BLOGUE. En fouinant dans les piles de livres qui s'empilent aux alentours de mon bureau, j'ai mis la main sur un bouquin qui a su attirer mon attention : Le capital conversationnel (Éditions Transcontinental, 2009) cosigné par trois gars de l'agence montréalaise Sid Lee, Bertrand Cesvet, Tony Babinski et Eric Alper. Je me suis mis à le feuilleter et je suis tombé sur un passage passionnant, intitulé Exercez votre créativité.
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S'y trouve un judicieux conseil : «En cas de doute, improvisez!» Les auteurs expliquent qu'il arrive qu'on ne parvienne plus à avancer lorsqu'on cherche des idées neuves. On a beau faire, on sèche.
«Pourquoi ne pas faire alors quelques exercices d'improvisation? La règle d'or de l'improvisation est l'enrichissement mutuel (yes, and…), par lequel chaque participant prend le relais d'une idée, l'approfondit et la communique à autrui. Cette technique exige ouverture, flexibilité et partage. Elle permet d'éliminer les barrières et de voir les choses sous un nouveau jour», disent-ils.
Et d'ajouter : «Des sites Web comme Improvencyclopedia.org proposent jusqu'à 500 exercices pour créer un esprit d'équipe et favoriser une pensée neuve. Vous aurez peut-être l'impression d'être un peu ridicule en les faisant, mais si vous êtes dans l'impasse, ils vous seront très utiles. Ne l'oubliez pas : il n'y a pas de bonnes ni de mauvaises réponses quand vous faites du remue-méninge. Personne ne vous juge!»
J'ai de ce pas fait un petit tour sur ce site et y ai trouvé effectivement une multitude d'exercices susceptibles d'aider à faire preuve de créativité. En voici quatre exemples…
1. 10 doigts
Tous les participants se placent en cercle et lèvent les 10 doigts en l'air. À tour de rôle, chacun pose une question personnelle à laquelle on peut répondre par "oui" ou par "non", comme «Avez-vous un chat?» ou «Avez-vous déjà menti au bureau?». Chaque fois qu'une personne répond par "non", elle replie un doigt. La dernière personne qui a encore des doigts levés a gagné.
Intérêt : Cet exercice est efficace pour faire connaissance dans un nouveau groupe. Il permet d'instaurer une complicité et une certaine confiance entre les uns et les autres, ce qui va faciliter par la suite l'échange d'idées.
2. Les mains ouvertes
Les participants se mettent debout et doivent déambuler dans la salle. Au signal donné par l'animateur (un cri, une onomatopée, etc.), chacun ouvre les mains d'un coup et fait semblant de recevoir quelque chose qui tombe du ciel. Chacun doit alors donner le nom de la chose ainsi reçue, la déposer à ses pieds, puis reprendre sa déambulation.
Intérêt : L'exercice devient intéressant dès lors que chacun se met à rivaliser d'imagination. Car les idées des uns peuvent se mettre à contaminer celles des autres, au point de donner des résultats parfois surprenants.
3. Le bon, la brute et le méchant
Trois participants se mettent en ligne. Quelqu'un du public demande conseil à propos d'un problème qui le préoccupe. Le premier doit donner un bon conseil; le second, un mauvais conseil; et le méchant, un conseil encore pire. Si l'un des participants ne fournit pas de conseil à la hauteur de ce qu'il devrait être (ex.: si le méchant n'est pas si méchant que ça), il se fait huer et aussitôt remplacer par une autre personne.
Intérêt : Chacun est amené à aborder des problèmes d'un œil neuf, et donc à se mettre à penser autrement.
4. Que des questions
Quelques participants se placent face aux autres et doivent improviser une histoire. Mais attention, une condition est imposée : chacun est obligé de formuler toutes ses phrases de manière interrogative. Oui, que des questions. Celui qui échoue se fait huer par le public, puis remplacer sur le champ par une autre personne.
Intérêt : Concentration et imagination. Cet exercice combine les deux, si bien que le groupe se met vite à bouillonner de créativité.
Voilà. Quatre petits exercices à faire en groupe. Quatre moyens de démarrer une réunion de remue-méninges qui promet de se révéler fructueuse. Essayez, et vous verrez!
En passant, l'écrivaine française Julia Kristeva a dit dans un entretien accordé à Ariane Poulantzas, en 1999 : «Le génie renvoie à l'idée de surprise, d'innovation. Il s'oppose à la banalisation, à l'automatisation».
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