Quel n’est pas le chef d’entreprise qui ne rêve pas de voir l’ensemble de ses équipes œuvrer toutes ensemble, main dans la main ? Ou le manager qui ne souhaite pas que chaque membre de son équipe se montre dévoué aux autres comme au but commun ? Aucun, bien entendu. Cela étant, combien d’entre eux atteignent un tel résultat ? Hum…
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La bonne nouvelle du jour, c’est que j’ai mis la main sur une étude passionnante à ce sujet, intitulée Helpful thirds and the durability of collaborative ties. Celle-ci est signée par : Sampsa Samila, professeur de stratégie à l’Université nationale de Singapour; Alexander Oettl, professeur de stratégie à Georgia Tech (Etats-Unis); et Sharique Hasan, professeur de comportement organisationnel à Stanford (Etats-Unis). Et elle montre qu’il y a un moyen original d’instiller l’esprit de collaboration au sein d’une équipe ou d’une organisation, et par suite de décupler son efficacité.
Les trois chercheurs se sont plongé dans les archives du Journal of Immunology, une publication scientifique de référence en matière d’immunologie, qui présente les dernières trouvailles faites dans ce domaine médical. Qu’y cherchaient-ils ? Une aiguille dans une botte de foin, à savoir les études signées par une équipe de trois chercheurs très exactement, pas un de plus ni un de moins. Et mieux que ça, des équipes dont l’un des trois signataires est mort par la suite, de manière subite. Pourquoi ? Pour analyser la réaction des deux autres après ce malheureux événement : ont-ils alors laissé tomber leurs travaux de recherche communs ? Ou, au contraire, ont-ils resserré leurs liens pour travailler ensemble encore plus fort qu’auparavant ?
C’est ainsi qu’ils ont identifié 138 équipes de chercheurs en immunologie qui correspondaient à ce profil particulier, entre 1978 et 2008. Les données fouillées recueillies à leurs propos ont permis aux trois chercheurs de découvrir deux choses fort intéressantes :
> Collaboration passive. Lorsque celui qui est décédé ne contribuait que peu à l’effort commun, les deux autres laissent tomber, en général, leur collaboration après sa disparition.
> Collaboration active. Lorsque celui qui est décédé contribuait activement à l’effort commun, les deux autres poursuivent, en général, leur collaboration après sa disparition. Et ce, de manière durable.
L’air de rien, il s’agit là d’une splendide trouvaille. Je m’explique… Imaginons que la tierce personne – celle qui est décédée – soit le manager de l’équipe. Si celui-ci se montre lui-même relativement «passif» du point de vue de la collaboration avec les membres de son équipe, on comprend aisément que, lorsque celui-ci est «distant» (par exemple, en voyage d’affaires pendant une semaine), les souris se mettent à danser une fois son dos tourné. En revanche, lorsqu’il prêche par l’exemple en matière de collaboration, eh bien, les autres redoublent d’entraide entre eux lorsqu’il n’est pas présent. Pourquoi ? «Parce que la tierce personne joue un rôle clé pour les deux autres, celui de ‘colle sociale’ ; une ‘colle’ qui a la particularité d’œuvrer de manière durable une fois appliquée», disent les trois chercheurs dans leur étude.
Lumineux, n’est-ce pas ? Maintenant, que retenir de tout cela ? Ceci, à mon avis :
➢ Qui entend booster l’efficacité de son équipe se doit d’agir au sein de celle-ci comme une ‘colle sociale’. C’est-à-dire qu’il lui faut redoubler d’ardeur en matière de collaboration avec les autres, et donc prêcher par l’exemple dans ce domaine. Car c’est là un moyen redoutablement efficace de lier socialement les membres de l’équipe entre eux, à l’aide d’un lien qui se révèle durable.
En passant, l’écrivain français Antoine de Saint-Exupéry disait : «Le plus beau métier d’homme est le métier d’unir les hommes».
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