Chaque année, le sujet revient à l'avant-scène. Les entrepreneurs sont-ils trop riches? Faut-il réglementer en la matière? Le sujet hautement tabou de la rémunération des entrepreneurs revient chaque printemps, un peu comme les fleurs sur un cerisier japonais!
Je vous le concède, la dernière édition du magazine Forbes, qui dresse la liste des plus grands milliardaires au monde, donne le vertige. Milliards, dizaine de milliards et maintenant centaine de milliards… la fortune de certains entrepreneurs est tout simplement hallucinante.
Au sommet de la liste, la fortune de Jeff Bezos, fondateur d'Amazon, est évaluée à 170 milliards de dollars canadiens (112 milliards $US). Avec ce montant, on pourrait acheter près de 8 millions de Toyota Corrola, faire plus de 170 millions d'aller-retour Montréal-Paris en avion ou encore acheter plus de 4 milliards de bouteilles de PUR vodka à la SAQ!
Effectivement, à regarder ces chiffres, le premier réflexe est de se dire que c'est exagéré, et je suis entièrement d'accord avec vous! Cependant, je ne crois pas que ceux qui se retrouvent dans cette fameuse liste donnent un bon portrait de la fortune moyenne des entrepreneurs.
Dire que les entrepreneurs ont des revenus trop élevés, en se basant sur ce décompte des plus grandes fortunes, est l'équivalent de dire que tous chiens sont méchants quand un pitbull mord quelqu'un!
Revenons sur terre et parlons de ce qui est plus proche de la réalité. Je n'ai aucun problème à ce qu'un entrepreneur devienne énormément riche, tout comme je ne vois aucun problème à ce qu'un joueur de hockey, qu'un humoriste ou qu'une chanteuse le devienne.
Dans la plupart des cas, la loi du marché fixe le salaire. Par exemple, il y a environ 500 joueurs qui évoluent dans la ligue nationale de basketball (NBA). Seulement 500 humains sur 7 milliards ont accédé à ce niveau. Il n'y a donc qu'une infime probabilité d'y accéder, ne serait-ce que pour un seul match… moins de chance que de gagner à la loterie! Voilà, en grande partie, pourquoi ces athlètes gagnent des salaires faramineux. La loi de l'offre et de la demande. Moins il y en a, plus c'est cher.
Pour un entrepreneur, le scénario est différent. Premièrement, il y a des centaines de milliers d'entrepreneurs, voire des millions, qui espèrent un jour bien vivre de leur passion aux quatre coins du globe. L'immense majorité d'entre eux, contrairement à la croyance populaire, ne gagnera jamais plus que le salaire moyen.
Pour l'infime minorité qui réussit à gagner des revenus élevés, voire très élevés, la logique du sport revient. Plus un statut est difficile à atteindre, plus le rendement sur le capital investi est payant. C'est aussi simple que ça.
Règle générale, je ne pense pas que les entrepreneurs ont des revenus trop élevés. Après tout, pour la plupart, ils ont pris d'immense risques et ont fait énormément de sacrifices pour atteindre les plus hauts sommets.
Pourquoi ne pas les laisser profiter des retombées de leur travail?