spécialisée dans le conseil en ressources humaines. Des affiches présentant l'entreprise et ses valeurs ont été apposées un peu partout dans le bâtiment où elle est établie, et un 5@7 sera organisé le jeudi 6 novembre dans ses locaux, chacune des personnes œuvrant dans l'immeuble étant la bienvenue.
«Ce sera l'occasion de se rencontrer et d'en apprendre plus sur ceux qui travaillent dans le même édifice que nous. Chacun pourra parler aux autres de lui, de ses projets, de son entreprise. Chacun pourra faire un selfie de lui avec quelqu'un d'autre et le mettre en ligne sur Facebook, Twitter ou Instagram. Chacun pourra même faire ce que, nous, nous faisons tous les matins entre nous : exprimer sa reconnaissance de la journée, c'est-à-dire remercier devant tout le monde la personne qui a fait quelque chose de bien pour lui», dit son pdg Marc-André Lanciault.
En France, les idéateurs de l'événement ont dressé la liste des 10 conseils pratiques pour une fête réussie. La voici, histoire de vous donner le coup de pouce nécessaire pour vous lancer :
1. Se décider. L'idée d'un tel événement vous tente. C'est une première étape, qui peut vous permettre de convaincre votre environnement de travail : votre hiérarchie, vos collègues, vos partenaires sociaux, etc. Notez que l'événement vous appartient : les organisateurs ne doivent pas forcément être des cadres ou des dirigeants, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues.
2. Choisir son type de fête. Informez vos collègues de la date, et bloquez-la dans votre agenda et dans celui des autres. (Notez que si ça ne peut pas se faire durant cette semaine-ci, cela peut se faire n'importe quelle autre semaine.)Puis, diffusez des "save the date" au plus vite et sur une base régulière. Trouvez vite un type de fête (petit déjeuner, déjeuner, apéritif, etc.) et parlez-en autour de vous. Plus vous serez nombreux à vous impliquer dans la Fête des voisins au travail, plus le bouche-à-oreille fonctionnera. Partagez vos idées, car elles sont toutes bonnes!
3. Répartir les rôles. C'est fondamental. C'est la clé de la réussite. Organisez un "comité de pilotage" simple et convivial afin de distribuer les rôles et les tâches. Chacun doit fermement s'engager à assumer ses responsabilités.
4. Trouver le lieu parfait. L'événement peut se tenir où bon vous semble, pourvu qu'il soit vaste, attractif et accessible. Il peut se tenir dans une grande salle de réunion, dans les parties communes, ou encore dans un endroit central (hall d'entrée, jardin, etc.). Vous pouvez même envisager de vous rassembler dans un espace public, en demandant au préalable l'autorisation aux services publics. Et prévoyez un plan B en cas de pépin de dernière minute.
5. Ouvrir la participation. Faire la fête entre collègues, c'est bien. Mais il est encore mieux d'ouvrir la fête à tous ceux qui vous côtoient : entreprises voisines, partenaires, prestataires, fournisseurs, clients, etc. L'important est de créer de la vie et des liens là où il devrait y en avoir un peu plus.
6. Faire sa publicité. Utilisez les médias sociaux pour maintenir l'intérêt de chacun, durant toutes les préparations. Téléchargez des supports de communication sur le site Web de l'ACSM – Québec. Et placardez des affiches à droite et à gauche. Car les gens intéressés par votre initiative se feront un plaisir de relayer l'information spontanément.
7. Lancer un compte à rebours. Quelques jours avant la fête, relancez les uns et les autres à l'aide d'un compte à rebours. Profitez-en pour remercier au passager ceux qui collaborent activement à la réussite de l'événement. Car cela les motivera plus que jamais à donner un dernier coup de collier.
8. S'équiper. Tous les goûts sont dans la nature. C'est pourquoi il vous faut varier les boissons, tout comme penser au sucré et au salé. Notez que chacun peut apporter sa contribution, par exemple en amenant avec lui une spécialité régionale ou exotique.
9. Miser sur la simplicité et la convivialité. Le jour venu, trouvez des trucs pour briser la glace. Cela peut être des T-shirts rigolos et des lunettes comiques, afin que chacun puisse porter un regard différent sur les autres. On peut aussi proposer des étiquettes pour indiquer le nom et l'entreprise de chacun, et s'amuser à les interchanger. On peut également inviter chacun à se présenter à un autre, l'idée étant que personne ne doit rester à l'écart.
10. Ne pas oublier le message. Le but visé, il ne faut pas l'oublier, est d'améliorer les relations humaines au travail. Et donc, de montrer qu'une entreprise se doit d'être un acteur social et territorial d'inclusion. Pour ce faire, il importe de veiller à ce que la fête aille au-delà du simple partage de boissons et de biscuits, qu'elle se traduise dans les faits par la naissance d'un véritable élan de solidarité des uns envers les autres. Et si cela donnait, entre autres, l'idée de faire du covoiturage, de l'entraide entre équipes de différentes entreprises, ou encore de l'échange de bonnes pratiques…
Voilà. C'est aussi simple que ça. Je n'ai à présent plus qu'une chose à ajouter : bonne fête!!!
En passant, le moine Henri Le Saux aimait à dire : «La soleil ne se lève que pour celui qui va à sa rencontre».
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