BLOGUE. Nous sommes en plein été, il fait souvent beau, le soleil semble diffuser de la joie de vivre à tout le monde, la vie est belle, ou presque. Oui, presque, parce que cette période de l'année où l'on souffle un peu est aussi celle où l'on réfléchit un peu plus qu'à l'habitude à soi.
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On se pose des questions du genre «Au travail, suis-je vraiment à la bonne place?» et «L'herbe ne serait-elle pas plus verte ailleurs?». On se pose tout un tas d'interrogations existentielles, et puis, un coup de vent, et tout est oublié, on reprend le collet et on se remet à tirer en avant avec les autres, sans plus penser à quoi d'autre que l'instant présent.
Un coup de vent? Plutôt l'absence de méthode pour mener à bien la réflexion que supposent ces interrogations. Et c'est justement là que j'ai une bonne nouvelle pour vous : j'ai mis la main sur trois trucs ultrasimples pour réfléchie correctement à votre avenir professionnel. Trois trucs dénichés dans un ouvrage remarquable : Le Livre des décisions (Éditions Leduc.s, 2012) de Mikael Krogerus, journaliste finlandais indépendant, et Roman Tschäppeler, PDG de l'agence de communication suisse Guzo.
1. Évaluer sa performance personnelle
«Un grand nombre de personnes sont mécontentes de leur emploi. Mais par rapport à quoi mesurent-elles leur insatisfaction? Voici un modèle de réflexion qui vous aidera à sonder de manière assez simple votre situation professionnelle.
«Pendant trois semaines, posez-vous tous les soirs les trois questions suivantes et répondez-y à l'aide d'une note, sur une échelle allant de 1 («Ne correspond pas du tout» à 10 («Correspond tout à fait») :
> Obligation. Dans quelle mesure les tâches que j'ai accomplies aujourd'hui me sont-elles imposées ou ordonnées?
> Possibilité. Dans quelle mesure ces tâches correspondent-elles à mes compétences?
> Volonté. Dans quelle mesure mon activité actuelle correspond-elle à mon souhait profond?
«Puis, faites le dessin de vos réponses comme suit :
> Partez d'un point situé au centre d'une feuille de papier et tracez une droite vers le haut, celle d'Obligation.
> Partez du même point et tracez une droite vers le coin en bas à gauche de la feuille, celle de Possibilité.
> Partez toujours du même point et tracez une droite vers le coin en bas à droite de la feuille, celle de Volonté.
> Graduez régulièrement chacune des droites de 1 à 10, le point d'intersection étant le zéro.
> Reliez les trois points de votre évaluation (ex.: Obligation, 5; Possibilité, 7; Volonté, 2) et coloriez la "voile" ainsi dessinée.
«Cela fait, analysez les différentes formes de "voiles" obtenues au fil des trois semaines. Si elles sont changeantes, cela signifie que votre activité professionnelle est suffisamment variée pour être plaisante. En revanche, si elles sont relativement identiques, posez-vous alors les questions suivantes :
> Qu'est-ce que je voudrais vraiment faire?
> Est-ce que je sais faire ce que je voudrais vraiment faire?
> Est-ce que je voudrais vraiment faire ce que je sais faire?
«Répondre franchement à ces questions-là devrait vous permettre d'évaluer si vous êtes mûr, ou pas, pour prendre le large.»
2. Évaluer son élastique
«Vous voilà pris dans un dilemme : le premier truc semble vous indiquer qu'un changement serait le bienvenu dans votre vie professionnelle, et vous vous demandez maintenant si se lancer dans une telle aventure serait une bonne ou une mauvaise chose. Comme toujours, il y a du pour et du contre.
«Comment sortir de ce dilemme? En recourant au modèle de l'élastique.
«Dessinez sur une feuille de papier un bonhomme de profil dont le ventre est entouré par un élastique tendu devant lui et derrière lui. Devant, l'élastique est accroché à un poteau au-dessus duquel vous devez inscrire la question suivante : «Qu'est-ce qui m'attire?». Derrière, il est attaché à un poteau équidistant au-dessus duquel vous devez inscrire : «Qu'est-ce qui me retient».
«Puis, rédigez de chaque côté ce qui vous passe par l'esprit, en répondant à chacune des deux interrogations.
«À première vue, cela ressemble à une variante de l'évaluation basique «Quels sont les pour et les contre?». Mais cette ressemblance est trompeuse, car les questions «Qu'est-ce qui m'attire/me retient?» sont, elles, formulées de manière positive. C'est-à-dire qu'elles incitent à considérer les deux propositions comme attrayantes.»
3. Identifier le job de ses rêves
«Dans leur livre de survie pour travailleurs indépendant intitulé Wir nennen es arbeit (qu'on peut traduire par «Nous appelons ça travail»), Holm Friebe et Sascha Lobo expliquent que notre vision actuelle du management est devenue obsolète : la séparation entre travail, vie privée et vacances est dépassée. En effet, on travaille aujourd'hui tout le temps et partout, l'objectif principal des travailleurs indépendants n'étant plus de gagner de l'argent, mais de se forger un mode de travail sur mesure correspondant à leurs propres motivations. Le hic? C'est qu'il est complexe d'y parvenir : l'accomplissement personnel ressemble plutôt, la plupart du temps, à de l'exploitation personnelle.
«Pour s'en rendre compte, Friebe & Lobo ont mis au point une matrice visant à déterminer ses vacances de rêve. Celle-ci est composée de cinq bulles interconnectées comme suit : Repos > Fuite > Aventure > Souvenirs > Santé (la dernière, Santé, est reliée à la première, Repos, si bien que l'on a sur la feuille une ronde de bulles).
«Le principe est simple : il s'agit d'inscrire dans chacune des bulles les activités que l'on aimerait faire durant des vacances de rêve en lien avec son thème (ex.: pour Repos, on peut indiquer «Faire une sieste dans un hamac», «Lire un roman d'Henning Mankell», «Chercher des étoiles filantes», etc.).
«Cela fait, prenez une autre feuille, dessinez cinq mêmes bulles, et transposez vos réponses à un tout autre domaine, celui du travail. Par exemple, là où vous avez inscrit «Chercher des étoiles filantes», vous pouvez le traduire maintenant par «Chercher des idées neuves». Etc.
«Résultat? Ce petit exercice vous permettra de constater – le contraire serait étonnant – que vos attentes concernant votre temps libre se démarquent à peine de celles que vous nourrissez à l'égard de votre travail! Et vous voilà avec le portrait de votre job de rêve.
Il ne vous reste dès lors plus qu'à passer à l'action et dénicher ce fameux job de rêve…»
En passant, le poète français Paul Éluard disait : «Un rêve sans étoiles est un rêve oublié».
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