Au travail, nous sommes nécessairement stressés. Pour mille et une plus ou moins bonnes raisons : un dossier à rendre avant-hier, un boss horripilant, une rencontre impromptue avec un client, etc. D'où notre besoin de rester, en toutes circonstances, le plus zen possible.
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Comment y parvenir? Un truc peut consister à méditer. Oui, à méditer au travail. Un livre à ce sujet vient tout juste de sortir, Méditer au travail pour rester zen dans le tourbillon (Éd. Transcontinental, 2014), signé par Michael Chaskalson, professeur de stratégie et de leadership à l'École de commerce IE de Madrid (Espagne) et chercheur en pleine conscience (mindfulness, en anglais) à l'Université de Bangor (Grande-Bretagne).
Dans ce livre, M. Chaskalson explique en quoi la méditation peut nous faire un bien fou au travail : elle permet de développer, entre autres, notre concentration, notre écoute et notre créativité. L'auteur donne également des astuces pratiques pour méditer discrètement au bureau, sans susciter la curiosité, voire les fous rires. En voici trois d'entre elles :
> Méditer par le souffle
1. Vous vous installez
«Vous vous asseyez sur une chaise à dossier droit, dans un endroit où vous ne serez pas dérangé. Vous posez les pieds à plat sur le sol, sans croiser les jambes, et redressez le dos en le décollant légèrement du dossier. Vous adoptez alors une posture droite, alerte et digne.
«Vous fermez les yeux ou, si vous préférez les laisser ouverts, vous les baissez vers le sol, à un ou deux mètres de vos pieds, en gardant un regard vague.
«Vous dirigez votre attention sur votre corps. Par exemple, vous pouvez explorer les sensations perceptibles à la plante des pieds – le toucher, les pressions, le contact avec le sol. Prenez conscience de toute sensation de chaleur ou de fraîcheur dans la plante des pieds.
«À présent, vous laissez votre conscience remonter le long du corps jusqu'au premier point de contact entre votre corps et la chaise. Vous explorez les différentes sensations perceptibles à cet endroit.
«Puis, sentez votre dos, qui se dresse à partir du siège. Laissez votre poitrine s'ouvrir et vos épaules se détendre. En inclinant légèrement le menton, votre nuque s'allonge.
2. Vous suivez votre souffle
«Prenez conscience que vous respirez. Notez comme chaque expiration est suivie d'une inspiration; et chaque inspiration, d'une expiration.
«Votre corps sait très bien comment respirer – comment il veut respirer à cet instant même. Aussi, tout en laissant le corps respirer seul, rapprochez délicatement votre attention du souffle.
«Vous suivez simplement chaque inspiration, chaque expiration. Notez les pauses entre chaque souffle. Maintenez autant que possible votre attention sur les sensations qui accompagnent la respiration.
«Par exemple, un chatouillis dans les narines, là où l'air passe. Ou une légère tension du ventre au moment où l'air pénètre, suivi d'un relâchement au moment où il s'évacue. Mais, quelles que soient les sensations, quel que soit l'endroit où vous les percevez, vous maintenez votre esprit sur la respiration.
3. Quand l'esprit part ailleurs…
«Quand l'esprit part ailleurs, n'y voyez pas une erreur ou une faute. C'est dans sa nature. Aussi, quand vous prenez conscience qu'il est parti, notez simplement où il est allé, puis ramenez votre attention à la respiration, avec douceur et bienveillance.
«Si vous le souhaitez, vous pouvez vous dire en silence : "Pensées… Pensées… Pensées…", ou ce que vous voulez, avant de revenir tranquillement au souffle. (…)
«Montrez-vous aussi bienveillant que possible envers votre esprit vagabond. Nous avons tous un esprit vagabond et ce n'est pas un problème. Quand l'esprit part ailleurs, vous pouvez toujours revenir au souffle. Chaque fois que vous revenez au souffle, vous progressez d'un pas minuscule dans votre pratique.
4. Vous continuez à suivre le souffle
«Effectuez cet exercice pendant environ dix minutes (sans vous imposer de limite précise).
5. Vous concluez
«Quand vous vous sentez prêt, ouvrez les yeux et remettez-vous à bouger en vous accordant un peu de temps pour retourner à votre mode de conscience habituel.»
> Méditer en prenant son lunch
«Prenez un raisin sec et choisissez un endroit calme où vous pourrez rester assis pendant dix ou quinze minutes, en accordant toute votre attention à cet exercice.
1. Vous tenez
«Laissez le raisin reposer dans votre paume. Prenez conscience de son poids pendant quelque temps.
«Puis, prenez conscience de sa température, de la chaleur ou de la fraîcheur qu'il dégage.
2. Vous regardez
«Accordez toute votre attention au raisin, en le regardant réellement.
«Prenez conscience de ses couleurs et de sa forme, presque comme s'il s'agissait d'une peinture abstraite.
3. Vous touchez
«Tout en étant conscient du mouvement de vos muscles, attrapez le raisin entre le pouce et l'index.
«Explorez sa texture externe en le faisant rouler délicatement entre le pouce et l'index.
«Pressez-le très légèrement et sentez sa texture intérieure.
«Notez que cette différence de textures est perceptible sur une simple pression de votre pouce et de votre index.
4. Vous voyez
«Levez le raisin jusqu'à ce qu'il soit assez près pour pouvoir être examiné de manière bien plus détaillée.
«Voyez ses ombres et ses reflets et faites-le bouger à la lumière.
«Notez comme ses facettes apparaissent et disparaissent, comme ses arêtes et ses vallées bougent et changent.
5. Vous sentez
«Tout en étant de nouveau conscient des mouvements de vos muscles, commencez à rapprocher très lentement le raisin de votre nez.
«Prenez alors conscience de son odeur. À chaque inspiration, explorez réellement cette odeur.
«Prenez conscience de tout changement dans votre bouche ou votre estomac, comme la salivation.
6. Vous placez
«Portez le raisin à vos lèvres. Explorez la sensation délicate de ce contact.
«À présent, placez-le dans votre bouche, sans le mâcher.
«Laissez-le simplement reposer sur votre langue, en notant toute saveur subtile.
«Sentez le contact avec la voûte du palais.
«Puis, ramenez-le entre les molaires et laissez-le à cet endroit, sans le mâcher.
«Notez toute envie ou impulsion dans le corps.
7. Vous goûtez
«Maintenant, croquez un petit morceau de raisin. Un seul. Notez la présence des saveurs.
«Croquez un autre morceau. Notez les changements de saveur.
«Puis un autre morceau. Et encore un autre.
8. Vous mâchez
«Lentement, très lentement, commencez à mâcher.
«Soyez conscient des sons, de la texture, de la saveur et de tout changement.
«Continuez à mâcher ainsi, très lentement, jusqu'à ce qu'il ne reste presque plus rien à mâcher.
9. Vous avalez
«Lorsqu'il ne reste vraiment presque plus rien à mâcher, avalez.
«Voyez si vous pouvez être conscient de l'intention d'avaler lorsqu'elle apparaît.
10. Vous concluez
«Suivez du mieux possible le trajet du raisin vers l'estomac.
«Comment vous sentez-vous à la fin de cet exercice? Dans votre? Et dans votre tête?
«De quoi n'auriez-vous peut-être pas été conscient avant?»
Voilà. Il suffit d'un simple raisin sec, de quelques minutes devant soi, et vous êtes en mesure de renouer avec la paix intérieure. Magique, n'est-ce pas?
En passant, l'écrivain allemand Patrick Süskind a dit dans Le Parfum : «Pour se servir de sa raison, on a besoin de sécurité et de quiétude».
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