BLOGUE. Savez-vous ce qu’est un seelsorger? Probablement pas, car c’est de l’allemand. Ce mot signifie «celui qui prend soin de l’âme». C’est ainsi que se présente celui dont je vais parler aujourd’hui. Un homme qui publie une demi-douzaine de livres par an, vendus dans le monde entier. Un homme qui vit reclus depuis presque un demi-siècle. Oui, un moine qui vit dans l’abbaye bénédictine de Münsterschwarzach, en Bavière, du nom d’Anselm Grün.
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Je suis tombé par hasard sur l’un de ses ouvrages, intitulé Le Petit livre du bonheur véritable (Salvator, 2011), et l’ai feuilleté tout d’abord d’un œil distrait, tant le titre me paraissait insignifiant, puis d’un œil de plus en plus attentif, à mesure que je le découvrais. Et je ne résiste pas aujourd’hui au plaisir d’en partager plusieurs extraits avec vous, tant je suis persuadé que les enseignements qu’on y trouve sont précieux pour qui a connu, un jour, une blessure et cherche depuis à en guérir, en particulier au travail…
Apprends à être
«Apprends l’art d’être et de vivre avec intensité.
«Essaie donc simplement de marcher en prenant le temps et en toute conscience, quand, au travail, tu veux te rendre d’une porte de bureau à une autre.
«Tente, durant ta promenade, de bien sentir chacun de tes pas, de percevoir comment tu foules le sol et de quelle façon tu le quittes.
«Tente de prendre la tasse dans ta main, lentement et en toute connaissance de cause.
«Déshabille-toi le soir avec lenteur.
«Tu verras comment tout devient un symbole : par exemple, le dépôt de tes vêtements peut évoquer la fin de la journée et de ses fatigues.»
Autre extrait, intéressant du point de vue de la créativité : Accepte ce qui est étrange
«De par nature, l’homme est quelqu’un qui reçoit et qui accueille.
«Avant d’entrer lui-même au travail, il doit d’abord découvrir et accepter le monde qui lui est proposé. Il doit tolérer ce qui existe. Il doit permettre à celui qui le précède d’être comme il est.
«L’esprit de l’homme dépend des impressions et des images qu’il reçoit par ses sens. Rien n’existe dans l’intelligence, qui n’ait d’abord été perçu par la sensibilité, comme dit Thomas d’Aquin. Et les sens ne peuvent nous offrir que ce qu’ils ont d’abord reçu.
«L’être humain peut donc seulement reconnaître, quand il accorde au monde l’accès à ses sens et à sa pensée, que ce qui est étrange pénètre en lui. Il ne suffit pas de faire le constat de ce qui existe dans la vie. Il doit laisser le monde venir à lui; il doit consentir à ce qu’il puisse se montrer et se révéler à lui.»
Nouvel exemple : Ne te dévalorise jamais
«Les humbles ne sont pas des hommes qui se rabaissent ou qui surtout tirent au flanc, sous le prétexte qu’ils manquent de confiance en eux. Ils ne sont pas des gens fourbes qui se dévalorisent en adoptant une fausse attitude d’assujettissement ; ce sont des gens qui ont le courage de leur propre vérité et qui font preuve de modestie.
«Ils sont conscients qu’en eux existent tous les abîmes de ce monde. Aussi ne condamnent-ils personne. Parce qu’ils sont descendus jusqu’au tréfonds de leur vérité, ils peuvent se muer en anges d’humilité, qui remettent debout ceux qui sont courbés et qui ont subi des échecs.»
Encore, avec : Qui ne change pas, dépérit
«Tout renouveau commence par nous effrayer. Car il faut rompre avec ce qui est ancien et familier. Et, pendant ce temps de rupture, j’ignore ce qui va m’advenir. L’inconnu crée en moi un sentiment d’angoisse. Mais, en même temps, le renouveau comporte une promesse d’inédit, d’insolite et d’inouï.
«Qui ne se transforme pas, dépérit. Ce qui ne change pas vieillit et s’asphyxie. En nous, il existe de nouvelles possibilités de vivre qui ne demandent qu’à se manifester.»
Un dernier extrait, pour le plaisir : Demeure en toi!
«Nous rencontrons souvent des gens constamment en train de juger autrui. Même si nous ne parlons pas à haute voix, notre cœur ne cesse de s’occuper des autres. Ces jugements nous dissuadent de faire un examen sérieux de notre vie personnelle.
«Nous sommes toujours préoccupés de savoir ce que font les autres. Toujours à l’affût de détecter leurs défauts et, ainsi, nous échappons à notre propre vérité. Mais alors, jamais nous ne parviendrons à nous connaître et jamais nous n’accéderons à la paix intérieure.»
Captivant, n’est-ce pas? Qu’en pensez-vous? Cela vous fait-il réfléchir? Si jamais vous avez la curiosité de poursuivre cette réflexion, alors je vous invite à vous procurer l’un des ouvrages d’Anselm Grün et d’y picorer les petites graines de sagesse qu’il y dépose…
Pour finir, une toute dernière pensée du moine bénédictin allemand, en lien avec le lâcher-prise : «S'oublier est l'art de s'abandonner totalement à ce que l'on est en train de faire»...
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