C’est l’été. Nombre de vos collègues sont en vacances, alors que vous, vous êtes encore là, à travailler, et même à travailler deux fois plus que d’habitude puisqu’il vous faut pallier les absences des autres. Du coup, vous sentez la fatigue peser sur vos épaules comme jamais. Pas vrai ?
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La bonne nouvelle du jour, c’est que j’ai rencontré une personne qui sait exactement quoi faire dans un cas pareil. Et qui en a fait son métier : Claudine Larivière, une diététiste de formation qui est devenue présidente cofondatrice de Pluriels, un cabinet-conseil en santé et bien-être au travail né à Montréal en 2013.
Son astuce ? Jouer sur sa nutrition. Car cela permet, l’air de rien, de retrouver une énergie folle, avec tout ce que cela amène de positif pour le corps et l’esprit. «S’il y avait une ligne de conduite à adopter je dirais que c’est, de manière générale, la modération. Oui, la modération. Car elle donne toute sa saveur à l’existence», m’a-t-elle confié, dans une salle de réunion de l’espace de coworking La Halte, sur le Plateau.
Concrètement, cela peut se faire à l’aide de cinq trucs pratiques, d’après elle. Des trucs ultrasimples présentés sous la forme de défis à relever :
1. Le défi du pipi clair
«Buvez assez d’eau. Assez signifie ici la quantité nécessaire pour que, lorsque vous allez aux toilettes, vous constatiez que votre pipi est clair. Surtout pas jaune foncé, car c’est le signe que vous êtes déshydraté (à noter qu’au réveil, il est normal qu’il soit foncé, puisque vous venez de passer sept ou huit heures sans boire)», m’a-t-elle dit, en se mordant les joues.
Faut-il, pour y parvenir, se forcer à boire une ou deux bouteilles d’eau par jour, comme on l’entend dire ad nauseam, ici et là, à la télévision comme dans certains magazines spécialisés ? «Ce n’est pas tant une question de quantité que de régularité. Je ne dis à personne de s’imposer de boire deux bouteilles d’eau par jour, mais plutôt de boire très régulièrement tout au long de la journée. Chacun finira par trouver la quantité dont il a besoin, en se basant sur la couleur de son pipi», m’a-t-elle indiqué.
Et d’ajouter, tout sourire : «L’Association de hockey balle Haïti a vu le jour à Montréal en décembre dernier, et elle a réussi à se qualifier pour le championnat du monde, qui se déroule en ce moment à Zug, en Suisse. Ses joueurs m’ont demandé conseil en matière de nutrition, et je leur ai demandé, entre autres, de relever là-bas ce que j’ai appelé le ‘défi du pipi clair’. Ils ont éclaté de rire, mais vite compris que j’étais sérieuse. Je suis prête à parier qu’ils vont le relever le plus sérieusement du monde. Car ils savent bien que sans bonne hydratation on ne peut pas espérer accomplir une performance exceptionnelle».
2. Le défi des produits frais
«Mangez frais. Des légumes, des fruits. Autant que vous voulez. Pourquoi ? Parce que moins un aliment est transformé, meilleur il est pour la santé», m’a-t-elle dit. En résumé, mieux vaut croquer une pomme lorsqu’on ressent une petite faim au travail plutôt que de se précipiter sur la distributrice de barres chocolatées.
«Je dis souvent que rien ne vaut la simplicité, en matière d’alimentation. Faites une habitude de manger des produits simples, comme les fruits et légumes, et vous serez sûrs de ne faire aucune erreur nutritionnelle», a-t-elle ajouté, en soulignant qu’un beau jour «votre corps vous dira merci».
3. Le défi de la régularité
«Mangez souvent, mais pas tout le temps. L’idéal, c’est de se nourrir toutes les deux ou trois heures. Un fruit, des noix, c’est très bien, au travail», m’a dit Mme Larivière. De fait, notre corps et notre cerveau ont besoin de ce petit boost énergétique pour pouvoir continuer d’être performants. Sans celui-ci, on connaît inévitablement un petit down, un moment de relâchement qui, sans qu’on le réalise vraiment, nuit fortement à notre efficacité.
«Attention à une chose, toutefois : se nourrir toutes les deux ou trois heures, ça ne veut pas dire qu’il faut grignoter toute la journée devant l’ordinateur. Je le répète : la modération, toujours la modération», a-t-elle précisé.
4. Le défi du sommeil
«La nuit, dormez au minimum six ou sept heures d’affilée. Et pour ceux qui ont du mal à y parvenir, pensez à avoir une activité relaxante avant de fermer les yeux (lire un roman, etc.)», m’a-t-elle dit, en reconnaissant qu’il ne s’agissait pas là, à proprement parler, d’un conseil nutritionnel.
«On ne le sait pas, mais le sommeil a un impact considérable sur notre nutrition. L’explication est simple… Lorsqu’on dort, notre corps ne sécrète pas de cortisol, qui est grosso modo l’hormone de l’appétit. Nous dormons, nous n’avons pas faim. C’est d’ailleurs pour ça qu’on dit ‘Qui dort dîne’. En revanche, ceux qui ne dorment pas bien, eux, ressentent la faim au milieu de la nuit. Et pour combattre ça, que fait le corps ? Il emmagasine de la graisse, dans laquelle il puise l’énergie dont il a besoin en pleine nuit. Et c’est comme ça que mal dormir amène à mal se nourrir, le corps voulant avant tout former des stocks de graisse : on a le réflexe de grignoter tout le temps, en particulier des choses qui ne sont pas bonnes pour nous», m’a-t-elle expliqué.
5. Le défi du mouvement
«Bougez toutes les 30 minutes. Levez-vous de votre siège, déplacez-vous, trouvez n’importe quel prétexte pour vous remuer deux fois par heure, ne serait-ce qu’une poignée de minutes à chaque fois. Pourquoi ? Parce que ça permet d’activer votre corps et votre cerveau. Parce que ça permet d’harmoniser la distribution de l’énergie en vous. Parce que ça permet d’améliorer votre concentration», m’a-t-elle dit.
Une fois de plus, on peut s’interroger sur le lien avec la nutrition. Il est pourtant clair : c’est en bougeant souvent qu’on amène notre corps à vouloir manger quelque chose de sain toutes les deux ou trois heures. Comme Mme Larivière le préconise. «De plus, ça donne la possibilité de socialiser davantage avec ses collègues, et même – qui sait ? – de leur donner envie, à leur tour, de manger sainement, en vous voyant savourer, à ces moments-là, un fruit ou un légume. Comme je le dis souvent : ‘Monkey see, monkey do’, c’est-à-dire que c’est en voyant les autres faire des choses bien que nous avons le goût de les imiter», a-t-elle ajouté.
Voilà. À vous maintenant de relever ces cinq défis durant l’été. Ça vous donnera une pêche d’enfer en un rien de temps, et du même coup, vous serez en pleine forme au moment de prendre vos vacances tant méritées !
En passant, l’écrivain français Jules Renard a dit dans son Journal : «La meilleure santé, c’est de ne pas sentir sa santé».
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