BLOGUE. Rien de plus efficace que le travail en équipe pour atteindre des objectifs audacieux. Pourvu que le travail soit effectué… en équipe! En effet, il arrive que l'un tire au flanc, qu'un autre la joue perso dans l'espoir d'en tirer des bénéfices pour sa carrière, ou encore qu'un autre se mette à agir comme un "petit boss" en croyant faire ainsi preuve de leadership. Ça vous dit quelque chose? J'imagine que oui…
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Alors? Existe-t-il un moyen de s'assurer la coopération de tous? J'en ai trouvé un dans une étude intitulée Collective-goal ascription increases cooperation in humans, qui est signée par : Jesper Sørensen, professeur de comportement organisationnel à Stanford (États-Unis); Kristoffer Nielbo, professeur de religion à l'Université d'Aarhus (Danemark), assisté de ses élèves Panagiotis Mitkidis et Marc Andersen; et Pierre Liénard, chercheur au Centre d'évolution, de cognition et de culture humaines de l'Université de Colombie-Britannique à Vancouver (Canada).
Ainsi, les cinq chercheurs ont demandé à 48 volontaires danois de se prêter à une petite expérience. Convoqués dans une pièce par groupes de quatre personnes, ceux-ci devaient jouer à un jeu, deux par deux.
Les règles du jeu étaient les suivantes :
> Chacun dispose au départ de la même somme d'argent que l'autre.
> Chacun doit indiquer en cachette et en même temps que l'autre s'il investit tout son argent, ou pas, dans un projet commun, sachant que la somme totale investie sera multipliée par 1,5, puis équitablement répartie entre les deux joueurs.
On le voit bien, chaque joueur se trouve dès lors en prise à un dilemme :
> Si les deux investissent tout leur argent, tout le monde sera gagnant.
> En revanche, si l'un des deux fait défection et si l'autre investit tout son argent, le premier va empocher une grosse somme, au détriment du second.
> Et si les deux n'investissent rien du tout, personne ne gagnera quoi que ce soit. Bref, l'idéal est la coopération de tous.
Cela étant, tous les joueurs n'ont pas été mis dans les mêmes conditions de jeu :
> Transparence. Il a été expliqué à certains des binômes de joueurs que le projet commun pour lequel ils œuvraient consistait en la construction d'un château d'enfant en cubes de bois : plus ils investissaient, tour après tour, plus celui-ci serait beau; et inversement.
> Opacité. Aucun détail sur le projet commun n'a été divulgué aux autres joueurs.
Résultats? Ils sont fort simples…
> Avantage à la transparence. Les participants mis dans des conditions de transparence quant à l'objectif commun visé ont davantage collaboré entre eux que ceux qui ont évolué dans l'opacité. Ils ont donc été nettement plus efficaces.
> Plus confiants. Les participants mis dans des conditions de transparence quant à l'objectif commun visé avaient nettement plus confiances entre eux que ceux qui ont évolué dans l'opacité.
> Plus heureux. 75% des participants mis dans des conditions de transparence quant à l'objectif commun visé ont indiqué qu'ils avaient trouvé le jeu «distrayant», alors que ça n'a été le cas que pour 42% de ceux qui ont évolué dans l'opacité.
Autrement dit, il suffit qu'une personne ait bien compris l'objectif commun visé pour qu'elle mette à l'épaule à la roue avec les autres. Et elle le fera d'autant plus volontiers qu'elle ressentira dès lors une plus grande confiance envers ses coéquipiers et même un vrai bonheur à œuvrer avec eux!
En conclusion, il ne vous reste plus qu'à être bien clair à l'avenir sur les objectifs visés, et à ne pas hésiter à les répéter de temps en temps, histoire de s'assurer que chacun les a toujours en tête.
En passant, le politicien britannique Benjamin Disraeli aimait à dire : «Le secret du succès réside dans la cohérence des objectifs».
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