Vous et votre équipe, vous avez un but à atteindre. Un objectif ambitieux, mais gratifiant. Si bien que vous voulez vraiment arriver à vos fins. Mais voilà, il y a – comme toujours – d'innombrables embûches sur le chemin. Et vous commencez à vous décourager. Un peu. Un peu plus. Beaucoup désormais.
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La question est évidente : comment faire pour ne pas lâcher prise? Oui, comment parvenir à faire face à l'adversité avec brio?
Une réponse intéressante se trouve dans une étude intitulée Staying the course: The option of doing nothing and its impact on postchoice persistence. Celle-ci est signée par deux professeurs de marketing : Rom Schrift, de Wharton (États-Unis); et Jeffrey Parker, de l'Université d'État de Géorgie à Atlanta (États-Unis). Elle montre que qu'il y a toujours moyen de persévérer, y compris lorsqu'on sent nos forces nous abandonner.
Les deux chercheurs ont procédé à trois expériences, dont la première est la plus riche en enseignements. Voici de quoi il s'agissait…
Il a été demandé à 106 volontaires de se plonger chacun dans une grille carrée de mots de 15 lettres de côté. Le but du jeu était, bien entendu, de trouver le plus de mots possible. Cela étant, tout le monde n'était pas placé dans les mêmes conditions :
> Choix forcé. Certains devaient choisir, avant même de voir la grille, s'ils allaient devoir trouver des noms d'acteurs ou des noms de villes.
> Choix forcé, avec une option. D'autres devaient indiquer, avant même de voir la grille, s'ils allaient devoir trouver des noms d'acteurs ou des noms de villes, ou encore s'ils préféraient de ne pas jouer du tout à ce jeu.
> Choix forcé, avec une fausse option. Les derniers devaient indiquer, avant même de voir la grille, s'ils allaient devoir trouver des noms d'acteurs ou des noms de villes, ou encore s'ils préféraient chercher autre chose (mais les trois autres choix n'étaient guère séduisants, parce qu'a priori plus complexes, comme chercher des noms de danseurs de ballet).
À noter que les deux chercheurs n'avaient fixé aucune limite de temps. En effet, ils ne s'intéressaient pas directement à la performance des uns et des autres, mais plutôt à la persévérance des participants, en fonction de leurs conditions de départ.
Résultat? Fort instructif :
> Avantage à l'option. Les plus persévérants ont été ceux qui avaient eu un choix forcé à faire, mais avec l'option de se retirer du jeu à la dernière minute si cela ne les tentait plus vraiment. Quant aux deux autres (choix forcé & choix forcé, avec une fausse option), leur persévérance a été similaire.
Les deux autres expériences leur ont permis de mieux comprendre pourquoi le simple fait de bénéficier d'une option permettait d'avoir plus de cœur à l'ouvrage. De fait :
> Engagement. Bénéficier d'une option conforte la personne dans l'idée que c'est son choix, et non un choix forcé. Car on fait plus aisément nôtre une décision prise de notre libre chef.
> Confiance. Bénéficier d'une option conforte la personne dans l'idée que la décision prise est la bonne. Car on avance plus résolument dans une voie empruntée de notre libre chef.
«En conclusion, il y a un moyen très simple de rendre les gens plus persévérants face à l'adversité. Il suffit de leur dire ou de leur souligner qu'ils ont toujours la possibilité de choisir de continuer, ou de tout arrêter», indiquent les deux chercheurs dans leur étude.
Tout arrêter? Cela se prête à certains cas de figure dans la vie quotidienne – suivre un régime alimentaire, aller au gym, etc. –, mais pas à tous. Par exemple, on ne peut pas toujours renoncer à un contrat, juste parce qu'on a plus de mal à le remplir que ce qu'on avait anticipé : les conséquences pourraient être catastrophiques pour l'équipe, voire pour l'entreprise.
Alors? Alors il convient en l'occurrence de revenir sur la notion d'option, je pense. Au lieu de se dire qu'on a la possibilité de tout arrêter, on pourrait se dire qu'on a la possibilité de prendre plus de temps avant de trancher entre le choix A ou le choix B. Du temps qu'on pourrait consacrer à mieux se renseigner sur les choix A et B, par exemple. Ou du temps qu'on pourrait consacrer à prendre l'air cinq minutes, histoire de s'oxygéner le cerveau avant de trancher entre A et B.
D'où mon conseil du jour :
> Souhaitez-vous redoubler d'ardeur face à l'adversité? Au moment critique, repensez à la difficulté rencontrée, disons, entre le choix A et le choix B que vous devez faire mais que vous n'arrivez toujours pas à faire. Puis, songez au fait que vous pouvez très bien tout laisser tomber (et devoir vivre avec les conséquences d'un choix aussi radical), ou mieux, au fait que vous pouvez… ne pas décider tout de suite! Eh oui, vous pouvez choisir de prendre votre temps. Car, inconsciemment, cela renforcera votre engagement et votre assurance.
Voilà. C'est finalement très simple de devenir plus persévérant que jamais.
En passant, le poète grec Théocrite disait : «En persévérant, on arrive à tout».
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