Quelques semaines avant les fêtes, j’écrivais une chronique sur l’importance de l’achat local. Nous n’aurions collectivement qu’à dépenser quelques dollars de plus par mois en produits québécois, ce qui créerait des dizaines de milliers d’emplois et des millions de dollars de retombées dans notre économie.
Je viens de vivre deux expériences totalement différentes, mais combien enrichissantes! L’une en Autriche, l’autre en Gaspésie. J’adore voyager afin de découvrir ce qui se fait ailleurs. Analyser les habitudes, les modes de vie, et surtout les modes de consommation. En tant qu’entrepreneur, je suis toujours curieux de savoir qui consomme quoi !
Le constat est malheureusement bien souvent le même. Lors de chacun de mes voyages, je n’en reviens pas à quel point nous ne sommes pas fiers de nos produits. Prenons les produits de la table; pourquoi nos bières de micro-brasseries, nos fromages d’artisans, nos charcuteries, notre saumon fumé et j’en passe sont bien souvent introuvables ?
La cuisine a pourtant toujours occupé une place importante au Québec. Il n’y a pas si longtemps, les grandes décisions se prenaient où ? Dans la cuisine, le centre névralgique de la maison. Aujourd’hui, on s’amourache moins des cinémas maison que de la cuisinière au gaz et de l’îlot au centre de la cuisine. On s’abreuve d’émission de cuisine, on adule les chefs et le livre de recettes a depuis longtemps supplanté la Bible!
De retour en Autriche, le tout à débuter dans l’avion. Que trouvait-on sur le menu ? Des vins autrichiens, un plat autrichien et bien sûr, des pâtisseries autrichiennes. À l’aéroport de Vienne même constat, c’était 100% autrichien. En ville, idem. Les Autrichiens sont fiers de leurs produits et ils le démontrent. Oubliez la Coors Light, c’est la Ottakringer que l’on boit ! Oubliez le burger, la pizza ou la salade César, vous allez manger un Weiner Schnitzel… pas le choix !
Pourquoi ne faisons-nous pas de même ? Est-ce que l’Autriche à de meilleurs produits que nous ? Non ! Pourquoi est-ce si difficile de trouver nos meilleurs produits dans les restaurants où à l’épicerie ? Pourquoi, à la boutique hors taxe de l’aéroport de Montréal il n’y a que du sirop d’érable et quelques produits locaux folkloriques ici et là ?
Certains diront que l’on offre ce que le client veut. Faux. Le client va consommer ce qu’on lui vend avec passion, avec amour. Pour faire ainsi, il faut connaître nos produits et en être fiers.
À peine de retour au Québec, je repartais pour la Gaspésie. On m’avait dit que c’était magnifique, mais jamais je n’aurais imaginé à ce point-là! J’ai eu la chance de participer à une tournée de conférences organisées par l’active Chambre de Commerce de la Baie-des-Chaleurs. De Ste-Anne-des-Monts à New Richmond et de Gaspé à Chandler, j’y ai découvert de véritables trésors de la table. Du saumon fumé de Mr. Émile à la bière de Pit Caribou en passant par les délices de la mer. J’ai réalisé que nous avons tout pour devenir un véritable paradis gastronomique.
Je vous le donne, parfois, ces produits sont plus chers et plus difficiles à trouver. Effectivement, nous devons vivre avec cette réalité. Mais le tout peut changer assez rapidement. Le plus on consommera local, plus on deviendra compétitif. Comme consommateur, le choix est simple. Acheter local est un investissement, acheter d’ailleurs est une dépense ! Que préférez-vous ?