37%. C'est le pourcentage de Canadiens qui, lorsqu'on leur demande s'ils se sentent épanouis dans leur travail, répondent aujourd'hui : «Mon travail ne sert qu’à joindre les deux bouts. Je cherche la satisfaction dans d’autres aspects de ma vie». C'est du moins ce qui ressort d'un sondage Léger mené pour le compte du site Web d'emploi Monster.ca.
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Autrement dit, près de 2 employés sur 5 se font – excusez-moi le terme, mais il faut parfois dire les choses telles qu'elles sont pour vraiment marquer les esprits – littéralement chier au travail.
Si bien que si vous évoluez dans une équipe de 10 personnes, il vous faut prendre conscience que parmi elles il y en a 4 – oui, 4 ! – qui s'ennuient profondément. Toute la journée, jour après jour, mois après mois, année après année. Et ce, même si elles cachent bien leur jeu, car leur priorité est de conserver leur job, plus précisément le salaire qui va avec.
Maintenant, accrochez-vous bien parce que ce n'est pas tout…
39%. C'est le pourcentage de Canadiens qui disent qu'ils vont devoir changer d'employeur pour trouver un emploi qui leur permettra – enfin – de s'épanouir. C'est-à-dire que 2 employés sur 5 sont convaincus que l'herbe est plus verte ailleurs, et qu'il va leur falloir impérativement quitter leur pré carré pour pouvoir y goûter. Et donc que 2 employés sur 5 n'ont plus aucun espoir quant à une éventuelle amélioration de leur situation professionnelle au sein de l'entreprise pour laquelle ils travaillent. Bref, pour continuer de dire crûment les choses, leur employeur actuel a réussi une chose et une seule, les dégoûter!
Est-ce qu'on s'entend pour dire que c'est là une performance lamentable de la part de ces employeurs? Et donc d'un très grand nombre d'entreprises d'ici? Ce qui est d'autant plus alarmant que nous connaissons une véritable mutation générationnelle, avec le départ massif des baby-boomers à la retraite et l'arrivée au compte-goutte des Y et autres milleniums sur le marché de l'emploi.
Bon. La situation est-elle désespérée pour autant? Non, bien entendu. Car ces employés-là ne demandent, au fond, qu'à être séduits. Comme le montre le même sondage :
> 1 employé sur 2 est optimiste. 53% des Canadiens estiment qu'il est «certainement probable» (34%) ou «très probable» (18%) qu'ils occupent, un jour, un emploi de rêve.
> Surtout les 18-34 ans. Parmi ceux qui croient en un jour meilleur, on compte 72% des 18-34 ans, 60% des 35-44 ans et 45% des 45 ans et plus.
Mais qu'est-ce, au juste, qu'un emploi de rêve pour eux? Eh bien, c'est un emploi qui est avant tout riche en… émotions! De fait :
> L'importance des émotions. 6 employés sur 10 considèrent que le travail a une «grande influence» sur leur vie et sur leurs émotions. Ce qui signifie que le lien émotif qu'ils ont avec leur travail est primordial dans leur sentiment d'épanouissement professionnel.
> L'importance vitale des émotions positives. 6 employés sur 10 disent que, durant leur carrière, ils ont déjà occupé un emploi qui avait changé en bien leur vie. Oui, vous avez bien lu : "changé en bien". Ce qui signifie qu'il y a bel et bien moyen de marquer positivement un employé.
Concrètement, qu'est-ce que tout cela signifie? Ceci, d'après les résultats du sondage :
> Progression. 86% de ceux qui disent qu'un emploi a déjà changé en bien leur vie indiquent que celui-ci leur avait permis non seulement d'acquérir de nouvelles aptitudes qui les intéressaient a priori, mais aussi qu'il présentait une liste de tâches à accomplir en lien avec leurs talents naturels.
> Valorisation. 80% de ceux qui disent qu'un emploi a déjà changé en bien leur vie indiquent que celui-ci leur avait permis de se mettre en valeur aux yeux des autres ainsi qu'à leurs propres yeux.
> Rémunération. 70% de ceux qui disent qu'un emploi a déjà changé en bien leur vie indiquent que celui-ci leur avait permis de gagner plus d'argent qu'auparavant.
> Conciliation travail-vie privée. 65% de ceux qui disent qu'un emploi a déjà changé en bien leur vie indiquent que celui-ci leur avait permis de mieux concilier le travail et la vie privée. À noter que, contrairement à ce que certains pourraient croire, les femmes ne se distinguent pas des hommes sur ce plan.
Tels sont, par conséquent, les ingrédients de tout emploi de rêve pour les employés d'aujourd'hui. Quatre ingrédients, qu'il suffit à tout employeur digne de ce nom de bien doser pour séduire les employés talentueux qui songent actuellement à le plaquer parce qu'ils s'ennuient à mourir. Et ce, comme suit :
> Qui entend redonner le sourire à ses employés se doit de suivre la recette "secrète" de l'employeur modèle. Une recette qui consiste à savamment combiner quatre ingrédients fondamentaux, pour l'essentiel non financiers :
– Développement personnel. Pour se sentir heureux au travail – et donc s'y montrer efficace –, un employé doit sentir qu'il peut grandir au sein de l'écosystème professionnel dans lequel il évolue.
– Estime de soi. Pour se sentir heureux au travail – et donc s'y montrer efficace –, un employé doit se sentir utile à l'écosystème professionnel dans lequel il évolue.
– Gratification. Pour se sentir heureux au travail – et donc s'y montrer efficace –, un employé doit tirer un bénéfice de son action au sein de l'écosystème professionnel dans lequel il évolue.
– Liberté. Pour se sentir heureux au travail – et donc s'y montrer efficace –, un employé ne doit pas se sentir prisonnier de l'écosystème professionnel dans lequel il évolue.
Voilà. Rendre heureux ceux qui œuvrent pour vous n'est pas si compliqué que ça. Il vous suffit d'user avec intelligence de la recette "secrète" de l'employeur modèle.
En passant, le philosophe français Jean Baudrillard a dit dans De la séduction : «La séduction représente la maîtrise de l'univers symbolique, alors que la pouvoir ne représente que la maîtrise de l'univers réel».
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