J’ai eu le privilège d’assister la semaine dernière à Montréal à une conférence donnée par John Strelecky, l’auteur de bestsellers comme Le Why café et Les 5 grands rêves de vie (tous deux parus chez Le Dauphin blanc). Oui, le privilège, parce que cela a été pour moi l’occasion non seulement de rencontrer un homme qui a eu le courage d’effectuer un changement radical dans son existence – pour le mieux, on s’entend –, mais aussi de réaliser que, vous comme moi, en étions tous capables d’en faire autant. Changer est possible, pourvu de s’y prendre avec méthode. Et – pourquoi pas ? – à l’aide de celle préconisée par ce diplômé de l’École de management Kellogg (Etats-Unis).
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Avant tout, une mise en contexte s’impose… John Strelecky était consultant en stratégie auprès des grandes entreprises américaines depuis cinq années lorsqu’un beau jour de 2002 il en a eu assez. Il sentait, au plus profond de lui, que là n’était pas sa place. Et ce, même s’il était doué pour ce qu’il faisait.
Qu’a-t-il fait ? Il a pris son sac à dos et est parti en voyage, une année durant, en compagnie de sa femme. Comme ça. Pour voir ailleurs. Pour mieux se retrouver. À son retour, il lui est venue l’idée – a priori saugrenue, pour lui qui n’avait jamais pris la plume – de rédiger un livre. Vingt-et-un jours plus tard, il avait pondu Le Why café, l’histoire de son arrivée inopinée dans un café dont le menu était présenté sous la forme de trois questions existentielles :
> Pourquoi êtes-vous ici ?
> Craignez-vous la mort ?
> Êtes-vous pleinement épanoui ?
Trois interrogations qui, de discussion en discussion, et de réflexion en réflexion, l’ont amené à voir sa vie tout autrement. Et par suite, à entreprendre un tournant majeur dans son existence : il allait désormais se consacrer au bien-être des autres, par l’entremise de livres et de conférences.
À l’invitation de Tout de go, un cabinet-conseil en ressources humaines établi à Québec, M. Strelecky a expliqué à l'Espace La Fontaine comment il convenait de s’y prendre pour, d’après lui, atteindre un but qui nous tient à cœur. Il a même fait mieux que l’expliquer, il a subtilement poussé chacun des participants à le faire vraiment. Voici comment…
Il a démarré avec une anecdote… Lorsqu’il a fait un safari photo en Afrique, tout le monde lui parlait sans cesse du «Big Five» : «As-tu vu les Big Five ?» et autres «Combien du Big Five as-tu vu aujourd’hui ?», lui demandait-on à tout bout de champ. Il a fini par comprendre que le «Big Five» désignait les cinq sortes d’animaux sauvages que tout participant d’un safari africain se doit absolument de voir, soit le lion, le guépard, l’éléphant, le rhinocéros et le buffle noir. Et lui est venue l’idée que, de la même manière, nous aurions tout à gagner à nous fixer des buts dans l’existence, disons cinq buts qui feraient en sorte que, si on les atteignait tous, on pourrait se dire en notre for intérieur avoir eu une vie accomplie.
Et aussi sec, il a demandé à l’assistance de prendre une feuille de papier et un crayon, puis de rédiger la liste des cinq buts de leur vie ! Résultat ? Rares ont été ceux qui, en l’espace d’une minute, ont pu en rédiger plus de deux. «Quelle honte ! s’est-il exclamé. Quelle honte pour notre société. On nous enseigne mille et une choses, durant des décennies, à l’école et à l’université, et puis nous voilà incapables d’avoir ne serait-ce que deux ou trois buts passionnants dans la vie. Pourquoi ? Parce qu’aucun cours ne nous a jamais amené à songer sérieusement à ce que nous voulions faire, voir et expérimenter dans la vie.»
Son idée pour pallier ce problème ? Elle est on ne peut plus simple : il convient de prendre le temps d’identifier les cinq buts de notre existence. Bien entendu, pas sur un coin de table, à la va-vite. Non, en y pensant comme il se doit. Et un bon truc pour y parvenir peut consister à enrichir les discussions que nous avons au quotidien avec autrui. «Trop souvent, nous parlons pour ne rien dire. On parle de la météo, on échange des banalités, sans même écouter ce que l’autre a à nous dire. Si bien que nous gaspillons à chaque fois une occasion en or de découvrir l’autre, et donc nous-mêmes», a-t-il expliqué.
D’où son invitation à dynamiser chacune de nos discussions. «Demandez carrément à l’autre ce qu’il a fait aujourd’hui pour se rapprocher davantage de l’un de ses buts dans l’existence. Certes, ce genre de question bouscule les habitudes, et peu en déstabiliser plus d’un, mais vous verrez à la longue que c’est comme ça qu’on a de vrais échanges avec les autres, des échanges vraiment enrichissants», a-t-il ajouté.
Ce faisant, on renforce et dynamise les connexions que nous avons avec ceux qui nous environnent. Que ce soit avec nos proches, nos amis, ou encore nos collègues. De surcroît, on donne ainsi la chance aux autres de nous apporter un coup de main dans la réalisation d’un objectif qui nous tient à cœur. «Il faut savoir que les gens n’aiment rien de plus que de venir en aide à ceux qui souhaitent réaliser leurs rêves. C’en est parfois renversant ! Soit ils vont vous apporter leur aide directement, soit ils vont vous mettre en contact avec une de leurs connaissances qui, elle, sera en mesure de vous donner un coup de pouce. Sans attendre aucun retour d’ascenseur pour autant», a-t-il dit.
On le voit bien, à partir du moment où l’on part en quête des cinq buts de notre existence, aussitôt suivent les coups de mains potentiels. Il importe dès lors de ne pas confondre vitesse et précipitation. Une erreur serait de se lancer immédiatement à la poursuite d’un des buts, rien qu’en sentant que celui-ci suscite l’enthousiasme des autres. Car on risquerait d’aller de désillusion en désillusion.
«À partir du moment où l’on a un but, on a trop souvent le réflexe de se demander : «Comment vais-je l’atteindre ?». Et les problèmes vont découler de justement ce ‘comment’. Parce que dès qu’on pense au ‘comment’ on se met à voir poindre les obstacles, les uns après les autres, sans fin, si bien que notre motivation va s’en trouver plombée», a-t-il averti.
Alors ? Que faire ? Eh bien, ne surtout pas songer au ‘comment’, mais plutôt au ‘qui’. Oui, au ‘qui’. C’est-à-dire aux différentes personnes qui vont vous permettre de progresser sur votre voie, jusqu’à l’atteinte de votre objectif, quel qu’il soit. «Je peux vous donner un truc pratique qui a fait ses preuves à cet égard. Il consiste à rédiger dans votre agenda, chaque fin de journée en quittant le travail, une tâche concrète à accomplir le lendemain en lien avec l’un de vos cinq buts dans la vie. Et de vous y tenir», a indiqué M. Strelecky. Et de souligner : «L’air de rien, vous progresserez ainsi pas à pas, avec une redoutable efficacité».
Voilà. Il va sans dire, je pense, que l’assistance était emballée. Pour ne pas dire sous le charme.
Que retenir de cette rencontre exceptionnelle avec John Strelecky ? Ceci, à mon avis :
> Qui entend atteindre un objectif qui lui tient à cœur se doit de veiller chaque jour à avancer d’un pas dans la bonne direction. Comment ? En identifiant la veille le pas suivant à effectuer, en le notant dans son agenda le soir et ensuite en s’y tenant le lendemain. Et surtout, en s’appuyant sur son réseau de connexions personnelles et professionnelles pour s’assurer de progresser de manière efficace.
En passant, l’écrivain français Bernard Werber a dit dans La Révolution des fourmis : «Il ne faut pas penser à l’objectif à atteindre, il faut seulement penser à avancer. C’est ainsi, à force d’avancer, qu’on atteint ou qu’on double ses objectifs sans même s’en apercevoir».
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