Le constat me saute aux yeux chaque fois que je me déplace à l’étranger.
J’ai eu la chance de passer quelques jours en Californie dernièrement pour y donner une conférence à Palm Springs.
C’était pour moi une première visite sur la côte ouest-américaine. J’avais beaucoup d’appréhensions. De par son histoire, la Californie prend une place très spéciale dans l’entrepreneuriat nord-américain. Que ce soit Google, Apple, Facebook, Tesla, Microsoft ou Amazon, les géants d’aujourd’hui y sont tous situés.
La fameuse ruée vers l’or des années 1850 a transformé radicalement l’économie de la région. Des centaines de milliers de personnes attirées par l’espoir d’une meilleure vie y affluèrent. Des mineurs, des médecins, des avocats, des tenanciers de bars ont débarqué des quatre coins des États-Unis, et même du monde entier, à la recherche de richesse.
La Californie n’a jamais perdu cette aura d’espoir et de quête de réussite. Que ce soit pour l’or ou pour les nouvelles technologies, la Californie est aujourd’hui devenue une destination entrepreneuriale représentant à elle seule la sixième puissance économique mondiale, devant des pays comme la France et le Canada!
Comme entrepreneur, je réalise grâce à mes déplacements que nous vivons trop souvent dans une bulle. Bien que je sois le plus grand promoteur de l’entrepreneuriat «made in Québec» et que j’encourage fortement les entrepreneurs du Québec d’y garder le siège social et décisionnel de leur entreprise pour de multiples raisons, je réalise que la plupart d’entre nous ne regardons pas assez en dehors de nos frontières.
L’exportation est un mur qui semble bien souvent insurmontable. Que ce soit les coûts du démarchage, les multiples lois et règlements ou de l’immense quantité de temps à y consacrer, trop d’entrepreneurs décident de mettre le dossier aux oubliettes. Pourtant, ce qu’ils pourraient réaliser est énorme.
Quelle ne fut pas ma surprise de voir des publicités à travers la ville de Los Angeles des spectacles du Cirque du Soleil ou de Cavalia. Quelle ne fut pas ma surprise de voir un immense étalage de la boisson énergétique bio québécoise Guru au Whole Foods de Beverly Hills.
L’exportation n’est pas seulement importante pour la croissance de l’entreprise qui la fait, elle est aussi importante pour notre société. Les revenus que nous faisons à l’étranger engrangent des retombées économiques ici même.
Que ce soit l’agrandissement d’un entrepôt pour suffire à la demande internationale, l’installation d’une deuxième ligne de production consacrée au marché asiatique ou l’embauche de personnels supplémentaires pour s’occuper du développement hors Québec, nous sommes tous gagnants quand le «Québec inc.» brille à l’étranger.
Bien que je sois conscient que l’exportation représente une grande prise de risque, elle est aussi la décision qui représente le plus grand retour sur investissement.
Restons en Californie et imaginez un marché de plus de 40 millions d’habitants à l’affût, pour la plupart, des nouvelles tendances. Imaginez le potentiel d’une ville comme Los Angeles, qui avec sa grande région métropolitaine, compte plus de 20 millions d’habitants!
Pour une société aussi petite que la nôtre, l’exportation doit devenir une priorité. Bien qu’à mes yeux il soit primordial d’avoir une forte présence sur son marché d’origine, il est tout aussi important de regarder le monde entier comme terrain de jeu et pas seulement notre belle province.