La colère, l'angoisse, la peur… Au travail, nous taisons nos émotions fortes. Plus que ça, nous les enterrons au plus profond de nous-mêmes. Sans trop vraiment savoir pourquoi, mais en se disant que si elles éclataient au grand jour, elles risqueraient de nous nuire. Oui, de nous nuire grandement.
L'interrogation saute aux yeux : est-ce là la meilleure façon de gérer nos émotions? Non , bien entendu. Car il n'est rien de pire que de faire l'autruche avec ce que l'on ressent en soi. En particulier au travail.
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Alors? Je vous invite à répondre à un petit quiz qui vous permettra de savoir comment vous gérez vraiment vos émotions, et qui vous fournira quelques conseils pratiques pour corriger le tir, le cas échéant. Un quiz que j'ai déniché dans le hors-série estival du magazine Psychologies.
Le principe est simple : cochez à chaque fois la réponse qui vous correspond le plus.
1. Une dispute se déroule dans la pièce voisine. Soudain, vous entendez votre nom.
– Votre cœur bat aussitôt la chamade. (+)
– Vous bondissez pour intervenir. (&)
– Vous vous y attendiez. D'ailleurs, vous guettiez ce moment. (@)
– Vous êtes surpris et tendez l'oreille pour en savoir plus. (¤)
2. Dans une réunion, vous avez 10 minutes pour convaincre.
– Vous pratiquez au préalable une petite séance de relaxation ou de visualisation. (@)
– Vous ne doutez pas une seconde de votre force de frappe. (+)
– Vous "captez" l'ambiance pour adapter votre discours. (&)
– Vous démarrez sur les chapeaux de roue, sans note ni filet. (¤)
3. En pleine dispute, votre adolescent hurle qu'il va quitter la maison.
– Vous éclatez en sanglots. (@)
– Vous lui ouvrez la porte. (+)
– Vous ne relevez pas. (&)
– Vous lui rétorquez que ce n'est pas dans son intérêt. (¤)
4. La résolution d'un conflit exige…
– Des convictions. (&)
– Du courage. (¤)
– De la lucidité. (@)
– Du sang-froid. (+)
5. Lors d'une réunion, un collègue critique votre projet de A à Z.
– Vous ironisez sur ses compétences et sur sa pertinence. (@)
– Désemparé, blessé, vous vous recroquevillez sur vous-même. (¤)
– Vous laissez exploser votre colère. (+)
– Vous mettrez à profit ses critiques les plus judicieuses. (&)
6. Vous avez du mal à supporter…
– Les lents. (&)
– Les hyperactifs. (@)
– Les indécis. (+)
– Les obstinés. (¤)
7. Une très grande maîtrise de soi traduit…
– De l'indifférence. (¤)
– De l'assurance. (&)
– Du cynisme. (@)
– De la sagesse. (+)
8. Un ami vous a déçu ou trahi. Comment réagissez-vous?
– En ripostant aussitôt. (&)
– En vous effondrant. (+)
– En laissant vos émotions se décanter. (@)
– En le rayant de votre carnet d'adresses. (¤)
9. Crise économique, réchauffement planétaire, surpopulation… Comment accueillez-vous ces informations?
– Avec des pincettes. (¤)
– Avec anxiété. (&)
– Avec fatalisme. (+)
– Avec colère. (@)
10. Votre meilleur ami vous appelle en sanglotant, car il vient de se faire quitter.
– Vous le laissez pleurer, puis vous essayez de le calmer. (¤)
– Vous le rejoignez pour partager son chagrin. (@)
– Vous appelez illico son ex. (+)
– Vous lui dites enfin ce que vous pensez de son ex. (&)
11. On vous propose une importante promotion professionnelle.
– Vous saviez que cela devait arriver. (+)
– Vous vous accordez un délai avant de prendre une décision. (&)
– Vous vous projetez aussitôt dans vos nouvelles fonctions. (@)
– Vous tremblez de joie et… de peur. (¤)
12. Depuis quelque temps, la tempête gronde dans votre couple.
– Vos listez vos reproches et vos besoins. (@)
– Vous tentez de garder le sourire et le moral. (&)
– Vous décidez de crever l'abcès haut et fort. (¤)
– Vous organisez une soirée intime pour faire le point. (+)
13. Comment gérez-vous votre colère?
– En verbalisant vos émotions négatives. (&)
– En explosant de temps en temps. (@)
– En évitant les sujets qui fâchent. (+)
– En restant impassible envers et contre tout. (¤)
Bien. Maintenant, il vous faut découvrir votre résultat final. Pour cela, prenez un stylo et un bout de papier sur lequel vous allez reporter le nombre de lettres A, B, C et D que vos réponses vous ont fait engranger. Comment faire? Prenons un exemple…
Si à la question 1 vous avez choisi la dernière réponse, soit «Vous êtes surpris et tendez l'oreille pour en savoir plus. (¤)», vous remarquerez qu'il y a en bout de ligne un petit signe, qui est ici ¤. Il vous faut dès lors consulter la grille ci-dessous pour voir à quelle lettre correspond ce signe-là (ici, c'est la lettre D).
Je sais, ça a l'air fastidieux, mais vous allez voir que c'est très simple à faire.
1. + = A ; & = B ; @ = C ; ¤ = D.
2. + = C ; & = A ; @ = D ; ¤ = B.
3. + = B ; & = D ; @ = A ; ¤ = C.
4. + = A ; & = C ; @ = D ; ¤ = B.
5. + = B ; & = D ; @ = C ; ¤ = A.
6. + = C ; & = B ; @ = A ; ¤ = D.
7. + = D ; & = C ; @ = B ; ¤ = A.
8. + = A ; & = B ; @ = D ; ¤ = C.
9. + = D ; & = A ; @ = B ; ¤ = C.
10. + = B ; & = C ; @ = A ; ¤ = D.
11. + = C ; & = D ; @ = B ; ¤ = A.
12. + = D ; & = A ; @ = C ; ¤ = B.
13. + = A ; & = D ; @ = B ; ¤ = C.
C'est bon? Excellent! Il vous suffit à présent de consulter le commentaire correspondant à votre résultat.
> Majorité de A. Votre émotivité vous paralyse.
«Rien ne vous perturbe plus que les situations à forte intensité émotionnelle, indiquent les deux auteures du quiz, Flavia Mazelin Salvi et Isabel Korolitski. Les grandes joies comme les coups durs vous tétanisent et inhibent votre réflexion et votre action. Les trous de mémoire, les lapsus, les jambes qui flageolent sont vos réponses les plus fréquentes lorsque vous êtes confronté à l'imprévu. (…)
«Résultat : la peur de mal faire, de prendre la mauvaise décision est telle que la pensée se désorganise et que l'action est paralysée.
Pour avancer. «Acceptez l'émotivité comme part de votre humanité (mieux vaut s'exprimer en rougissant ou en bafouillant que se taire). Travaillez la respiration, pratiquez des techniques de détente musculaire. Quand l'émotion est envahissante, prenez le temps de la ressentir dans votre corps, puis essayez de verbaliser votre état de manière à faire baisser la pression intérieure et à amorcer une pensée structurée.»
> Majorité de B. Votre impulsivité vous emporte.
«Vous n'agissez pas, vous réagissez, et au quart de tour! Un conflit, une surprise, un coup dur, et vous passez à l'action. Il vous arrive pourtant souvent de devoir présenter des excuses, ou de faire machine arrière pour réparer les dégâts, mais cela ne vous empêche pas de recommencer. Pourquoi? Parce que l'action est le meilleur antidote que vous ayez trouvé à l'anxiété. (…)
Pour avancer. «Appliquez la politique des petits pas au quotidien, indiquent les deux auteures du quiz, Flavia Mazelin Salvi et Isabel Korolitski. Chaque jour, essayez de différer au moins une décision, une réponse, une action. Méditez 5 minutes tous les jours, à la même heure (au lever ou au coucher). Pratiquez l'écoute actve, en vous efforçant, tous les jours, d'écouter attentivement un interlocuteur, sans l'interrompre, ni juger ou réagir à ses propos. Et face à une "attaque", essayez de ne pas vous sentir personnellement visé, rappelez-vous que l'autre, en vérité, ne parle que de lui…»
> Majorité de C. Votre self-control vous trompe.
«Vous avez construit votre sécurité intérieure en mettant en place des rituels, en forgeant des croyances, en intégrant des certitudes, indiquent les deux auteures du quiz, Flavia Mazelin Salvi et Isabel Korolitski. Ce self-control peut vous faire croire, à tort, que vous savez vous mettre à distance. En réalité, c'est avec vos propres émotions que vous prenez du recul. Votre lecture à froid des événements est le résultat d'une grande maîtrise émotionnelle, et non l'expression de votre capacité à garder lucidité et esprit d'analyse dans les situations perturbantes. Du coup, vous ne prenez que des décisions censées être raisonnables, mais qui ne sont pas toujours pertinentes ou dans votre intérêt. (…)
Pour avancer. «Repérez votre rigidité dans votre quotidien. Quels rites avez-vous mis en place? Listez les exemples concrets de votre résistance à la nouveauté, puis notez les émotions, images ou souvenirs auxquels vous les associez. L'étape suivante vous invite à intégrer l'altérité. Et ce, en commençant par essayer de comprendre une idée (sans l'adopter ni la juger), un mode de vie, un goût radicalement différents des vôtres.»
> Majorité de D. Vous avez appris à lâcher prise.
«Attentif à vos émotions, que vous savez accueillir et gérer, vous vous donnez le maximum de chances pour traverser sereinement les zones de turbulences, indiquent les deux auteures du quiz, Flavia Mazelin Salvi et Isabel Korolitski. Souple, vous adaptez votre comportement à la situation, et surtout à vos intérêts. Exprimer un ressenti, un désir ou un refus ne vous pose pas (ou plus) de problèmes. Avec le temps, et grâce aussi à un travail efficace sur vous-même, vous avez acquis cette indispensable et précieuse dose de confiance en vous qui vous aide à lâcher prise et à accepter ce que vous ne pouvez pas changer, au moins momentanément. (…)
Pour garder le cap. «Attention peut-être à ne pas vous enfermer dans le rôle du "sage", qui prône mesure et tempérance en toute chose. La spontanéité, l'impulsivité, l'excès sont aussi nécessaires, de temps à autre, à une saine affirmation de soi.»
Voilà. J'espère que vous y voyez maintenant un peu plus clair en vous. Et appréhendez moins la venue de la prochaine émotion forte.
En passant, le poète irlandais Oscar Wilde aimait à dire : «L'émotion nous égare. C'est son principal mérite».
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