Des échéances impossibles à respecter, un boss hyper exigeant, des collègues méprisants… C'est à croire que tout se ligue contre vous pour vous rendre la vie au travail infernale. Pour ne pas dire pour vous rendre fou. Pas vrai?
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Heureusement, vous prenez ça de manière zen. Vous suivez quelques conseils piochés ici et là pour atténuer votre stress au travail. Vous vous confiez à des proches en qui vous avez entière confiance. Bref, vous faites ce qu'il faut pour que votre quotidien au travail s'améliore. Le hic? C'est que ça ne change pas grand-chose!
Comment expliquer un tel mystère? Une réponse intéressante se trouve dans une étude intitulée The multilevel determinants of workers' mental health: results from the Salveo study. Celle-ci est signée par Steve Harvey, professeur de management et doyen de l'École de gestion John-Molson (Canada), et trois professeurs de l'École de relations industrielles de l'Université de Montréal (Canada), à savoir Alain Marchand, Pierre Durand et Victor Haines. Voici de quoi il s'agit…
Les quatre chercheurs ont demandé à 1 954 personnes travaillant au Québec de bien vouloir répondre à une batterie de questions portant essentiellement sur leur vie au travail, leur vie privée et l'état de leur santé. L'accent avait été mis sur différents facteurs généralement stressants, allant des tensions dans le couple à l'utilisation inadéquate de compétences au travail.
Qu'est-ce que cela leur a permis de découvrir? Ceci :
> L'importance sous-estimée de la vie privée. L'épuisement professionnel n'est pas seulement causé par le stress au travail. D'autres facteurs y contribuent, liés à la vie privée.
Ainsi, les employés qui sont le moins susceptibles de connaître un épuisement professionnel, et par suite un burn-out, sont :
– Ceux qui vivent en couple, avec de jeunes enfants;
– Ceux qui ont un revenu de ménage supérieur à la moyenne;
– Ceux qui réussissent à concilier relativement bien le travail et la vie de famille;
– Ceux qui ont un vrai réseau de proches et d'amis.
Par conséquent, quelqu'un qui connaît des difficultés dans son couple, qui a l'impression de gagner moins que les autres, ou encore qui annule des soirées avec ses chums pour faire des heures supplémentaires risque plus que les autres de filer droit vers l'épuisement professionnel. «Si l'on veut prévenir et guérir efficacement l'épuisement professionnel, il ne faut pas se contenter de chercher à résoudre les maux liés au milieu de travail. Il faut également regarder au-delà de ce cercle-là», souligne M. Marchand.
Bien entendu, les facteurs professionnels demeurent primordiaux. D'ailleurs, l'étude montre, si besoin était, qu'il y a différents moyens pour un manager d'éviter l'épuisement professionnel de ses employés, en particulier :
– Donner des encouragements appropriés;
– Reconnaître les efforts de chacun, et pas seulement les réussites;
– Assurer d'une stabilité dans le poste occupé.
Néanmoins, tout manager qui souhaite ne pas avoir de mauvaise surprise, comme l'absentéisme de la part d'un employé qui, pourtant, donnait jusqu'alors l'impression d'aller bien, doit veiller à ce que chacun ait le temps et les ressources nécessaires pour avoir une vie privée épanouissante. Ce qui, on en conviendra, n'est pas le lot de tout le monde…
Voilà. C'est aussi simple que ça. L'idée à retenir de cette étude, je pense, s'il ne fallait n'en retenir qu'une, ce serait la suivante :
> Qui entend ne pas s'épuiser à la tâche peut le faire non pas en s'acharnant contre ce qui ne va pas au travail, mais en s'attachant à améliorer sa vie privée. Comme passer plus de temps avec ses enfants, aller davantage à des concerts avec des amis, ou bien cultiver son hobby personnel.
Quant aux managers, ils feraient bien de ne pas faire l'autruche lorsqu'ils ont vent de difficultés personnelles de l'un de leurs employés. Parfois, il ne s'agit que de bribes, ou d'un mot lâché un peu trop vite, et vite repris. Mais c'est là un voyant lumineux rouge dont il convient de tenir absolument compte.
En passant, William Shakespeare a dit dans Henry IV : «Si l'on passait l'année entière en vacances; S'amuser serait aussi épuisant que travailler».
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